En amont de la sortie le 24 janvier (exclusivement sur PC) en accès anticipé, la rédaction de JV a pu essayer pendant une dizaine d’heures le prochain titre de Keen Games GmbH (Portal Knights). Il s’agit d’Enshrouded, une expérience immersive encore prometteuse.
Enshrouded est entré en accès anticipé aujourd'hui sur PC. À l'instar de nombreux jeux à leur sortie, il fait l'objet d'un patch dès sa sortie. Une mise à jour qui apporte des modifications au niveau du multijoueur, de l aperformance, des ennemis ou encore des combats.
Le burlesque Palworld devant le solennel Enshrouded
Palworld a fait l’effet d’un tsunami sur le monde du jeu vidéo. Disponible depuis le 19 janvier en accès anticipé sur PC et Xbox en plus d’être dans le Game Pass, le jeu développé par Pocketpair submerge les joueurs. En témoignent ces quelques chiffres : déjà cinq millions de ventes réalisées (sans compter les joueurs Game Pass), une entrée dans le top 10 des jeux Steam au pic de joueurs en simultané le plus élevé… Personne ne pouvait être certain que tabasser des créatures aux allures (parfois très inspirées) de Pokémon pouvait être si divertissant.
À titre personnel, il faut dire que Palworld ne m’attire que pour son bestiaire proche de celui créé par Game Freak et Nintendo. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de penser que sa proposition reste contradictoire. Que ce côté loufoque et atypique ne sied pas au sérieux suggéré par le genre du jeu de survie. Dans cette optique là, j’ai préféré plus m’intéresser à Enshrouded dont j’avais envisagé le potentiel lors du Steam Neo Fest il y a peu. Une expérience immersive qui vaut le coup d’œil mais surtout le coup de souris.
Enshrouded, c’est avant tout un contexte : on se réveille en tant que joueur dans le royaume de (Val Cendreux). On nous informe alors que nos ancêtres étaient trop aises d’être bien et que c’est de leur faute si le monde est aujourd’hui menacé : la Brume (d’où le nom du jeu, Enshrouded signifiant enveloppé) s’est installée un peu partout.
On l’aura rapidement compris : c’est à nous que revient la tâche de nettoyer tout ça en bravant les dangers. Évidemment, se plonger dans ces zones brumeuses n’est pas sans risque. Restez-y plus de cinq minutes (une limite qui est allongeable dans l’aventure) et c’est la mort assurée. Il est parfois difficile d’en sortir, que ce soit la faute de leur emplacement géographique (souvent dans des cuvettes entourées de montagnes) ou des monstres tapis dans l’ombre prêts à vous dépouiller.
Enshrouded et la construction : pas de fumée sans feu
Très rapidement, on vous donne néanmoins les outils nécessaires pour survivre dans ce monde hostile. Et comme le dit si bien le proverbe, il n’y a plus de fumée sans feu (j’ai bon ?). Le joueur est un disciple de la Flamme Éternel dont il peut disposer les autels à sa convenance (mais pas trop) sur la carte du monde. À proximité de ces derniers, le joueur peut construire des bases entières, servant entre autres de lieu de réapparition mais aussi d’abri pour des PNJ dans la même situation que lui. L’entraide est capitale et hormis le fait qu’Enshrouded peut se jouer jusqu’à 32 joueurs sur un même serveur, les autres personnages du jeu sont spécialisés dans un métier.
Au début du jeu, on fait alors la rencontre (après les avoir libérés) d’un forgeron et d’un alchimiste. Chacun donne ses propres quêtes à réaliser récompensant souvent le joueur de belle manière. Elles concernent aussi bien l’exploration que l’artisanat et personnellement, j’ai pris un plaisir monstre à planifier chaque voyage de ma base pour récupérer tel ou tel matériau. À ce sujet, il est à la fois dommage et très satisfaisant que leur source d’obtention ne soit pas indiquée. Ça nous force à chercher et après tout, Enshrouded est un jeu de survie : c’est à nous de nous débrouiller, et c’est très bien comme ça ! D’autant que, parfois, il arrive en cours de route de tomber sur de nouvelles recettes grâce à la découverte de nouvelles matières premières.
Malgré dix bonnes heures bien tapées, je n’ai pas eu le sentiment une seule fois de faire quelque chose en boucle, même au niveau de la récolte. J’y suis pourtant assez sensible et c’est souvent ce qui m’éloigne (très) rapidement des jeux du genre. Pas dans Enshrouded, puisqu’il y a aussi l’idée qu’on est là pour quelque chose. Que le bois que je récupère sert à faire tourner un feu, ce qui va me donner du goudron utile pour la création d’une forge. Cette forge donne alors des nouveaux plans au forgeron, qui peut désormais me créer une armure plus résistante. En bref, un procédé déjà vu mais qui est pertinent : cela coche les cases, directement ou pas, d’une quête à réaliser. Enshrouded propose un vrai objectif à suivre. Un petit ajout qui fait une différence fondamentale selon moi pour ce genre de jeu.
