Les fans de jeux de baston vivent en 2023 leur meilleure vie. Les combattants virtuels ont découvert en l’espace de quelques mois les arènes de Street Fighter 6 et de Mortal Kombat 1 tout en poursuivant leurs aventures martiales sur Super Smash Bros. Ultimate. Au mois de janvier prochain, un nouveau challenger chausse les gants avec la ferme intention de s’imposer. Tekken 8 est-il en mesure de détrôner les maîtres du genre ? Voici nos premières impressions manette en mains.
Lors d'un événement organisé à Paris par Bandai Namco, la rédaction de JV a pu découvrir de nombreux modes de jeu de Tekken 8 (Histoire, Quête Arcade, Versus, Tekken Ball, etc.) ainsi que plusieurs mécaniques de jeu (Special Style, personnalisation, Fantômes, etc.) durant une session de 3 heures sur PlayStation 5.
Une maîtrise technique & martiale
La première claque assénée par Tekken 8 est visuelle. Dès son annonce lors des Game Awards 2022, le jeu de combat développé et édité par les équipes de Bandai Namco caressait la rétine avec la délicatesse d’un uppercut. Ce nouvel épisode peut remercier pour ce fait d'armes l’Unreal Engine 5. Ses prouesses et ses performances techniques ne sont plus à prouver, mais le “WOW effect” reste le même bien que plusieurs mois se soient écoulés depuis sa révélation. Tekken 8 est beau, aussi bien techniquement qu’artistiquement avec sa direction photoréaliste penchant vers l’Over the Top décomplexé et coloré. Le titre se démarque par la finesse de ses traits, son sens du détail et le soin apporté à l’ensemble des éléments qui le composent.
Cette suite directe de Tekken 7 prend la lourde décision de s’émanciper. Ce jeu de combat propose une expérience vidéoludique moderne qui s’éloigne sur plusieurs points de la recette ancestrale “Tekken” tout en conservant l’essence même de la saga. La puissance qui se dégage des affrontements est toujours aussi affolante. Le gameplay est accessible même pour les néophytes via le “Special Style” qui facilite la sortie de combos dévastateurs. Néanmoins, le titre ne sacrifie pas pour autant la technicité, bien au contraire, et vise clairement la scène e-sport. Tekken 8 encourage l’agressivité des joueurs grâce à ses mécaniques de Heat et de Rage qui boostent les dégâts pour un temps donné, mais ne délaisse jamais l’importance des réflexes défensifs et des contres. Aussi bien d’un point de vue technique que ludique, TK8 cherche à se surpasser.
Un contenu solo épique
La saga Mortal Kombat en a fait sa marque de fabrique. Le mode Histoire est devenu un incontournable des jeux de combat au même titre que le versus, à tel point que toutes les grandes franchises de la baston virtuelle présentent ce genre de contenu en 2023. Et Tekken 8 ne déroge pas à la règle. Au contraire, Bandai Namco met les bouchées doubles avec sa campagne scénarisée hautement épique qui fait suite aux événements de Tekken 7 et à la prise de pouvoir par la force de Kazuya Mishima. Toutefois, il est bon de rappeler qu’il n’est en rien rédhibitoire d’avoir fait l’impasse sur l’opus précédent pour profiter de ce récit aux enjeux quasi divins.
Jin Kazama - le fils de Kazuya Mishima - semble le seul être en mesure de mettre un terme aux agissements d’une figure paternelle démoniaque qui menace de plonger le monde dans le chaos. Tekken oblige, le destin de la Terre se décidera lors d’un King of Iron Fist Tournament opposant les plus grands combattants. “Épique” est le terme qui convient le mieux pour qualifier un récit qui n’a rien à envier aux grandes heures de la saga Dragon Ball Z. Tekken 8 lorgne dangereusement, mais pour notre plus grand plaisir, sur le 7e Art avec ses cinématiques à la réalisation irréprochable et sa mise en scène des combats qui place les joueurs au plus près de l’action.
