Après une démo qui nous avait donné bien envie, c'est avec plaisir que nous avons relancé Cult of the Lamb pour en découvrir plus à travers une véritable preview. Et ça tombe doublement bien puisqu'on avait un certain nombre de points à éclaircir. Alors, redondant ou excitant ? Comment s'annonce le prochain Devolver ?
Sommaire
- Le parfait mélange entre Don't Starve et The Binding of Isaac
- Du mignon bien gore et dérangeant
- Mini-jeux, embranchements... De surprises en surprises
La version de Cult of the Lamb à laquelle nous avons eu accès sur PC nous permettait d'aller encore plus loin que pendant la démo. Pendant près de deux heures, nous avons pu arpenter l'intégralité des Bois Sombres (un des cinq mondes à donjons), découvrir des lieux annexes et améliorer notre base. Notez que toutes les améliorations étaient bloquées à un certain palier.
Le parfait mélange entre Don't Starve et The Binding of Isaac
Tout commence par un sacrifice raté. Le sacrifice c'est vous, un jeune agneau frêle et sans défense. Mais une force supérieure en a décidé autrement. Vous extirpant d'une mort certaine, Celui qui attend vous confie en échange une mission : monter un culte en son nom pour rivaliser (ou plutôt écraser) avec celui qui voulait votre mort. Ainsi deviennent vôtre les rôles de gourou et de croisé. Le gameplay de Cult of the Lamb est en effet hybride. On a d’un côté tout l’aspect dungeon-crawler/roguelite et de l'autre la simulation de vie/culte. C'est tout particulièrement sur cette dernière partie que l'on souhaitait avoir plus de détails et on a été servi.
Toute cette partie se révèle étonnamment riche au fur et à mesure qu’on avance. Votre but est en effet de faire grandir votre culte et cela nécessite un nombre important de fidèles. Ces derniers servent aussi bien de main d'œuvre que d’apport financier et leur ferveur religieuse vous permettra de débloquer différentes améliorations pour votre base et vos futurs combats. Régulièrement vous accueillerez de nouveaux fidèles et tout l’enjeu est de les garder auprès de vous. Pour ce faire, vous devez veiller sur leur santé, leurs envies, leur faim, leur foi et la propreté de votre base. Au programme, on retrouve donc du craft, de la construction et de l’interaction.
En tant que chef de culte, vous pourrez également réaliser un certain nombre d’actions au sein de votre chapelle, afin de faire croître l’implication de vos fidèles tout en récoltant des avantages au passage. Réciter des sermons et mettre en place des doctrines stratégiques pour changer le fonctionnement de votre base feront ainsi partie de votre quotidien. Vous pourrez même sacrifier certains adeptes pour le bien de la cause et ils avanceront vers l’autel avec le sourire. On se prend vite au jeu du gourou, surtout que le tout est savamment réalisé et riche comme il faut.
En revanche, de ce que l’on a vu, garder une ambiance prospère au sein de votre culte n’est pas franchement difficile. Récupérer de la foi se fait assez aisément même quand on est dans le rouge. On a tout de même rencontré des fidèles récalcitrants désireux de monter une véritable mutinerie, mais à moins d’ignorer totalement votre base, impossible que cette dernière touche tous vos disciples, du moins pour le moment. On imagine bien que plus les fidèles sont nombreux, plus il devient difficile d’éteindre les rébellions, mais cela nous n'avons pas pu le voir de nos propres yeux.
Malgré ce relatif manque de difficulté, le bilan est plus que positif. Si on avait quelques doutes sur la façon dont la partie simulation/gestion serait incluse en jeu, cette preview nous a grandement rassuré. Cette dernière s’articule autour des combats. Ce que vous ferez dans les donjons (mort, ressource…) aura un impact sur votre base et vice versa. Il vaut ainsi mieux rythmer ces parties en alternant à chaque fois les phases de combat et de gestion. Un cycle qui pourrait se révéler répétitif à la longue, mais qui ne l’a pas été au cours de nos plus de deux heures de jeu.
