Les adaptations de Dragon Ball se suivent et souvent se ressemblent, mais parfois, parfois seulement, un studio sort du lot. Dragon Ball : The Breakers s’éloigne ainsi du jeu de combat et se réapproprie le concept de Dead by Daylight. Ce jeu de survie multijoueur asymétrique est-il à la hauteur de l’univers imaginé par Akira Toriyama ?
Lors du Tokyo Game Show 2022, la rédaction de JV a pu poser les mains sur la version PlayStation 4 de Dragon Ball : The Breakers au cours d'une session de jeu avoisinant les 15 minutes.
Du fan service interdimensionnel
Inutile de chercher une quelconque logique et encore moins un lien direct avec la saga initiée par Akira Toriyama. Dragon Ball : The Breakers s’inspire simplement de l'œuvre d’origine, et puise dans le lore divers éléments afin de faire vibrer la corde sensible des fans. Pour le reste, le titre développé par Dimps et édité par Bandai Namco n’intègre d’aucune manière le canon officiel de la franchise. Nous sommes en présence d’un spin off vidéoludique conçu autour d’une vision… celle d’un jeu de survie multijoueur asymétrique opposant un antagoniste à des civils… ni plus ni moins. Le contexte, ici un prétexte et se résume à "des survivants tentent d'échapper aux griffes d'un vilain après avoir débarqué via une faille interdimensionnelle sur une carte commune".
Les studios multiplient sans surprise les clins d'œil à la série, le contraire aurait été étonnant, et tentent de rester aussi fidèles que possible à celle-ci. Le concept du jeu nécessite tout de même plusieurs entorses aux fondamentaux de Dragon Ball et autres ajustements afin d’équilibrer ces face à face improbables avec pour tête d‘affiche les vilains les plus emblématiques de la série. Cell et Freezer sont ainsi rejoints par Majin Boo (ou Majin Buu). Les références ne s’arrêtent pas là, et par chance elles se fondent dans le gameplay. Les “Z Fighters” (Son Goku, Krilin, etc.) participent d’une certaine manière à l’aventure, même si leur présence est pour ainsi dire éphémère. Cette "adaptation libre" fait tout son possible pour respecter le matériau source tout en s'en émancipant ce qui risque de chatouiller les puristes de Dragon Ball .
Une expérience multijoueur asymétrique
Dragon Ball : The Breakers est présenté comme une expérience 100% multijoueur asymétrique au cours de laquelle un joueur tente de décimer l’équipe adverse composée de sept autres joueurs le temps d’un 1 versus 7. Si la description vous semble familière, c’est tout à fait normal. Le jeu de Bandai Namco se réapproprie la formule installée par Dead by Daylight et la fusionne avec l’univers d’Akira Toriyama. Cette proposition n’est pas pour autant un simple copier-coller. Au contraire, elle conserve un certain équilibre entre son modèle ludique et le lore de Dragon Ball pour un résultat a minima intrigant.
Le méchant de l’histoire, nommé ici "Raider", a pour objectif d’empêcher les survivants de fuir soit en les tuant, soit en détruisant les Time Machines, seuls moyens pour ces derniers d’échapper à une mort certaine. Quant aux survivants, ils sont invités à dénicher des clés sur la carte afin d’activer le Startup System, puis de protéger ledit système un certain temps. Cela a pour effet de lancer la Super Time Machine et d'ouvrir un portail synonyme de fuite. En cas de destruction prématurée, des Escape Time Machines apparaissent sur la map. Reste à savoir si vous souhaitez prendre le risque d’attendre vos camarades une fois atteinte.
Au gré de la partie et des civils éliminés, les vilains évoluent pour atteindre idéalement leur forme définitive selon des mécaniques propres à chaque personnage (l’absorption pour Cell, la colère pour Freezer, etc) ce qui débloque de nouvelles aptitudes jusqu’à obtenir l'Ultimate Special Attack (Kamehameha, This Planet Will Die, etc.). Enfin, nos trois bourreaux ont la possibilité de réduire le champ de bataille en détruisant une zone lors du passage d’une forme à une autre. De l’autre côté de l’échiquier, les survivants peuvent compter sur leur nombre, 7 pour rappel, un sens aiguisé (ou non) du travail d’équipe, et ce n’est pas tout.
Sur la carte sont disséminées des "Transpheres" qui contiennent l’esprit d’un Z Fighter ce qui octroie aux intéressés et pour un temps donné une puissance décuplée et certains skills. En résumé, un civil peut alors tenir tête à Cell, Freezer et Majin Buu. A cela s'ajoutent diverses aptitudes et items permettant aux joueurs de fuir ou encore de se dissimuler, histoire de survivre quelques secondes de plus. Reste à mentionner les Dragon Balls, disposées aux quatres coins de la carte, qui une fois rassemblées en un lieu spécifique exaucent un vœu que vous soyez Raider ou Survivants.
Dragon Ball : The Breakers ne fait pas d’étincelles, mais s’avère agréable à jouer à condition d’avoir intégré toutes les subtilités de gameplay. Dans les faits, plusieurs parties sont nécessaires pour appréhender les différentes mécaniques de jeu. Les studios Dimps misent ouvertement sur une expérience multijoueur exigeant un certain temps d’apprentissage ce qui pourrait en rebuter certains, et en convaincre d’autres de se laisser tenter. Ce jeu de survie aurait surtout besoin d’étoffer son offre et de proposer plus de contenu suite au lancement. En l’état et avec seulement trois méchants au casting, les joueurs risquent d’en voir le bout (trop) rapidement.
Il faut reconnaître à Dragon Ball : The Breakers son envie de bien faire et de proposer une expérience rafraîchissante prenant pour cadre un univers familier… celui d’Akira Toriyama. Toutefois, Bandai Namco ne parvient que partiellement à concrétiser sa vision du jeu multijoueur asymétrique, sans oublier un contenu encore trop timide.