Novembre arrive en force et avec lui tout un lot de gros jeux de fin d’année. Football Manager n’échappe pas à la règle, lui qui a fait de cette fenêtre automnale son timing favori de sortie. A quelques semaines de son arrivée, le jeu de gestion cher à Sports Interactive s’est laissé approcher le temps de quelques heures… et de quelques buts.
Il y a quelques semaines à peine, Sega et Sports Interactive commençaient à donner l’eau à la bouche aux fans de ballon rond, en lançant leur campagne de communication pour Football Manager 2023, avec d’abord un trailer, puis deux, puis trois et une information importante : l’arrivée des compétitions officielles de clubs de l’UEFA, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence. Alors que la version bêta du jeu ne devrait plus trop se faire attendre, la presse a été conviée en Angleterre pour se faire elle-même une idée du potentiel d’un titre qui n’a finalement qu’un challenge - et pas des moindres - année après année : rester le meilleur, se renouveler aussi un peu, tout en justifiant de mettre la main au porte-monnaie.
C’est à Londres, dans les nouveaux studios des développeurs de la licence Football Manager, Sports Interactive, que nous avons pu mettre la main sur cette édition 2023. Ces premières impressions sont celles que nous ont offertes les cinq heures de session de jeu que nous avons eu, forcément très axées autour des nouveautés apportées sur cet opus. Par ailleurs, c’est sur PC que nous avons testé le jeu, la version Playstation 5 - une première dans l’histoire du jeu sur la plateforme de Sony - n’étant pas disponible lors de cette session.
Football Manager, le jeu où l’on se prend toujours pour Didier Deschamps (et où on est le héros)
Pour rappel, Football Manager est un jeu de management de football dans lequel, comme son nom l’indique très bien, le joueur est le manager d’une équipe. Ou d’une sélection nationale, choix pouvant être fait dès le début d’une partie ou être déterminé en cours d’aventure, en fonction de votre parcours et de vos progrès comme entraîneur. Le but est évidemment simple : prendre les rennes d’une équipe et l’amener au sommet du football mondial, tout en tentant de rafler pour cela le maximum de titres possible et, pourquoi pas, installer une dynastie de succès pour celle-ci.
Pour cela, il faut superviser et influer tout le quotidien sportif de votre club, que ce soient les entraînements, le schéma tactique de l’équipe, l’état d’esprit de son vestiaire ou encore les attentes du comité de direction du club, forcément impactées par les moyens (ou non) mis à votre disposition, à la réputation de l’équipe et à la qualité des joueurs que vous aurez à diriger. Beaucoup de paramètres à gérer pour un jeu qui n’en finit plus d’être le leader dans sa catégorie et de faire l’unanimité depuis des années… avec comme principal souci de se rapprocher toujours un peu plus de ce que propose le football réel. Vous l’aurez compris, voici en quelques mots le défi que va devoir relever Football Manager 2023 comme ses prédécesseurs avant lui.
La Ligue des champions s’invite au programme (et ce n’est pas une blague)
Cette remarque est d’ailleurs loin d’être anodine : Football Manager et le vrai ballon rond, c’est une histoire d’amour qui dure depuis de nombreuses années et qui aura vu des passionnés établir des records de longévité en matière de partie, d’autres se hisser à de véritables postes au sein de clubs de football grâce à leur niveau de jeu en partie ou encore, tout simplement et le plus logique finalement, certains des plus grandes stars actuelles du football international ou en passe de le devenir être recrutés suite à la révélation de leur potentiel dans le jeu.
Pour se rapprocher de la réalité, Football Manager a toujours misé sur une base de données riche, précise, alimentée par des scouts (des superviseurs en grande majorité bénévoles) dépêchés auprès des clubs pour coucher en chiffres le niveau des joueurs d’une équipe par exemple. Mais ce n’est pas tout : pour se rapprocher toujours plus du réel, le jeu a inclus les derniers mouvements importants de l’histoire du football, à savoir le Brexit (le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne), le fair-play financier - organisme qui régule l’économie des clubs et les sanctionne si ces derniers sont trop endettés ou dépensent plus d’argent en transferts qu’ils ne génèrent de revenus propres et tout récemment la VAR, l’assistance vidéo à l’arbitrage, censée permettre aux hommes en noir (ou jaune ou vert d’ailleurs) de pouvoir revenir sur une erreur ou une faute non sifflée.
