Coup d’essai, coup de maître… À sa sortie en 2018, Marvel’s Spider-Man s’affirme immédiatement comme la meilleure adaptation de l’homme-araignée - retranscrivant avec brio ce mélange d’action, d’humour, de drame et d’acrobaties aériennes entre les buildings de Manhattan. Deux ans plus tard, Spider-Man Miles Morales, se basant sur la même formule, lui offre une suite solide (quoique moins mémorable). C’est là que Marvel’s Spider-Man 2 entre dans l’équation. Ce véritable second épisode, se passant neuf mois après la fin du volet de 2020, nous offre donc la suite des aventures de Miles et Peter, alors au top de leur forme. Du moins, c’est le cas avec leur masque. Côté perso, le premier doit gérer son entrée à l’université et la mort de son père, alors que le deuxième galère à joindre les bouts entre le remboursement de la maison de sa tante et les recherches de son meilleur ami Harry Osborn (qui fait ici son apparition). Bref, pas facile pour la bande des tisseurs. Évidemment, l’arrivée du “Symbiote” - et à terme de Venom - et de l’impitoyable Kraven ne vont pas arranger leurs affaires.

La grosse (grosse) pomme

C’est dans ce contexte que nous avons saisi la manette, avec une sauvegarde se tenant “quelques heures” après le début de l’aventure… De quoi découvrir Peter en pleine discussion avec Kraven et dresser un premier constat. Insomniac Games est parvenu à rendre les déplacements des hommes araignées encore plus grisants, un petit exploit en soi. Les mouvements des héros se révèlent ainsi plus rapides | naturels que par le passé, avec en prime un impressionnant boulot sur les animations et les transitions entre celles-ci. Sans oublier les Web Wings - wingsuit -, nouveauté de cet opus qui vous rendra vite accro. C’est un régal de zigzaguer entre les bâtiments, de se rattraper “in extremis” avec une toile bien placée et de prendre des couloirs d’air pour gagner en vitesse. Rien que pour ce premier trajet, on sent que Spider-Man 2 n’est pas un autre Miles Morales, et c’est assez rassurant.

Goûtant à l’euphorie des acrobaties aériennes, nous avons commencé à explorer New York, ville ici deux fois plus grande grâce à l’arrivée de Brooklyn | du Queens. Des coins qui bénéficient d’ailleurs de leur propre identité, en termes de couleurs et de topographie. Dans l’ensemble, on remarque un soin inchangé pour la modélisation des lieux - y compris sur la terre ferme, auprès des passants, où l’atmosphère est toujours aussi vibrante… Plusieurs fois, Marvel’s Spider-Man 2 nous a donné envie de nous arrêter pour admirer un bâtiment, un point de vue. Au passage, du côté de la technique, on retrouve en gros le moteur des deux épisodes précédents, avec des effets de lumière | de particules plus réussis. Certaines choses, comme l’eau et la modélisation des visages, accusent doucement le poids des années. Mais cela ne jure jamais réellement, tant le titre nous embarque dans sa frénésie.

Une toile de maître ?

Cette volonté de rendre la grosse pomme plus visuelle et appétissante que jamais, elle se sent aussi dans la structure du monde ouvert. Bonne nouvelle, les tours de surveillance - qui dévoilaient jadis la carte - ne sont plus d’actualité. Dorénavant, quand vous allez dans une certaine direction, la map se révèle en conséquence. Ce faisant, les activités annexes se reposent désormais sur des indices visuels à même l’open world, comme une lueur au loin qui signale la présence d’un robot-araignée.