N’étant pas un expert de la construction, je l’ai trouvée cela dit facile à aborder. J’ai rapidement créé mon chez moi (voir image ci-contre) qui assure les premières fonctions : il permet d’être à l’abri, au chaud et confortable. Au fur et à mesure que la carte du monde s’ouvre, on peut tout à fait s’imaginer créer des bâtisses plus extravagantes dans des zones plus avancées. Mais tout en gardant en tête qu’il faut le feu sacré à proximité.
Exploration : chaque expédition est différente
Les bases de la construction et de l’artisanat bien ancrées dans ma tête, ça y est ! Je me lance à l’aventure. Il s’agit alors de trouver la Tour des Anciens. Ce type de bâtiment, à la manière des tours des jeux Ubisoft ou Zelda, permet de découvrir une partie de la carte mais surtout de dégager la Brume des zones aux alentours. Un avant-poste bien utile par sa position souvent en hauteur : de quoi optimiser l’utilisation du wing-suit… Leur position avantageuse permet aussi d’y créer sa base afin de ne pas multiplier les allers-retours nombreux (bien que le voyage rapide est possible).
L’exploration est donc essentiellement guidée par la récupération de matières premières, de la découverte de Tours des Anciens mais aussi des étincelles de flamme : une ressource essentielle à l’amélioration des autels dont la montée en niveau permet d’en construire plusieurs, de tenir plus longtemps dans la Brume ou d’avoir un bonus de repos plus conséquent. Néanmoins, on se surprend quand même à faire des détours à la vue d’un village ; d’une grotte ou même de zones brumeuses promettant un trésor caché. De quoi multiplier les aventures ! Comme dit précédemment, les matières premières ne sont pas toutes indiquées. On va alors chercher dans chaque nouveau coin près de notre base, et c'est de cette manière que l'on découvre des choses. C'est ça, être un vrai aventurier.
À l’heure de faire le point, il subsiste encore quelques interrogations. Dans Enshrouded, il y a donc beaucoup de choses à faire et, en tout cas, les premières heures sont très denses. Jusqu’à quel point cette envie d’explorer (principalement dans mon cas) maintenue par les quêtes perdurent ? Il faut souligner que les activités sont peu variées, du moins au début. Si le jeu dégage quand même une aura et un sentiment d’aventure à la Zelda BotW, il n’en a pas encore son contenu. Il faut donc surveiller dans quelle mesure le jeu de Keen Games s’ouvre, que ce soit par de nouvelles activités ou par des biomes plus variés. À ce sujet, le studio a récemment teasé un environnement désertique. De quoi être prometteur
Des combats qui demandent de la préparation mais qui manquent de sensation
Ce sentiment d’aventure, je me le suis aussi procuré en partie par les combats. C’est la tension de certains affrontements qui m’a aussi poussé à faire de mon mieux : se renseigner pour créer des potions de soin, partir à la recherche de composants pour de meilleures armures… C’est surtout à l’idée de perdre une (majeure) partie du contenu de son sac à dos qui est effrayante. Il faut alors retourner à l’endroit de son décès le couteau entre les dents pour récupérer son bien.
Mais quand on dit couteau, ça peut aussi bien être un arc ou une baguette magique ! Enshrouded s’inspire encore une fois de Zelda, mais cette fois-ci d’Ocarina of Time (qui ne l’a pas fait après tout ?) en optant pour des combats avec une visée Z. On peut rouler, parer (une jauge de position étourdit l’ennemi si elle est remplie) et attaquer les ennemis avec nos armes. Des affrontements exigeants (les ennemis peuvent taper très fort) qui manquent pour le moment de sensation et de variété. On tombe souvent sur les mêmes monstres en boucle, des espèces de morts-vivants corrompus par la Brume. C’est un poil dommage et j’aurai préféré être plus soumis au danger de la faune locale. Quelques loups m’ont cherché des noises à certains moments, mais rien de majeur. Ils servent alors de cobayes à l’utilisation de nouvelles techniques.
De fait, Enshrouded propose un arbre de talents massif (à la disposition similaire d’un Path of Exile).Monter de niveau (en découvrant des recettes mais aussi bien sûr en réalisant des quêtes et tuant des) ou nettoyer des zones embrumées accordent des points de compétences. Ces derniers peuvent être investis dans l’arbre qui affiche différentes spécialisations. Elles concernent le combat à proprement parler mais aussi l’efficacité de la récolte ou de l’aide dans l’exploration. De quoi multiplier les approches et devenir un survivant ultime au fur et mesure de sa complétion puisque les talents en bout de branche semblent, pour certains, très puissants.
Cet accès anticipé d’accès anticipé d’Enshrouded m’a plus que séduit. Souvent réticent à l’idée de me plonger dans des jeux de survie, le nouveau titre de Keen Games m’avait attiré par son côté aventure et la promesse d’une proposition différente. Promesse tenue puisque pendant la dizaine d’heures de jeu que j’ai réalisé, j’étais immergé à fond dans le royaume d’Embervale au point parfois de noter sur un bout de papier ce qu’il fallait que je fasse. Si certains points d’interrogation subsistent encore aujourd’hui concernant la boucle de gameplay, la variété des activités ou encore la diversité des environnements, Enshrouded constitue déjà aujourd’hui un prétendant solide à la relève des jeux du genre. J’ai déjà hâte !