Pentiment, c’est le projet “indé” d’Obsidian, studio a qui l’on doit quelques pépites du RPG occidental (Pillars of Eternity, Fallout New Vegas, entre autre). Développé par 12 personnes, ce jeu d’enquête médiéval au style unique s’est laissé approché pendant 30 minutes à la Gamescom. On aurait aimé y passer 4 fois plus de temps.
Studio désormais sous le giron de Microsoft, Obsidian travaille sur son gros projet Avowed, un RPG en vue subjectif ans l’univers de Pillars of Eternity. Mais à côté de ça, une petite équipe s’est formée autour de Josh Sawyer (scénariste sur Fallout New Vegas) pour mettre au monde Pentiment. Moins ambitieux techniquement, le titre se veut un jeu d’enquête à embranchements multiples, dont le pitch est inspiré par le film Le Nom de Rose : au sein d’une abbaye bénédictine du XVIè siècle, un meurtre a été commis. Dans la peau d’Andreas Maler, un maitre artiste pensionnaire, vous devez résoudre ce crime dont tout indique qu’il a été commis par un moine du coin.
Façonnez vous-même votre détective
À l’occasion de la Gamescom, nous avons pu découvrir le début du jeu et notamment la création de la personnalité d’Andreas. Attention, il ne s’agit pas ici d’un RPG : il n'y a pas de fiche de personnage à créer, de classe ou de points de compétence à répartir. Pour définir les contours du détective, on doit répondre à un questionnaire sur ses origines ou encore ses études : a-t-il suivi un cursus en astronomie, en théologie ou en médecine ? Est-il du genre sociable, très bon orateur ou au contraire rate de bibliothèque ? A-t-il des notions de langues italiennes ou germaniques ? Durant les premières minutes, on prend le temps de façonner un personnage dont le caractère et les connaissances auront, de ce qu’on en a vu, un véritable impact sur le déroulé de l’histoire.
Car, outre son style graphique unique en son genre (qui peut rebuter, mais qui a le mérite de se démarquer du reste de la production), c’est bien les multiples possibilités et embranchements scénaristiques qui nous ont le plus impressionné dans Pentiment. Dès le début de l’enquête, Andreas déroule plusieurs pistes, que l’on est libres de suivre ou non : allons-nous tout d’abord interroger la veuve de la victime ? Partirons-nous en filature du forgeron du coin, qui semble avoir des choses à se reprocher ? Ou allons-nous directement aller à l’abbaye pour inspecter le corps et essayer de déterminer la cause de la mort ?
Dès le départ, 4 ou 5 possibilités nous sont offertes, sachant que certains choix en annuleront d’autres (aller en filature vous empêchera par exemple d’inspecter le corps, car cela aura été fait pas quelqu’un d’autre). La rejouabilité de Pentiment semble donc énorme.
Des embranchement scénaristiques dans tous les sens
La preuve en est : nous avons pu parcourir deux fois la démo (qui s’arrête à la fin du premier jour d’enquête) en prenant des chemins totalement différents et en créant un “Andreas” différent. L’expérience n’a ainsi rien eu rien à voir, avec d’un côté une autopsie en bon et du forme (enfin, pour le XVIè siècle) qui se termine par l’irruption louche d’un noble souhaitant inspecter le corps, et de l’autre la filature du forgeron qui nous a mené vers la découverte d’une stèle isolée dans la forêt, évoquant une mystérieuse mort accidentelle.
Et au-delà des différents chemins à suivre, le façonnement de la personnalité d’Andreas offre de très différentes possibilités. Bon en médecine, il remarquera certains détails sur le corps de la victime. Doué en langue germanique, il comprendra plus facilement une phrase cachée. Si vous le voulez bon orateur, il aura alors une meilleure capacité à faire parler un suspect. En 30 minutes, l’impression de n’avoir qu’effleuré les possibilités d’interactions (qui ne passe quasiment que par le dialogue) s’est révélé à la fois très frustrante et particulièrement enthousiasmante pour la suite.
Un style graphique franchement accrocheur
En termes de gameplay, Pentiment s’annonce donc très accessible, misant surtout sur sa narration à embranchements et ses dialogues à choix multiples. Des petits QTE peuvent cependant intervenir, comme lorsque vous devez chasser un insecte sans faire de bruit alors que vous êtes caché dans un tronc d’arbre pour espionner un suspect.
La direction artistique de Pentiment est, on l’a déjà dit, unique en son genre, avec un style imitant des peintures du XVIè siècle, qui offre toutefois des décors détaillés et des personnages bien animés, en cohérence avec le style graphique et dont les multiples réactions favorisent l’attachement. Et cela va même plus loin, avec des polices de caractères différentes en fonction du type personnages qui s’expriment (les moines n’auront pas la même police que les nobles ou que les paysans, par exemple), avec même des ratures sur certains mots pour un PNJ dont le langage serait approximatif. Bref, c’est charmant, bourré de bonnes idées et l’écriture semble au cordeau. On a très, très hâte.
Pentiment nous a enchanté pendant 30 petites minutes et nous n'avions qu’une envie : rester dans la salle de test pour découvrir toutes les possibilités aperçues durant le début de l’enquête. L’intrigue policière parait solide, le style visuel accroche immédiatement, mais ce sont surtout les multiples embranchements possibles, façonnés par la personnalité du personnage principal, qui ont su nous séduire. Ce “petit” projet d’Obisidan pourrait donc bien être un des meilleurs jeux de cette fin d’année. Pour rappel, Pentiment doit sortir le 15 novembre sur Xbox Series X/S, Xbox One et PC. Le jeu sera proposé dans le Gamepass.