Quatrième volet de l’anthologie Dark Pictures, The Devil in Me s’est laissé approcher via une démo de sa version PC. L’occasion pour nous de visiter l’hôtel de la mort imaginé par Supermassive Games, et d’amener notre équipe d’enquêteurs le plus loin possible en faisant les bons choix. Mais est-ce que le studio en a fait de même ?
Huis clos à l’hôtel
C’est dans une réplique du “château des meurtres”, un hôtel imaginé par H. H. Holmes truffé de pièges barbares, que nous retrouvons les nouveaux héros du dernier épisode de la première saison de The Dark Pictures. La démo débute quand le petit groupe est déjà installé dans l’établissement infernal et s’affaire à réaliser un reportage coup-de-poing sur une des histoires les plus sordides des États-Unis. Erin et Charlie, tout d’abord, montent en pression à cause d’un paquet de cigarettes qui a disparu. C’est bien connu, fumer tue. Alors que le duo déambule dans le bar, le réalisateur du documentaire manque de se faire agresser par une silhouette tapie dans l’ombre. Plus tard, nous incarnons Mark, le cadreur terre-à-terre qui a emporté dans ses valises les nombreux problèmes qu’il a avec Kate, la star du show. C’est dans sa peau que nous découvrons les contrôles plus directs de Devil in Me, avec des caisses à tirer et des trous par-dessus lesquels sauter. Bien que le gameplay soit plus souple qu’à l’accoutumée, il demeure rigide avec des bonds scriptés et des animations longuettes dès qu’une action est exécutée. Enfin, Jamie, l’éclairagiste, nous plonge dans une énigme très classique (trouver un code pour ouvrir une porte) tandis qu’Erin, la stagiaire spécialisée dans le son, nous offre notre premier choix cornélien. Nous ne vous dirons rien, ce serait dommage de vous gâcher la joie de la découverte.
L’horreur dans la caméra
Une nouvelle fois, toute la grammaire du film d’épouvante est utilisée avec des caméras subjectives (dans les yeux de la menace qui s’approche de la victime) et des plans qui jouent sur l’obscurité ambiante. Supermassive Games a une expérience significative dans le domaine et le studio montre qu’il sait construire le suspens, quand bien même cela se ferait à l’aide des artifices les plus conventionnels. Oui, nous déambulons dans des couloirs inquiétants, parfois éclairés que d’une simple bougie, entourés de sons lugubres, prêts à sursauter au moindre jumpscare qui intervient lors de la visite. À l’instar de Man of Medan, Little Hope et House of Ashes, les mécaniques bien huilées de l’horreur continuent de fonctionner. En ce qui concerne la technique, les défauts précédemment signalés restent les mêmes : nous n’échappons pas aux regards vides d’expression et aux mouvements un peu trop raides qui provoquent forcément un effet de vallée de l’étrange. Encore.
“Ne venez pas pleurer si vous finissez par vous faire tuer”
En plus des contrôles directs plus prononcés, l’autre ajout majeur vient de l’inventaire. Sur une simple pression du D-pad, les protagonistes peuvent se servir d’objets qui leur sont propres. Charlie a une carte de visite pour débloquer les loquets des tiroirs, Jamie possède un multimètre pour réparer les boîtes à fusibles, Mark dispose d’un appareil photo tandis qu’Erin capte les sons à travers les murs grâce à son micro, ce qui engendre des jeux de piste particulièrement angoissants. Difficile néanmoins de nous enthousiasmer outre mesure tant les situations rencontrées pendant notre démo étaient classiques : nous avons dû chercher avec deux personnages différents des clés pour ouvrir des portes, puis un code afin d’accéder à une salle électrique. Du côté de l’IA, nous avons vu des personnages se mettre la tête contre les murs et attendre. D’une certaine manière, cela rappelle la fin du projet Blair Witch, mais nous imaginons que ce n’est pas voulu. Différents bugs visuels assez importants étaient présents, mais nous imaginons que Supermassive Games les supprimeront dans la version finale.
Heureusement, les choix importants capables de faire bifurquer l’histoire semblent bien présents dans cette démo. Une nouvelle fois, la moindre mauvaise décision pourra envoyer un héros dans la tombe de la pire des manières. Le fait que l’action se déroule dans un hôtel fait que nous devrions visiter des lieux peu diversifiés. L’établissement étant pensé pour nous faire sombrer dans la folie, nous croisons les doigts pour qu’il ne nous plonge pas dans l’ennui à cause de pièces copiées/collées et d’allers-retours déplaisants.
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Malgré des mécaniques dépoussiérées qui intègrent une maniabilité plus souple ainsi qu’un système d’inventaire, The Devil in Me ne nous a pas totalement rassurés durant notre démo. Si le pitch de départ se concentrant sur un monstre humain est intéressant à plus d’un titre, le mission design nous a pour le moment paru extrêmement conventionnel. Les protagonistes principaux, quant à eux, ne brillent pas encore par leur personnalité attachante. Enfin, nous espérons que les objets tels que la caméra ou le micro seront bien utilisés, bien plus que ce que nous avons pu voir jusqu’à présent. The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me arrivera le 18 novembre 2022 sur PC, Xbox Series X/S, PlayStation 5, Xbox One et PlayStation 4.