Maintenant que l’on a fait le tour de ces mécaniques, parlons un peu combat. Contre toute attente, ces phases paraissent un peu à la traîne en comparaison. Outre le côté un peu brouillon parfois, certains combats de boss proposent des schémas répétitifs et pas franchement enthousiasmants. Néanmoins, les sensations de jeu sont vraiment très bonnes et les avantages/armes dispatchés tout au long des donjons assez variés. Cult of the Lamb n’a donc pas de quoi rougir côté combat, même si à ce niveau il est encore bien loin de mastodontes du genre tels que The Binding of Isaac.
Notez que vous pouvez changer la difficulté du titre à tout moment au cours de votre partie. Les ennemis seront ainsi plus coriaces et vous trouverez moins de petits cœurs pour vous soigner en chemin. Les amateurs de roguelite bien corsés apprécieront sans doute l’ardu mode très difficile, même s’il est important de noter que vous ne perdrez que 50% de vos ressources.
Du mignon bien gore et dérangeant
Si on a tendance à comparer Cult of the Lamb au jeu d’Edmund McMillen de par son aspect roguelite, l’ambiance du soft y joue pour beaucoup. Le jeu de Massive Monster a ce petit côté dérangeant qui rappelle clairement l’atmosphère très étrange de The Binding of Isaac. Néanmoins, là encore, les deux titres ne jouent pas totalement dans la même cour, notamment du côté de la direction artistique.
Cult of the Lamb est visuellement très réussi. En mêlant un aspect coloré et mignon à un autre beaucoup plus sombre et dérangeant, les développeurs de Massive Monster ont trouvé une recette gagnante. Le jeu est beau et il est plaisant de s’y perdre. Les surprises graphiques sont également au rendez-vous, notamment sur certains boss qui sont particulièrement réussis. Ajoutez à cela une bande-son bien pensée (bien qu’un poil répétitive) et vous obtenez un petit bijou.
De plus, le titre fait preuve d’un sarcasme bien pensé. Entre l’absurde et la satire, ce dernier ne plaira peut-être pas à tout le monde mais a de quoi faire décrocher de nombreux sourires. Certaines situations sont pour le moins cocasses et on sent également une critique de la corruption et du despotisme. Le tout est rondement mené et donne à Cult of the Lamb une patte originale qu’il est véritablement plaisant de découvrir.
Mini-jeux, embranchements... De surprises en surprises
Tout est dans le titre : Cult of the Lamb ne cesse jamais de nous surprendre. Nous qui pensions n'avoir que les mécaniques de simulation de vie à réellement découvrir, force est de constater que le titre de Devolver a plus d'une carte dans sa manche. C’est simple, jusqu’à la fin de notre session, nous avons pu découvrir de nouvelles mécaniques de gestion, de roguelite (embranchement, vague d’ennemis…), mais également d’autres plus surprenantes encore.
Cult of the Lamb va vous emmener dans différents lieux afin d’étendre l’aura de votre culte. Ces derniers vous permettront de réaliser quelques petites quêtes, d’obtenir encore plus de récompenses et même de jouer à des mini-jeux. Parfois très bien pensés, d’autres fois beaucoup moins, ils constituent tout de même un bon moyen de diversifier un peu l’expérience et ne pas sombrer dans une morne routine. L'expérience de jeu est ainsi bien plus riche qu'il n'y paraît dans Cult of the Lamb.
Ce fut un véritable plaisir de découvrir plus en profondeur le prochain titre édité par Devolver. Et ce n’est définitivement pas pour rien que l’éditeur met autant ce jeu en avant. Une ambiance aussi mignonne que dérangeante, un gameplay hybride complet et bien pensé… Cult of the Lamb devrait nous fournir un vent de fraîcheur bienvenu en août prochain. Tout l’enjeu de Massive Monster consiste maintenant à ne pas tomber dans une trop grande répétitivité. Mais si le titre continue à nous surprendre ainsi, cela ne devrait pas être un problème. Quoi qu’il arrive, on a déjà très hâte de s’y replonger.