S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl est l'une des arlésiennes les plus iconiques de l'industrie vidéoludique. Et pour cause, ce jeu de tir fut annoncé en 2009 avant d'être annulé 3 ans plus tard. Pour le plus grand bonheur des amateurs de survie et d'apocalypse, la création de GSC Game World renaît de ses cendres en 2018. Nous sommes désormais en 2023 et la suite de S.T.A.L.K.E.R. est une réalité, malgré l'invasion par l'armée russe de l'Ukraine. Voici nos premières impressions sur ce FPS, véritable survivant du XXIe siècle.
Lors de la gamescom 2023, la rédaction de JV a pu poser les mains sur la première version jouable destinée à la presse de S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl durant une session de jeu sur PC dont la durée avoisinait les 20 minutes.
Un retour attendu à Chornobyl
S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl est la suite du premier épisode sorti il y a plus d’une décennie et se déroule après une seconde explosion nucléaire qui a ravagé la région déjà durement touchée par la tristement célèbre catastrophe. Chornobyl devient ainsi le théâtre d’une nouvelle épopée pour ces fameux stalkers qui explorent la Zone d’exclusion qui entoure feu le fleuron technologique de l’URSS. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’avoir survécu à S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl pour profiter de cette suite qui se veut totalement indépendante, bien qu’elle reprenne le lore ainsi que les codes de la franchise.
Pour ce qui est de la narration, Stalker 2 semble reprendre celle de son prédécesseur avec une approche minimaliste de la mise en scène. Cette dernière passe avant tout par les découvertes faites par les joueurs et quelques conversations éparses échangées avec les autochtones encore présents sur zone. A ce stade, il serait bien présomptueux de porter un jugement sur le scénario, mais il convient de rappeler qu’à Chornobyl vos actes ont des conséquences et impactent votre aventure d’une manière ou d’une autre. Il n’est pas toujours bon de transformer une rencontre fortuite en affrontement… Vous êtes prévenus !
L’atmosphère si pesante et lugubre du premier jeu de la saga est de retour pour le plus grand plaisir des fans qui apprécieront d’autant plus les visuels froids et austères propres aux jeux développés en Europe de l’Est (Escape from Tarkov, Metro 2033, etc.). Heart of Chornobyl profite de l’Unreal Engine 5 pour sublimer un monde ouvert couvrant près de 60 kilomètres carrés. Néanmoins, de nombreux ajustements sont encore à apporter pour faire de ce FPS la claque graphique tant espérée que ce soit au niveau des éléments graphiques que des lumières. Enfin, le titre de GSC Game World est doublé en anglais et en ukrainien, et sous-titré en français. A titre personnel, je préfère jouer dans la langue du pays d’origine pour plus d'authenticité.
Un FPS de survie post-apo
S.T.A.L.K.E.R. 2 reprend la formule qui a fait le succès du premier opus et la peaufine. Il n’est aucunement question ici de révolutionner le genre, à savoir le FPS (pour First Person Shooter) de survie post-apo, mais de moderniser l’existant car de l’eau irradiée à couler sous les ponts de la Zone d’exclusion depuis la fin des années 2000. Le jeu de tir développé par GSC Game World met l’accent sur l’exploration d’un environnement hostile par bien des aspects, la gestion des ressources mises à disposition des joueurs et enfin les combats toujours aussi sporadiques et mortels.
A Chornobyl, il faut savoir se faire discret, écouter, analyser, puis prendre la bonne décision, même si dans les faits, il existe plusieurs manières de remplir les objectifs confiés à notre stalker. La survie passe aussi par une connaissance encyclopédique des différentes menaces qui rôdent, que ce soit les humains, les animaux infectés ainsi que les créatures rencontrées plus étranges les unes que les autres, mais aussi les anomalies et les tempêtes météorologiques causés par la catastrophe nucléaire. Le déplaisant grésillement du compteur Geiger qui vous accompagne partout, telle est la marque de fabrique de S.T.A.L.K.E.R. et donc de sa suite.
Pour le reste, Heart of Chornobyl se couvre d'un rythme souhaité lent au point d’en devenir anxiogène, ce qui sied parfaitement à cette approche horrifique du jeu de tir. Même l'intelligence artificielle qui commande aux ennemis se veut suffisamment réactive et retorse pour surprendre les moins armés des stalkers. Cependant, il arrive encore aux ennemis de se comporter de manière très étrange ou bien de rester stoïques, même après avoir été la cible d’un assaut. GSC Game World a encore du pain sur la planche de ce côté. Le message est transmis !
Difficile, si ce n’est impossible, de donner un avis définitif après une si courte session de jeu, mais S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl existe vraiment, et semble se diriger dans la bonne direction. Le jeu de GSC Game World est bel et bien un FPS de survie post-apo, avec tout ce que cela implique en termes de mécaniques de gameplay et d’ambiance lugubre. Stalker 2 a encore tout à prouver, mais ce premier contact a ravivé la flamme.