Durant les quelques heures que nous avons pu passer à Londres, dans les nouveaux studios de Sports Interactive - à peine une centaine de mètres plus loin que les précédents -, nous avons pu apprécier les nouveautés apportées par le titre pour cette nouvelle saison, qui semble une fois de plus confirmer le statut de référence pour FM en matière de gestion et de souci de l’authenticité. A commencer par le plus visuel et le plus “marketing” : l’arrivée des Coupes d’Europe, à savoir la célèbre et incontournable Ligue des Champions, la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence. Cela est peut-être un détail pour certains d’entre vous mais pour les passionnés de Football Manager, cela veut dire beaucoup. Plus besoin de patches (chuuuut) pour bénéficier de l’habillage officiel de la compétition dans le jeu et dans les menus. Surtout, Sports Interactive a poussé l’expérience à fond, avec un vrai menu dédié et un tirage au sort complet, quasiment identique à celui que l’on voit chaque année à la télévision, à la différence que l’on ne voit pas les acteurs mettre la main dans les différents pots de sélection. Mais le logo officiel de l’UEFA et l’hymne légendaire de la Ligue des champions sont bien là, ce qui nous donne forcément un sentiment d’immersion encore plus accrue.
Les supporters auront encore plus de poids
L’autre nouveauté assez marquante est la confiance que nous accorde les supporters tout au long d’une saison. Jusqu’à présent, celle-ci s’exprimait par le fil de réseaux sociaux présent depuis quelques années maintenant dans le jeu. Mais les développeurs ont choisi cette fois de lui accorder un pan beaucoup plus important. S’il vous faudra toujours surveiller que les attentes de votre direction soient toujours satisfaites durant votre évolution au club, il vous faudra aussi donc garder un oeil sur l’avis qu’auront les supporters à votre égard.
Difficile, là en revanche, d’éprouver la nouveauté sur la durée en seulement quelques heures. Mais les équipes sur place et le créateur du jeu Miles Jacobson nous ont bien spécifié que la grogne du public aurait bel et bien des incidences sur votre avenir à la tête de votre équipe. En clair ? Gagner ne suffira pas si les supporters ne vous aiment pas. Et comme dans la réalité, leur manque de soutien pourra aussi précipiter votre chute, alors que la direction, elle, semblait plutôt encline à vous conserver.
Toujours plus précis, encore plus vivant
On le rappelle pour les non-initiés à la franchise mais Football Manager est un jeu de gestion et donc un jeu avec une succession de données à ingérer et intégrer, représentés sous la forme de tableaux. Déjà poussée depuis un long moment déjà, l’interface conserve son souci d’accessibilité avec un assistant, désactivable dès qu’on le souhaite - présent à chaque action initiée en début de partie. Et pour la rendre encore plus sexy, quelques changements ont été apportés. Les progrès et succès que vous aurez vécu en tant qu’entraîneur seront désormais représentés sous la forme d’une frise chronologique et dynamique. Le système des transferts a encore été revu et l’on pourra même interagir avec les agents de joueurs avant de passer à l’attaque, histoire de prendre le pouls d’un éventuel transfert, mais aussi voir ces derniers nous solliciter en cas de négociations mal parties, afin de satisfaire aux envies de leur joueur. On devrait également mieux anticiper les transferts à venir et les besoins de son équipe à travers un nouvel outil, le Squad Planner, censé nous permettre d’anticiper le recrutement et le visage de notre effectif sur une durée de trois ans à l’avance.
Mais l’autre nerf de la guerre dans Football Manager, ce sont les matches et leur représentation en 3D. Basées sur un moteur daté et à des années-lumière de ce que peut proposer aujourd’hui EA Sports avec FIFA, les rencontres gagnent, mine de rien et édition après édition, en réalisme. Ce n’est pas forcément très beau, par contre, cela ressemble de plus en plus à de vraies rencontres de football, avec des actions en rapport avec les consignes que vous aurez donné au préalable à vos joueurs.
De nouvelles animations ont été ajoutées à cet effet, aussi bien avant les matches (entrée sur la pelouse, échauffement) que pendant, avec de meilleures gestuelles pour tous les joueurs, de nouvelles célébrations, en rapport avec la situation du match (but de la victoire, égalisation, ouverture du score) et des mouvements moins raides et plus fluides. Bref, cela bouge mieux et cela répond aussi avec beaucoup d’efficacité. Les développeurs nous ont également promis une meilleure IA, avec une réponse plus réactive et adaptée à votre style. Déjà présente par le passé, la mentalité adverse devrait encore plus évoluer avec les enjeux en cours de la saison, comme la course au maintien ou la lutte pour les places européennes.
Après la vague des gros jeux de sport (FIFA, NBA 2K), c’est au tour de Football Manager de dévoiler une partie de ses atouts à quelques encablures de sa sortie annuelle. Jeu chronophage par excellence, surtout quand on est un mordu de ballon rond, il n’allait pas nous offrir tout son plein potentiel en quelques heures à peine. Mais, comme les saisons précédentes, la base est toujours là, inamovible et elle est bien solide. Le jeu a encore gagné en accessibilité et en réalisme, sans compter les progrès du moteur 3D des matches. Il faudra bien écumer quelques saisons pour se rendre compte de l’apport sur la durée des quelques nouveautés, comme le soutien des supporters par exemple ou encore de l’adaptation plus réactive de l’IA à nos tactiques. Rendez-vous donc le 8 novembre, en maillot, shorts, crampons, sur le rectangle vert virtuel pour le verdict final.