Pour les fans d’AC…

En tant que fan de la licence Assassin’s Creed, se plonger littéralement dans la peau de l’un des protagonistes de la licence, ça fait quelque chose. Il est indéniablement plaisant de vivre la vie d'Assassin à la première personne, tout en voyant des paysages bien connus prendre vie tout autour de vous. Car oui, malgré son côté inédit, Assassin's Creed Nexus a l’air très familier. Et pour cause, il s’agit d’un vrai jeu Assassin’s Creed, pas juste d’un jeu VR “dans l’univers de”. Cela veut dire qu’on retrouve un gameplay et des missions typiques de la licence. Infiltration, parkour, saut de la foi, assassinat aérien, filature, camouflage… Tout y est (ou presque) et toutes ces possibilités vont toucher directement les fans de la licence en plein cœur. Ils n’ont jamais été aussi proches d’être un véritable Assassin. Surtout qu’Assassin’s Creed Nexus fait preuve d’une capacité d’immersion sans précédent dans l’Histoire de la licence.

Non seulement le jeu propose des mécaniques emblématiques de la licence, mais elles sont bien amenées. S’il faut ingérer beaucoup d’informations au cours du tutoriel, les mécaniques se prennent rapidement en main et donnent un gameplay assez intuitif dans l’ensemble. Surtout que Nexus a le sens du détail. Comme dans d’autres jeux VR, il est possible d’interagir avec “son corps”. Entendez par là que si un bouton existe pour sortir votre épée par exemple, il est également possible de la dégainer directement à partir de votre taille. Ce n’est pas révolutionnaire mais ça fait toujours son petit effet et ça participe grandement à l’immersion. Surtout qu’en tant qu’Assassin vous aurez un certain nombre d’armes et d’outils en votre possession, à utiliser parfois rapidement pour vous sortir d’un mauvais pas. Et bien sûr, cela participe au côté naturel du gameplay qui permet de fournir une expérience fluide dans l’ensemble, surtout pour les phases de parkour, d’infiltration ou de fuite.

Pour les combats, c’est un peu plus laborieux. Le gameplay de Nexus mise en effet plutôt sur la riposte. Certaines propositions (comme la possibilité de sortir votre lame en combat) sont intéressantes mais dans l’ensemble les phases d’action souffrent de trop longs moments d’attente de l'arrivée du prochain coup et ça casse le gamefeel assez dynamique de Nexus. En un sens, ça rappelle beaucoup le système de combat d’Assassin's Creed II, mais avec les standards d’aujourd’hui et le côté VR ça fonctionne moins bien. Reste à voir ce que cela donnera une fois le jeu complet en main, et notamment si les approches seront différentes avec des protagonistes plus offensifs comme Kassandra.

Mais à vrai dire, le cœur initial des AC c’est plutôt la discrétion et pas l’action. Pour les fans, un système de combat limité n’est donc pas forcément une mauvaise chose (Assassin's Creed Mirage nous l’a bien montré). Peut-être que certains d’entre eux voudront d’ailleurs découvrir la VR avec Nexus. Et si c’est votre cas, sachez que le titre semble effectivement très accessible. Il propose quatre presets différents allant du plus immersif au plus accessible pour les personnes souffrant de motion sickness. Ainsi, vous pourrez profiter du jeu de la meilleure des façons quel que soit votre seuil de tolérance. Surtout que le jeu reste immersif malgré l’ajout de ces comfort features. En somme, vous devriez pouvoir jouer sans grand risque à Nexus si vous êtes un fan d’AC et non de VR. “Et si c’est l’inverse ?” Et bien ça marche aussi.

... ou les amateurs de VR ?

Nexus est également un jeu VR intéressant en soi. Il faut dire que le gameplay infiltration d’Assassin’s Creed se prête très bien au concept. Se baisser pour se faufiler à un endroit, s’emparer d’une clé à la taille… Le côté infiltration marche diablement bien pour un jeu VR où l’immersion est la clé. On s’y croit et on a presque les mains qui tremblent en cherchant à dérober tel ou tel objet. La pression est palpable et c’est réellement plaisant. Pour ce qui est du parkour, l’escalade et les sauts sont grisants sans toujours filer la nausée - même si après une heure de jeu on commençait à préférer les rues plutôt que les toits de Venise. Mais heureusement, les missions ont été pensées pour de courtes sessions.

On voit que les développeurs de Nexus connaissent bien la VR et la façon dont elle se consomme. Ils ont habilement mêlé des éléments déjà présents dans d’autres jeux aux spécificités de la licence. Il est également ambitieux de par sa proposition d’espaces ouverts offrant une grande liberté dans un univers de licence AAA. Néanmoins, si vous cherchez un jeu capable de repousser les limites de la VR, vous risquez d’être déçus. Nexus ne semble pas tirer pleinement parti des nouvelles possibilités permises par le Metaquest 3 et repousser ses limites. S’il est plus que correct en tout point, il ne s’agit pas d’une révolution pour autant. Ainsi, le jeu n’est pas toujours très précis ou excessivement beau. Et s’il aura sans doute l’effet d’une claque pour les joueurs d’AC, ce sera certainement moins le cas pour les aficionados de la VR.

Qui plus est, Nexus se contente en grande partie d’adapter le gameplay des AC à la VR sans trop le modifier ou le complexifier. Du coup, si vous n’accrochez pas au gameplay initial d’Assassin’s Creed, vous risquez de grincer des dents. Il n’y aura pas de système d’endurance pour l’escalade à la The Climb, des combats ultra dynamiques à la Blade & Sorcery ou des concepts propres à la VR à la Beat Saber. En revanche, on est tout de même tombé sur un petit défi de parkour surprise qui mettra vos réflexes à rude épreuve.