Quatre longues années se sont écoulées depuis l'annonce de Diablo IV. Un temps interminable pour certains, qui ont pu enfin se rassasier ce week-end avec la sortie en accès anticipé de la bêta ouverte. Une première prise en main ouverte au grand public à laquelle JV s'est aussi essayé. On a pu voir le monde ouvert, grande nouveauté de ce quatrième volet, apprécier la nouvelle direction artistique ainsi que, bien évidemment, trancher du démon dans tous les sens. Un avant-goût parfait de l'Enfer ? Réponse dans cet aperçu.
Cet aperçu de Diablo IV s'est réalisé lors de l'accès anticipé de la bêta ouverte qui s'est déroulée ce week-end. Dans un premier temps, nous avons atteint le niveau maximum avec un niveau de monde 1 et le tout sur PC. Une bonne dizaine d'heures, sans être pressé, a suffi pour aller au bout de l'acte I. Pour notre deuxième et troisième personnage, qui n'ont pas atteint le niveau maximum, l'expérience s'est déroulée sur PlayStation 5 dans le mode de difficulté supérieur.
Sommaire
- Ça va trancher chérie
- Diab(o)lo menthe ou grenadine, des milliers de combinaisons possibles
- Le monde ouvert, la nouveauté majeure de Diablo 4
- Une direction artistique maîtrisée, ou quand le Diable s'habille en Prada
Ça va trancher chérie
Alors, Diablo 4 se rapproche-t-il plus de Diablo 3 ou de Diablo II pour sa façon de jouer ? Avant de répondre à cette question fatidique que de nombreux amateurs de la licence se pose, il est important de rappeler les bases des bases.
Diablo, ça se joue comment ? Il est ce qu'on appelle un hack'n'slash, un sous-genre du jeu de rôle, qui fait incarner au joueur un personnage en vue de dessus tranchant dans le vif des vagues et des vagues d'ennemis. C'est vraiment la boucle de gameplay qui est mise en avant plus que tout autre aspect du jeu. Par exemple, les développeurs derrière Diablo premier du nom et Diablo 2 ont toujours voulu mettre de côté l'histoire pour ce concentrer sur une seule chose : tuer du démon, prendre son butin et devenir de plus en plus fort pour abattre des ennemis de plus en plus forts.
En ce qui concerne Diablo 4, on peut dire que la case est cochée. Si Blizzard a fait un effort non négligeable sur la mise en scène de son intrigue (sur laquelle on reviendra plus tard), ce quatrième volet numéroté repart pour un tour. On y incarne un aventurier, qui boit à ses dépens le sang de Lilith : la fille de Mephisto, l'un des trois Démons Primordiaux et Démon de la Haine. Autrefois bannie, elle est de retour dans le monde de Sanctuaire. C'est alors au joueur de comprendre ses plans et de les repousser si nécessaire.
Un objectif qui se complique tant ses troupes et adorateurs sont nombreux. On le comprend dès les premiers instants du jeu où il faut brûler, éviscérer ou trancher loups et membres du culte avec les moyens du bord. Une boîte à outils qui va varier entre barbare, voleur et sorcier. Chacune d'entre elle a une identité de classe qui lui est propre : le barbare est un guerrier au corps à corps qui compte sur son attirail de quatre armes, le voleur prouve son agilité en se battant à l'arc mais aussi à l'épée tandis que le sorcier fait de gros dégâts élémentaires avec du feu, de la foudre ou du givre. Toutes ces classes progressent de la même manière, résultant en une prise en main naturelle et graduée. On déplace son personnage avec le clic gauche de la souris ou le stick gauche de la manette. Six touches sont réservées pour les capacités, que l'on apprend au fur et à mesure. On débute avec une attaque de base avant d'apprendre une compétence principale.
Pendant cet accès anticipé de la bêta ouverte, seulement trois classes étaient disponibles : sorcier, barbare ou voleur. Le druide et le nécromancien seront quant à eux ajoutés ce week-end avec la bêta ouverte et pour la sortie du jeu en juin. Une line-up de départ que l'on trouve un peu légère en comparaison avec les autres jeux du genre.
