CD Projekt RED n'en a pas encore fini avec V. Cyberpunk 2077 réserve à ce mercenaire une dernière virée explosive au cœur de la cité tentaculaire de Night City. L’extension Phantom Liberty vient parachever la vision par les studios polonais d’un univers qui ne demande qu’à s’étendre et de leur Action-RPG. Il est temps de plonger dans l’enfer dystopique du DLC Phantom Liberty.
Lors d’un événement organisé à Varsovie dans les studios polonais de CD Projekt RED, nous avons pu découvrir l’extension Phantom Liberty de Cyberpunk 2077 le temps d’une session de jeu de 90 minutes sur PlayStation 5 avant d’interviewer deux membres de l’équipe de développement : Nicolas Cardahi (Cinematic Designer) et Despoina Anetaki (Quest Designer). La preview ci-dessous s’attarde exclusivement sur le DLC. Pour en apprendre davantage sur le jeu de base, nous vous invitons à (re)lire le test le plus récent de Cyberpunk 2077.
Vivre ou laisser mourir
Avant toute autre chose, il convient de resituer l’histoire de Phantom Liberty dans la chronologie de Cyberpunk 2077. L’extension imaginée par CD Projekt RED ne se déroule ni avant ni après les événements du jeu d’origine. Au contraire, elle prend place au beau milieu de l’aventure “CP 2077”. Le DLC conte un nouveau pan de la vie de V se déroulant avant la grande mission finale dans la tour Arasaka et ses multiples fins. Il est ici question de sa quête d’une solution miracle pour se faire retirer la Relic synonyme de mort lente et implacable.
V est ainsi contacté par une netrunner légendaire du nom de SongBird qui lui confie, en échange d’une promesse de remède, une mission de la plus haute importance : sauver la présidente des NUSA (pour New United States of America) suite au piratage de Space Force One, puis au crash de son avion au coeur de Night City. Pas de chance pour la “représentante du peuple américain”, elle est tombée au coeur de DogTown, un quartier particulièrement malfamé et contrôlé par le leader autoproclamé Kurt Hansen et son groupe paramilitaire. Sur fond de complot, Cyberpunk 2077 se drape donc d’une ambiance “thriller d’espionnage” qui lui sied à merveille.
Cette aventure, menée tambour battant et inspirée des maîtres du genre, mais aussi d'œuvres cultes de la science-fiction, brille par son rythme soutenu et une mise en scène soignée. Le seul postulat de départ est un immense clin d'œil assumé à un film réalisé par John Carpenter… New York 1997 (Escape from New York de son titre original) avec l’acteur Kurt Russel pour interpréter l’anti-héros Snake Plissken. Pari réussi pour Cyberpunk 2077 qui troque sa tonalité “film d’action explosif” le temps d’une mission d’envergure aux conséquences encore inconnues, mais qui devraient impacter la vie de V. Reste à savoir si ce sauvetage aura des répercussions (ou non) sur les différentes fins du jeu.
Dangereusement vôtre
Keanu Reeves n’est plus la seule star hollywoodienne à battre l’asphalte de Night City. En effet, une autre légende du 7e Art (Bloodsport dans The Suicide Squad) s’est infiltrée dans la cité dystopique et s’est faite passer pour morte durant sept longues années. Idris Elba incarne dans l’extension Phantom Liberty un ancien agent de la FIA (une agence du renseignement de la NUSA) abandonné par la présidente Rosalind Myers en personne. V, incapable de réaliser sa mission sans une aide extérieure, va “réveiller” Solomon Reed puis s’allier à cet asset jusqu"ici dormant dans l’espoir de se voir retirer la Relic.
L’une des forces de ce DLC réside dans le soin apporté à l’intégration de l’acteur britannique dans l’histoire, mais aussi dans l’univers de Cyberpunk 2077. Au-delà d’une parfaite modélisation de son avatar “cyberpunk”, c’est avant tout la finesse des expressions de son visage et la reproduction de ses mimiques si caractéristiques qui donnent au personnage de Solomon Reed cette dimension mystique dont seul Idris Elba a le secret. Petit plus et non des moindres, la version française (VF) peut se targuer d’avoir la voix officielle, au même titre que la version originale (VO). Idris Elba est bel et bien un citoyen de Night City au même que le fut Johnny Silverhand interprété par le proclamé “Messie Pop” Keanu Reeves.
Escape from Night City
L’extension Phantom Liberty promet de belles heures de jeu aux edgerunners qui (re)plongeront dans les rues et ruelles de Night City. La durée de vie du DLC dépasserait celle des deux extensions de The Witcher 3 : Wild Hunt, mais cette information reste encore à confirmer. V va avoir la chance d'explorer un nouveau quartier pouvant être jugé un tantinet petit et jusqu’ici inaccessible. Situé géographiquement aux abords de Pacifica dans partie sud de la cité, Dogtown prend des allures de bidonville post-apocalyptique totalement en ruines et clairement abandonné par les institutions.
Cette nouvelle zone s'accompagne de nouvelles missions secondaires et autres activités, notamment des événements générés procéduralement qui apparaissent régulièrement sur la carte et qui sont essentiels pour en découvrir les moindres recoins. Pour le reste, Cyberpunk 2077 reste Cyberpunk 2077 à un “détail” près. Le gameplay reste fondamentalement inchangé. Cependant, CD Projekt RED a orchestré une refonte totale de l’arbre de compétences afin d’affiner la personnalisation des avatars, mais aussi de coller à la récente carrière d’espion de V via plusieurs compétences (ré)inventées pour l’occasion.
Selon les dires des développeurs, 90% des “skills” ont été intégralement repensés, mais ceux ayant déjà terminé le jeu n’ont aucune raison de s’alarmer. Dans les faits, vos attributs, vos équipements, vos implants, etc. restent inchangés et seront conservés. Seule la répartition des points d'avantage est à refaire selon les options mises à disposition par CD Projekt RED. Il est donc possible de réinventer partiellement son avatar (ou non d’ailleurs car des équivalents aux anciennes aptitudes existent) et de peaufiner toujours plus sa vision du mercenaire cyberpunk.
Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty pourrait bien être l’extension tant attendue par les fans du jeu, des studios CD Projekt RED et de science-fiction. L’histoire promet de nous embarquer dans un thriller d’espionnage haletant aux côtés d’un Idris Elba toujours plus cool et charismatique. Le mot d’ordre est ici d’enrichir et d’améliorer l’existant sans dénaturer l’expérience originelle. La nouvelle zone, certes petite, est une invitation à explorer une fois de plus Night City. Même la refonte de l’arbre de compétences, qui ne change pas radicalement le gameplay, pousse la personnalisation un cran plus loin. La formule CP 2077 reste fondamentalement la même. Le plaisir est simplement “augmenté”.