Le petit dernier de Glen Schofield (Dead Space) ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. Avec The Callisto Protocol, un survival horror dans l’espace, le bougre reste dans sa lancée, peut-être même un peu trop. Clone de Dead Space ou véritable expérience horrifique à part ? Après une heure de jeu et une discussion avec les développeurs, voici notre verdict.
Nous avons été invités à jouer pendant une petite heure sur PS5 à The Callisto Protocol. Cela correspond à une bonne partie du troisième niveau du jeu, Habitat. Nous avons également pu nous entretenir avec trois membres de l'équipe de développement, dont Glen Schofield et Demetrius Leal (art director).
Sommaire
- Angoissant, gore et oppressant
- Un gameplay viscéral
- Un Dead Space-Like, rien de plus ?
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Angoissant, gore et oppressant
La prison de Callisto n'est pas franchement un lieu où il fait bon vivre. En revanche, la parcourir en jeu est un véritable plaisir, du moins si les corps en décomposition et les effusions d'hémoglobine ne vous gênent pas outre mesure. Visuellement, The Callisto Protocol remplit sa promesse. Que ce soit au niveau des jeux de lumières, des éléments à l’écran (fumée, boue…) ou des lieux en général, tout est fait pour délivrer une ambiance aussi angoissante qu’oppressante. Nous forçant souvent à ramper, à nous glisser dans des passages très étriqués ou à ouvrir des portes verrouillées sans savoir ce qui se cache derrière, les niveaux sont réellement bien pensés et participent à l’angoisse constante qui règne dans le titre. Ajoutez à cela des ennemis qui débarquent quand on s’y attend le moins et des environnements qui changent rapidement pour nous plonger perpétuellement dans l’inconnu et vous obtenez un jeu aussi varié que terrifiant, à ne pas mettre dans toutes les mains.
Attention, âmes sensibles s’abstenir ! Ce n’est pas une surprise, The Callisto Protocol, comme son père spirituel, joue sur la violence bien crade, viscérale. Si le sang, les boyaux et les mutations putrides ne vous font pas peur, vous allez être servis. Cela vaut bien sûr pour les décors, mais également les différents ennemis ou même les nombreuses façons de mourir. Certes, le but est d’essayer de survivre coûte que coûte, mais il faut avouer que découvrir une nouvelle animation de mort est un petit plaisir qui donne envie de se montrer parfois imprudent. Tête arrachée, corps broyé… Les développeurs n’ont pas manqué d’inventivité. Comme ils nous l’ont dit, la recherche de diversité sur tous les aspects était un point primordial, l’un des premiers évoqués par Glen Schofield avec son équipe. Pari réussi puisque cela se ressent manette en main et a apporté une véritable plus-value à notre session de jeu.
Autre point dont les développeurs sont très fiers : l’usage de l'Apprehension Engine. Cette petite machine crée par le compositeur Mark Korven est bien connue des réalisateurs de films d’horreur, puisqu’elle permet de produire des sons criards et angoissants, pas toujours très agréables à l’oreille mais parfaits pour créer une ambiance horrifique prenante. Mais aucun jeu ne s’en était servi, du moins jusqu’à The Callisto Protocol. En plus de l'utilisation de cet outil, un travail important a été réalisé sur la création, l’intégration et la cohérence de ces sons. Glen a passé 6 jours avec les équipes chargées du sound design afin de s’assurer que tout s’accorde à merveille. À l'oreille, cela fait la différence. L’ambiance sonore du titre est aussi prenante qu’angoissante et contribue pleinement à l'atmosphère globale si oppressante.
Notez que Striking Distance Studios va lancer une série de vidéos pour expliquer aux joueurs comment l'équipe de développement a abordé l'ingénierie de l'horreur. Le premier épisode sortira demain, jeudi 27 octobre, sur la chaîne Youtube du studio.
Un gameplay viscéral
Mais bien sûr, cette ambiance ne passe pas seulement par tout le pan artistique du titre. Le gameplay met l’angoisse, la violence et la peur au cœur de son fonctionnement. Car si votre but est d’avancer pour percer les mystères de Callisto, de dangereux Biophages (équivalent des Nécromorphes dans Dead Space) vont vous barrer la route. Pour les tuer, le choix de l’approche est vôtre. Vous pouvez opter pour du corps-à-corps, des tirs à distance ou votre arme anti-gravité. Il y en aura pour tous les goûts donc, et rassurez-vous, chaque façon de tuer à ce petit côté viscéral et exaltant qui donne envie de recommencer. Ajoutez à cela la possibilité retrouvée d’écraser d’un coup de pied les ennemis abattus pour récupérer un peu de loot et vous obtenez un système de combat qui prend aux tripes. On apprécie tout particulièrement les combats au corps-à-corps très prenants, le système d’esquives bien pensé et les finish au pistolet satisfaisants à souhait. Notez néanmoins que vous n’aurez pas toujours le choix de l’approche. Certains monstres sont difficiles à attaquer de manière frontale par exemple et il faudra dégainer votre pistolet dès que les tentacules commencent à pointer le bout de leur nez. Ne prenez pas vos aises trop vite car The Callisto Protocol compte bien vous sortir de votre zone de confort.