Diab(o)lo menthe ou grenadine, des milliers de combinaisons possibles
Le joueur peut vraiment faire ce qu'il veut à ce niveau là puisque ce sont à travers les arbres de talent, chers aux amateurs de Diablo 2, que les aptitudes sont réparties. Ils sont construits de la même manière pour chaque classe, proposant souvent trois ramifications pour noyau. Pour être plus clair, les joueurs ayant choisi sorcier devront souvent choisir entre feu, givre et foudre à chaque fois. Pas de panique toutefois puisque ces arbres de talents peuvent être remis à zéro en échange de pièces d'or. De quoi multiplier les expériences pour que chacun trouve la façon dont il a envie de jouer son personnage.
Une personnalisation dont on ne semble jamais voir le bout. Le champ des possibles s'élargit au fur et à mesure de l'exploration et de la récupération de butin. Les objets magiques (code couleur jaune) peuvent parfois donner un point de talent pour une compétence spéciale. Il existe aussi des objets légendaires (code couleur orange), qui modifient parfois les aptitudes pour les rendre encore plus fortes qu'auparavant : la capacité Rafale du voleur peut alors toucher à 360° tandis que le sorcier peut aussi invoquer des hydres infernales supplémentaires. Tout ça sans compter les "objets uniques" promis par Blizzard dans la difficulté Cauchemar, absents de cette bêta ouverte et de son accès anticipé, ainsi que la spécialisation propre à chaque classe que l'on ne divulguera pas ici.
En résumé, il n'y a pas de différences majeures dans le système de combats et d'équipements dans Diablo 4 avec ces prédecesseurs puisqu'il incorpore le meilleur de chaque opus. Les sensations manette (ou souris) en main de plus en plus satisfaisantes s'apparentent à celles de Diablo 3 post Reaper of Souls sans oublier le soupçon de difficulté de Diablo 2 ainsi que sa personnalisation intelligente par les arbres de talents. Certains regretteront probablement les probabilités plus que variables de récupérer des légendaires même si ces derniers sont moins rares que dans le deuxième volet. Il faut bien ça pour affronter les boss bien plus coriaces que la plèbe démoniaque.
Tout au long de cette preview, nous présentons les différences et points communs de Diablo 4 avec ses prédécesseurs. Seul un titre n'est pas évoqué : Diablo Immortal. Il a été développé principalement dans le but d'être joué sur mobiles, rendant la comparaison peu pertinente.
Le titre, sorti l'année dernière, a fait couler beaucoup d'encre pour sa monétisation et ses micro-transactions parfois invasives.
En ce qui concerne Diablo 4 sur ce point, nous n'avons pas été confronté une seule fois à ce système durant cet accès anticipé. En décembre 2022, les développeurs s'étaient d'ailleurs prononcé à ce sujet : s'il y aura bien des achats intégrés dans le jeu à travers un pass de combat et une boutique de cosmétiques, ils ne veulent pas faire penser aux joueurs qu'ils doivent dépenser de l'argent pour gagner. Rendez-vous à la sortie du jeu pour en voir ce qu'il est réellement.
Le monde ouvert, la nouveauté majeure de Diablo 4
Tantôt vides et souvent chargés d'activités à l'excès, les mondes ouverts constituent la grande mode de ces dernières années. Blizzard s'y frotte en 2023 avec Diablo IV. Un pari risqué mais réussi dans l'ensemble. Tout d'abord, le studio ne verse pas dans le trop plein en y intégrant une quantité d'activités raisonnable qui vont toujours récompenser le joueur. Pour rapidement illustrer le propos, il existe plus d'une centaine de donjons dont l'exploration se solde souvent par l'acquisition d'un objet légendaire. L'exploration est d'autant plus gratifiante qu'elle participe à l'obtention du renom, une jauge qui se remplit au fur et à mesure des activités dans le monde ouvert permettant d'acquérir des bonus sur tous les personnages du compte. Le seul bémol réside dans la variété de ces dites activités qui, dans la bêta ouverte, n'était pas bien grande.