Dans le cadre de cet aperçu, nous avons aussi pu découvrir une course-poursuite face à un oiseau du futur, qui mettait beaucoup à profit la wingsuit, ou bien des bases remplies d'ennemis, à l’image de ce que faisait Spider-Man 1. Des phases certes super classiques, mais pour les autres missions secondaires, Insomniac nous promet un enrobage narratif plus poussé que par le passé... et même des activités en “plusieurs étapes”. Pour le moment, on peut déjà vous dire que la nouvelle structure de l’open world fait un bien fou aux séquences d’exploration de Spider-Man 2, qui se base à présent bien plus sur votre sens de l’observation que la carte. En prime, on nous a dit que certaines quêtes annexes vous demanderont de choisir entre Miles ou Peter. En effet, les deux héros sont différents, et les super-pouvoirs de l’un pourraient être payants face à la force brute de l’autre (et inversement).

Pas une, deux araignées

Oui, c’est l’une des grosses nouveautés de Marvel’s Spider-Man 2 : une aventure avec pas un, mais deux héros. Ainsi, si le choix vous revient pour les balades dans New York, les missions de l’histoire principale imposent leurs conditions, soit Miles, Peter, ou les deux. À première vue, les passages du personnage tout de noir vêtu, rongé par le Symbiote, semblent assez musclés, avec des adversaires plus nombreux et agressifs (ce qui colle bien à sa montée en puissance). Pour ce qui est de la jeune araignée, aidée par son invisibilité, c’est l’infiltration qui ressort… Pas d’inquiétude, l’un comme l’autre aura plus d’une occasion de jouer des poings ! Dans l’ensemble : Spider-Man 2 prend un virage plus beat’em all que ses prédécesseurs, avec des coups qui gagnent en impact, une caméra un peu plus proche qu’avant (et qui doit d’ailleurs encore s’améliorer). Les joueurs ont désormais accès à quatre pouvoirs et gadgets à tout moment, ainsi qu’à une parade. De toute évidence, le titre est un peu plus difficile, avec un plaisir tout à fait intact pour ce qui est de la fluidité et des sensations des combats.

Si la distinction entre les activités de Miles et Peter apparaît plutôt claire à ce stade, il reste donc les séquences qui nous font incarner les deux héros à tour de rôle - via une transition scriptée -, dans le cadre d’une même phase d’action… Finalement, qu’est-ce que ça apporte ? Eh bien ça rend la mise en scène encore plus blockbusteresque que blockbusteresque. Par exemple, la course-poursuite qui nous opposait à ce grand lézard de Professeur Connors nous faisait passer de Miles, bondissant sur un jet-ski, à Peter, pourchassant un hélicoptère. C’est certain, c’est impressionnant, mais on ne peut pas dire que ça transcende l’expérience, dans la mesure où les personnages bougent et combattent quasiment de la même manière. Rien de grave, évidemment, surtout que ça permet à Insomniac de mettre sur pied des mises en scène encore plus folles que par le passé. Sur ce point, le studio paraît aller plus loin que Spider-Man 1 et Miles Morales, sachant qu’ils étaient déjà excellents en la matière.

Une suite maxi best of

C’est donc certain, Marvel’s Spider-Man 2, ça va exploser dans tous les sens ! Mais qu’en est-il des moments émouvants, qui faisaient également le si beau charme des deux précédents opus ? Bryan Intihar, réalisateur de Spider-Man 2, nous explique que ce deuxième épisode s’articulera également autour d’une logique de temps forts (avec de l’action hollywoodienne) et de temps bas, où l’émotion des personnages passera au premier plan. “On veut raconter une histoire humaine”, note le créatif. “Ces moments (sur ce qui se cache sous le masque) sont aussi importants que les scènes d’action”.

De notre côté, même si cette preview n’a pas eu le temps de nous arracher les larmes, on sent que Insomniac veut tout faire pour rendre l’aventure plus rythmée, impressionnante que jamais. En deux heures, nous avons vu du pays… cinématique, mini-jeu scientifique (oui, ils sont de retour), combat, exploration, infiltration, courte phase d’enquête (également de la partie), action grandiloquente. Bref, pas de quoi réinventer la roue, et c’est un fait… Spider-Man 2 ne fait que peaufiner une formule déjà bien rodée. Et ce n’est clairement pas un mal. Côté durée de vie, ce sera équivalent au premier volet.