L’idée est simple : la menace peut venir n’importe quand et de n’importe où. Les attaques ont été élaborées par les équipes afin de ne pas répondre au même schéma encore et encore. Sans pour autant terrifier le joueur, elles sont donc très souvent surprenantes et contribuent à ce sentiment de n’être jamais réellement en sécurité. Ajoutez à cela les munitions qui se font rares, l’impossibilité de fuir puisque que les Biophages vous suivront toujours, les mutations qui vont vous forcer à changer votre façon de jouer et votre sens de l’orientation pour seul repère et vous obtenez un jeu où rien n’est jamais certain. Même le gameplay se révèle parfois surprenant avec des micro-phases d’infiltration ou de glisse, peut-être un peu moins bien réussies. Mais tout est toujours pensé avec le même but : développer un sentiment d’angoisse et de menace constant.
Un Dead Space-Like, rien de plus ?
On ne va pas se le cacher, la fibre Dead Space est clairement présente dans The Callisto Protocol. Les fans de la licence vont pouvoir retrouver les sensations de jeu qui les avaient faits tant vibrer à l’époque… et même plus encore. Écraser les cadavres des monstres portent une toute autre saveur avec les graphismes d’aujourd’hui. Le gore est plus gore, les animations plus fluides, les retours haptiques immersifs, la violence plus réaliste… En somme, The Callisto Protocol exploite pleinement les capacités de son temps. Mais dans ce cas, qu’est-ce qui le différencie du Dead Space Remake à venir ?
On l’a évoqué rapidement mais l’arme anti-gravité est probablement l’une des plus grosses plus-values du titre. Elle ne permet pas seulement de s’accorder quelques moments de répit en éloignant les ennemis ou en les étourdissant avec les objets environnants, mais également de les projeter sur différents éléments du décor (piques, ventilations…) qui les tueront sur le coup, non sans une certaine satisfaction. De façon générale, les environnements sont beaucoup plus exploités dans ce The Callisto Protocol. Les équipes en charge des environnements et du gameplay ont travaillé en étroite collaboration et cela se voit, multipliant ainsi les possibilités en jeu. The Callisto Protocol semble donc plus organique et complexe que l’était Dead Space à l’époque. Reste à voir si ces possibilités sont limitées ou s’il est possible d’en découvrir encore et toujours plus au fil des niveaux.
Autre point qu’il sera possible d’explorer pleinement à la sortie du jeu : l’histoire. Disséminée de manière sporadique tout au long du jeu, elle se dévoile à coups de cinématiques et d’audios récoltés çà et là. De ce que l’on a vu, elle est surtout pleine de mystères. Un moyen de renforcer le sentiment d’incertitude et d’angoisse, mais également de quoi donner une raison d’avancer pour déterrer ses secrets un à un. Plongé comme nous l'avons été au beau milieu du troisième niveau, difficile de juger de l’importance et de l’intérêt du récit dans The Callisto Protocol. Pour ce qui est des développeurs, ils nous promettent une place importante pour le scénario et un final explosif. Mais pour rendre notre verdict à ce sujet, il faudra attendre le test.
Un gameplay efficace, une ambiance merveilleusement angoissante et une diversité exemplaire à tous les niveaux... S’adressant aussi bien aux nostalgiques de la belle époque de Dead Space qu’aux aficionados en quête de quelques frissons dans l’espace, le nouveau bébé de Glen Schofield s’annonce particulièrement prometteur. The Callisto Protocol a en effet tout pour être l'une des expériences horrifiques et gores les plus marquantes de cette fin d’année et on a déjà hâte de retrouver son univers bourré d’hémoglobine et de tentacules mutantes. Seul point qui péche : malgré ses quelques mécaniques innovantes et bien pensées, le titre a du mal à se différencier pleinement de son père spirituel. Pour l'instant, il est donc encore trop tôt pour affirmer que The Callisto Protocol nous proposera bien une véritable nouvelle expérience.