Un monde de Sanctuaire garni d'activités qui lui donnent une âme et une cohérence. Il arrive de croiser différents mini-événements : aider un spectre à la recherche de sa mère, sauver des villageois coincés ou encore empêcher un démon d'accomplir un rituel sacrificiel. Le pic de ces activités annexes se retrouvent avec les affrontements de boss mondiaux : les joueurs, à douze maximum, doivent vaincre un ennemi si gros que la caméra prend encore plus de hauteur pour le combat. Un premier ingrédient épique auquel on mélange les exigences d'un combat technique : l'événement est limité dans le temps et il est de bon conseil d'esquiver les attaques plus que létales de ces ennemis là. Quiconque arrive à montrer sa maîtrise du combat en abattant l'ennemi est alors gracieusement récompensé.
Le défi du monde ouvert est d'autant plus réussi qu'il immerge le joueur à de nombreux égards. L'univers vivant donne envie de s'y balader (même s'il ne faut pas trop traîner le soir) d'autant que la direction artistique y est plus que travaillée.
Une direction artistique maîtrisée, ou quand le Diable s'habille en Prada
Dix ans après Diablo III et plus de 20 ans après Diablo II, Sanctuaire a pris des couleurs avec Diablo IV. S'il faut bien reconnaître que les tons sont majoritairement sombres pour immerger le joueur dans un univers déchiré par les guerres incessantes entre anges et démons, cela n'empêche pas de reconnaître une certaine élégance dans la direction artistique. L'accès anticipé, qui limite l'exploration à la région des Pics Brisés, permet quanf même d'apprécier la variété des biomes. Ils se parcourent avec des transitions intelligentes qui ne brisent pas l'immersion. Idem pour le bestiaire : squelettes, araignée ou encore hommes-boucs, il y en a pour tous les goûts et rien ne sort de l'ordinaire (toutes proportions gardées, évidemment).
Le dernier gros témoin de la modernisation du titre réside dans la mise en scène de son histoire. Celle-ci n'a clairement rien à avoir avec les précédents opus : une bonne chose pour les joueurs qui ont besoin d'un scénario prégnant sans imposer quoi que ce soit aux joueurs qui veulent juste trancher dans le lard. Cette mise à jour s'observe à travers deux changements qui sautent aux yeux.
Pour la première fois en plus de 25 ans, il est possible de créer et personnaliser son personnage dans Diablo. Les options sont certes limitées mais permet de créer le protagoniste à son image. Quelque chose d'important puisque notre aventurier prend part aux cinématiques du jeu ! En parlant des cinématiques, ce sont les transitions qui donnent vraiment du poids aux environnements. Les développeurs profitent de l'ouverture d'une porte ou d'une pluie de pétales de roses pour passer du jeu à des séquences visuelles narratives très propres. Dans le fond, l'intrigue se base sur le lore plus général de Diablo : Sanctuaire et ses humains font toujours l'objet d'un conflit entre les anges et les démons malgré le but pacifiste pour lequel ce royaume a été créé. Ce sont d'ailleurs ses créateurs que l'on retrouve au premier plan de ce quatrième volet, chacun avec le culte qui lui est dévoué.
Qu'il est frustrant de devoir lâcher la manette au bout de la grosse quinzaine d'heures passées sur Diablo 4 ! Une fois l'aventure terminée, on a forcément envie de pousser encore plus l'expérience dans ce monde ouvert. L'exploration y est encouragée sans être imposée, poussée par une direction artistique plus que maîtrisée : celle-ci permet, à son tour, de s'immerger la tête la première dans l'histoire grâce à une mise en scène jamais vue dans les Diablo. Côté gameplay, ce quatrième volet numéroté reprend la même recette en reprenant les meilleurs ingrédients de chacun de ses prédécesseurs. S'il faudra qu'il confirme nos impressions lors de sa sortie le 06 juin prochain sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series, Diablo 4 a toutes les clés en main pour devenir le meilleur épisode de la saga voire l'un des meilleurs jeux de 2023.