Bandai Namco va encore plus loin avec le contenu dit “solo” de Tekken 8. Ce jeu de combat se dote d'un second mode à explorer seul et qui met en avant l'amour du versus. Via un avatar qu’ils peuvent créer et personnaliser à sa guise, les joueurs découvrent le monde du versus fighting via ce mode dédié qui prend des allures de didacticiels afin de mieux appréhender toutes les subtilités du gameplay. De salles d’arcade en tournois, votre personnage se taille une belle réputation et débloque du contenu servant à customiser les avatars ainsi que les combattants. Enfin, TK8 nous fait voyager aux quatre coins du globe avec ses 16 arènes propices au dépaysement et partiellement destructibles.
Bandai Namco nous offre un casting riche et varié avec pas moins de 32 combattants triés sur le volet, même si l’absence de plusieurs personnages iconiques (Christie Monteiro, Eddy Gordo, Lei Wulong… pour ne citer qu’eux) se fait cruellement ressentir. Parmi les anciens, nous retrouvons Alisa Bosconovitch, Asuka Kazama, Bryan Fury, Claudio Serafino, Feng Wei, Hwoarang, Jack-8 / Jack-7 b, Jin Kazama / Devil Jin, Jun Kazama, Kazuya Mishima / Devil Kazuya, King II, Kuma II, Lars Alexandersson, Lee Chaolan, Leo Kliesen, Leroy Smith, Lili De Rochefort, Ling Xiaoyu, Marshall Law, Nina Williams, Panda, Paul Phoenix, Raven, Sergei, Dragunov, Shaheen, Steve Fox, Yoshimitsu et enfin Zafina. Tekken 8 accueille également 3 nouveaux artistes martiaux aux origines et aux styles distincts : la combattante péruvienne de MMA Azucena Milagros Ortiz Castillo, l’espion français Victor Chevalier et pour finir la japonaise Reina dont les aptitudes rappellent celles d’un certain Heihachi Mishima.
La puissance du versus fighting
Un jeu de combat se juge aussi à sa vision “online”, et Tekken 8 voit les choses en grand. Sur le papier, ce jeu de combat n’a rien à envier à ses concurrents, et une fois dans l’arène, il en va de même. Au-delà des classiques modes “Entraînement”, “Versus” et même “Tekken Ball” qui devrait ravir les nostalgiques de Tekken 3, c’est tout un écosystème centré sur le versus fighting qui s’offre aux joueurs. Bandai Namco a ainsi grandement amélioré ses rediffusions. Ces dernières analysent les matchs et permettent de rejouer certains moments clés (10 secondes) afin d’apprendre de vos erreurs.
Mieux encore, l’intelligence artificielle accompagne les artistes martiaux dans leur apprenstissage. Un système de “Fantômes” étudie, puis copie vos styles, mais aussi ceux de vos adversaires en ligne avec pour objectif de vous aider à devenir un meilleur combattant. Il sera possible d’affronter les “Ghosts” de vos futurs opposants en tournois, histoire de monter sur le ring avec une stratégie établie. Enfin, le Tekken Fight Lounge (un hub 3D où se rencontrent vos avatars) cristallise cette dimension en ligne et sociale. En ce lieu, les combattants peuvent interagir, discuter, partager leur amour du versus fighting et bien entendu s’affronter dans la joie et la bonne humeur.
Tekken 8 pourrait bien créer la surprise fin janvier 2024 et renverser l’ordre établi dans le petit monde des jeux de combat. Les ambitions de Bandai Namco sont grandes, et c’est compréhensible. Ce jeu de combat qui fourmille de contenus tend à offrir les meilleures expériences solo et multijoueurs possibles, et met un “poing” d’honneur à régaler les amateurs de baston avec son gameplay accessible, ses affrontements épiques et ses visuels renversants.