En juin dernier, nous avions eu la chance de poser pour la première fois nos mains sur A Plague Tale : Requiem, la suite directe du jeu d’action-aventure d’Asobo mettant en scène Amicia et son jeune frère, Hugo. À un mois de sa sortie, le jeu s’est laissé approcher une ultime fois afin de nous aider à comprendre l’étendue de son gameplay. Une chose est déjà certaine, depuis l’épisode Innocence, la petite souris a bien grandi.
Sous le soleil
C’est sous le soleil ardent de Provence que nous retrouvons nos jeunes héros toujours traqués par de dangereux soldats rodant dans les rues du Royaume de France. Quelques secondes de jeu suffisent pour se rendre compte du travail d’orfèvre effectué par Asobo sur les visuels du jeu. Les panoramas sont magnifiques, la palette de couleurs est riche, les animations sont détaillées. Nous ne sommes pas encore au niveau d’une production signée Naughty Dog, mais les développeurs français ont lâché les chevaux. La musique, signée Olivier Derivière, est une fois de plus impeccable. Dans notre démo (couvrant le sixième et le septième chapitre du jeu), Amicia et Hugo cherchent un moyen de prendre le large, littéralement. Malheureusement pour eux, les mercenaires du coin veulent leur mettre le grappin dessus. Il faut dire qu’un petit garçon capable de contrôler des rats accompagné de sa grande sœur à l’origine de plusieurs assassinats du côté des troupes a de quoi attiser bien des convoitises.
À l’instar du premier épisode, Amicia peut compter sur différents objets tels qu’une fronde et des pots pour progresser dans les lignes ennemies. Ce matériel l’aide à détourner l’attention de ses adversaires ou bien de retarder voire de tuer ces derniers. Si se faufiler dans les herbes hautes afin d’avancer sans être repéré reste une partie importante du gameplay, Requiem va beaucoup plus loin dans ses mécaniques. L’évolution majeure réside avant tout dans la philosophie englobant la gestion des armes et des munitions. Ici, le joueur peut à tout moment afficher une roue de sélection lui permettant de sélectionner l’item qu’il veut utiliser (fronde, pot, arbalète) mais aussi et surtout le type de munitions à équiper (incendiaire, fumigène, explosif, etc.). Ce qui semble n’être qu’une simple refonte de l’interface apporte en fait beaucoup de profondeur au gameplay puisqu’il est désormais possible de mixer n’importe quel type de munitions avec n’importe quelle arme. En mélangeant un pot avec une munition explosive, Amicia crée une grenade, en ajoutant un peu de feu sur un carreau d’arbalète, l’héroïne tire des flèches incendiaires. Les exemples sont nombreux.
Cette amélioration va de pair avec des arènes plus grandes abritant de nombreux passages exigus, des plateformes à escalader ou encore de sacs de salpêtres à répandre. Le level design est plus complexe qu’à l’accoutumée afin de ne pas proposer qu’une solution à un problème. Manette en main, force est de constater que le pari d’Asobo est gagnant. En utilisant les différentes armes, les munitions et les pouvoirs d’Hugo (que nous évoquerons plus tard), le joueur se sortira de situations inextricables. Les ennemis, nombreux, donnent en tout cas du fil à retordre : la progression risque d’être moins aisée que celle de l’aventure d’origine. Bien sûr, Amicia peut toujours compter sur les établis pour améliorer son équipement. De plus, la jeune héroïne dispose cette fois-ci de compétences (prudence, agressivité, opportunisme) à upgrader.
Abracadab-rat
Mieux aguerris par rapport à l’épopée ayant pris place en Guyenne, Amicia et Hugo ont de quoi causer de sérieux soucis à leurs poursuivants. La grande sœur sait désormais rendre les coups au corps-à-corps. En cas de rencontre impromptue, Amicia peut tenter de contrer ou de poignarder l’ennemi, si la jeune héroïne dispose au préalable d’un couteau dans son inventaire. Les actions contextuelles que l’on pourrait qualifier de QTE ne sont pas réservées aux combats. Lors des phases d’infiltration dans les herbes hautes, un caillou peut être lancé in extremis si un garde s’apprête à dénicher le duo. En outre, un guerrier qui s’approche trop peut aussi être brûlé vif avec une torche bien lancée.
Par rapport au premier A Plague Tale, la fuite est moins synonyme de game over qu’avant. Le joueur parvenant à briser les lignes de vision des adversaires après une alerte générale pourra s’en sortir sans une égratignure. Hugo, quant à lui, a toujours sa connexion avec les rats qu’il acquiert à la fin du premier jeu. Les pouvoirs varient cependant. Sur une simple pression du d-pad bas, le petit frère est capable de localiser les ennemis qui rôdent tel un sonar ambulant. Pas besoin de posséder les dernières technologies de Sam Fisher quand on a un gamin qui chuchote à l’oreille des rongeurs. Plus intéressant encore, Hugo a la capacité de transférer son esprit dans celui des nuées de rats. Le joueur peut donc foncer vers les soldats et grimper après certaines surfaces comme le ferait un Alien dans Alien Vs Predator.
Ces diverses capacités engendrent une agréable complémentarité entre les deux protagonistes. Plus libre dans ce qu’il peut entreprendre, ce qui tranche avec les solutions souvent uniques du premier épisode, le joueur doit observer scrupuleusement son environnement avant d’agir. Il peut s’il le souhaite se faufiler avec Amicia, éteindre les feux avec du salpêtre, ce qui ouvre le chemin aux nuées de rats contrôlées par Hugo. Bien sûr, nous retrouvons des soldats munis d’armes à longue distance à éliminer en priorité pour avancer, mais dans ce que nous avons testé sur ces deux chapitres, peu de contraintes étaient imposées dans la façon de réussir une arène. Les nombreuses façons d’interagir avec les éléments du décor, les armes, mais aussi les ennemis font pour le moment bien le boulot : Asobo semble avoir pu se reposer sur les mécaniques plutôt que sur les scripts. La marque des grands.
Ce temps passé en compagnie d’Amicia et d’Hugo confirme tout le bien que nous pensions déjà du titre. A Plague Tale : Requiem laisse entrevoir un gameplay plus riche que celui du premier épisode, tout en conservant une mise en scène de qualité. Plus proche du Splinter Cell médiéval que du simple jeu de cache-cache narratif, le soft d’Asobo répond, pour le moment, à toutes nos attentes. Désormais, nous avons hâte de découvrir l’aventure dans son intégralité pour voir si le titre d'Asobo nous bouleversera comme un certain TLOU. A Plague Tale : Requiem sortira le 18 octobre 2022 sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X\S et Switch (via le Cloud). Il sera disponible le jour de son lancement dans le Game Pass.