Après une démo surprise lors du dernier Nintendo Direct, voilà l’heure de passer plus de temps avec la version Switch de Live A Live. Pour rappel, c’est le remake du JRPG culte éponyme - jusqu’alors jamais sorti en Europe. Un affront qui sera bientôt réparé, dès le 22 juillet prochain. Pour patienter, nous avons eu accès à une portion plus longue et un chapitre supplémentaire par rapport à la version d’évaluation. Alors, est-ce que tous les voyants sont au vert ? Note avis.
Vous n’avez jamais entendu parler de Live A Live ? C’est normal ! À sa sortie en 1994, le JRPG de Squaresoft n’a pas quitté le Japon, à l’image d’autres jeux du genre. C’est donc seulement cette année que le titre arrive pour de bon chez nous. Et pas de n’importe quelle manière. Pour l’occasion, Live A Live se pare d’un remake avec comme moteur le célèbre “HD-2D” de Square Enix, déjà aperçu dans Octopath Traveler ou Triangle Strategy. Un écrin de choix pour ramener à la vie l’ambitieux concept de ce jeu culte : sept chapitres indépendants prenant place à sept époques différentes (Préhistoire, Far West, Présent, Fin du Japon d’Edo, Chine impériale, Futur proche, Futur lointain). Dans le cadre de cette preview, nous avons pu nous aventurer en Chine, au Japon et dans le futur le plus éloigné - avec plus de contenu que dans la démo - mais aussi au temps des Cow-Boy. De quoi avoir une idée assez précise de ce qui nous attend en juillet.
Live A Live - Le remake Switch dévoile son trailer !
Sept façons de jouer
Forcément, la killer feature de Live A Live, c’est son concept même. Réunir sept phases à des siècles d’intervalle, avec leurs propres personnages et intrigues, en voilà une idée ! Déjà, il faut savoir que ces histoires finiront tôt ou tard par se rejoindre. Comme dans le jeu de 1994, deux chapitres finaux apparaîtront une fois ceux de base terminés. Pour l’instant, c’est trop tôt pour dire si ces voyages dans le temps ont un réel intérêt pour le scénario. En revanche, ce qui est sûr, c'est qu'ils font du bien au rythme de l’aventure et à la manière dont celle-ci se renouvelle. Car en marge d’ambiances évidemment différentes d’une époque à l’autre (la rencontre entre les graphismes, la bande-son et les doublages aident d’ailleurs plus que jamais à s’y plonger) Live A Live a la très bonne idée de faire rimer “chaque histoire” avec “nouvelle mécanique”.
Par exemple, en Chine, où l’on joue un maître de kung-fu, il faut répartir méthodiquement son entraînement entre trois disciples et accepter les conséquences sur le scénario. Au Far-West, le bandit que vous incarnez doit réunir des ressources dans un temps limité et les confier à des villageois pour tendre un piège à un clan rival. Mais le chapitre le plus étonnant pour l’heure, c’est celui au Japon, qui prend la forme d’une longue phase d’action-infiltration. Dans un château à la taille imposante avec pas mal d'embranchements, vous devez trouver la plus haute salle de la plus haute tour en évitant les gardes (vous pouvez devenir invisible) ainsi que retenir les mots de passe de la garde pour passer inaperçu. On espère que les autres chapitres font de même.
Dans le cadre de la preview, nous n’avons remarqué aucune différence notable entre le mode portable et docké de Live A Live. Le JRPG de Square Enix semble juste souffrir de très légers ralentissements dans le chapitre du Japon Féodal, dans la cour du château qu’il faut explorer.
Une rencontre à part
Si on retrouve ici bien sûr le classique triptyque “exploration, narration et combat” du JRPG, Live A Live s'amuse à dispatcher ces codes différemment selon les époques. De ce que nous avons pu voir, le Futur Lointain se concentre davantage sur la narration, à la manière d’un huis clos science-fiction dans l’espace. De leur côté, la Chine Impériale et le Far West semblent trouver un équilibre entre les trois piliers, alors que le Japon Féodal est bien plus centré sur l’action | l’exploration (monter en niveaux y est même conseillé). Vous l’aurez compris, en termes de rythme, de structure ou de gameplay, Live A Live se plaît régulièrement à surprendre, et c’est vraiment une bonne chose.
Cependant, il faut avouer que certaines phases sentent un peu trop le design des années 1990. Le château du Japon Féodal est par exemple labyrinthique à l’excès (vous allez remercier l’ajout d’une mini-carte dans ce remake) en plus de se montrer souvent pas mal injuste. Attendez-vous donc à des combats de boss alors que vous pensez parler à un PNJ ordinaire - voire à perdre la partie sur un mauvais choix de dialogue - ou à retomber de plusieurs étages par la faute d’un piège bien caché. Heureusement qu’il est possible d’enregistrer la progression n’importe quand et qu’il y a un système de sauvegarde automatique. Dans le même ordre d’idées, on peut également citer l'entraînement de kung-fu, qui se résume à une suite de combats sans gros intérêt contre vos disciples. Car oui, comme vous êtes leur maître, quelques pichenettes suffiront à les calmer.
Voyageurs du temps
Peu importe ! Durant cette preview, aucun défaut n’est vraiment venu entacher le beau voyage que constitue Live A Live. On noterait bien quelques dialogues un peu longs, deux-trois clichés d’écriture, mais rien qui ne pèse lourd dans la balance. Au global, le JRPG de Square Enix est en première classe. Nous l’avons évoqué plus haut : les différentes époques, l’ambiance (mention spéciale aux doublages des scènes importantes et aux “plans cinéma” du plus bel effet) ainsi que les dialogues font vraiment le boulot. Sans oublier les phases de combat, qui renferment quelques beaux moments de stratégie. Ici, on est plus du côté du RPG tactique que du JRPG classique au tour par tour. Le, les héros évoluent sur une grille de sept cases par sept cases. Chaque coup à une portée précise et le moindre geste fera gagner du temps à l’ennemi pour charger ses coups. L’important est donc de prévoir les gestes et le timing adverse, tirer parti des emplacements. Une jolie surcouche cérébrale pour un jeu qui donne envie d’ailleurs. On a hâte d'en voir plus !
En un clin d'oeil, Live A Live nous aspire dans ses univers et pousse à nous questionner sur le lien qui unit sept époques différentes. Des périodes désormais sublimées grâce au travail de remake (visuels, doublages, ambiance) qui réservent quelques très jolies scènes. Pour le moment, nous craignons seulement qu’un design parfois un peu trop old-school ne vienne entacher ce si beau voyage. Réponse plus tard en juillet, en exclusivité sur Nintendo Switch.