Tapie dans l’ombre des jeux de tirs AAA, la saga développée par les studios Rebellion Developments poursuit son épopée militaire une génération de machines après l’autre. Ce cinquième épisode principal sobrement intitulé Sniper Elite 5 prend-il le risque de s’éloigner de la voie tracée par ses prédécesseurs ?
Lors d’un événement en ligne organisé par Just for Games, les studios Rebellion nous ont rapidement présenté leur nouveau projet avant de nous laisser explorer la seconde mission de Sniper Elite 5. Cette session de jeu via Parsec, une application de capture de bureau principalement utilisée pour streamer des jeux vidéo, a duré une heure.
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En territoire ennemi
La franchise des studios Rebellion est intimement liée à la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes désormais en 1944, quelques jours avant et après le jour J… le célèbre débarquement allié. Karl Fairburne reprend ainsi du service pour éliminer plusieurs cibles prioritaires au sein de la Wehrmacht. Notre ranger et tireur d’élite de l’armée américaine débarque en France et voyage incognito avec la résistance afin de contrecarrer les plans du général Möller et sonner le glas de l’opération Kraken. Derrière ce projet ultra secret se cache la production de missiles V2 susceptible de changer le court la guerre en visant directement les Etats-Unis.
Des côtes bretonnes aux bocages normands, notre héros traverse les territoires occupés de France afin d’éliminer les officiers hauts gradés ennemis et enrayer la machine de guerre allemande. L’intrigue n’innove que très rarement et repose majoritairement sur les éternels classiques du genre, les films et jeux estampillés WWII en tête. La mise en scène fait de même et conserve la simplicité, voire le minimalisme, des épisodes précédents. Plusieurs cinématiques introduisent, ponctuent, puis concluent les missions, histoire de créer du liant et de conter un nouvel épisode de la Seconde Guerre mondiale, ni plus ni moins.
Sniper Elite 5 souhaite plonger les joueurs au cœur de ce conflit international en laissant les protagonistes et antagonistes s’exprimer dans leur langue respective (ou non d’ailleurs) et avec un accent propre, souvent prononcé, à chaque personnage. Certes, les doublages peinent parfois à retranscrire l’intensité des scènes, mais assurent une certaine immersion. D’autant plus que les environnements semblent avoir été suffisamment travaillés pour retranscrire les spécificités des différentes régions “visitées” par Karl Fairburne. Il faudra toutefois attendre des conditions de jeu optimales pour juger sur pièces de la technique et du rendu.
American Sniper
La formule des Sniper Elite a doucement, mais sûrement évolué depuis ses débuts en 2005 avec un premier épisode qui a posé en son temps les bases de la série. Sniper Elite 5 tente, avec plus ou moins de réussite, d’enrichir l’expérience par touches sans pour autant la révolutionner. Rebellion Developments cible certaines évolutions naturelles en priorité afin de satisfaire en premier lieu les fans. Les studios britanniques offrent aux tireurs d’élite virtuels des environnements semi-ouverts bien plus vastes et riches, et essayent de multiplier les approches pour compléter les missions ce qui garantit une certaine rejouabilité au titre.
L’aventure demeure linéaire et structurée autour de cibles prioritaires à “retirer”, mais offre plusieurs objectifs secondaires à remplir aux soldats les plus téméraires. Pour le reste, Sniper Elite 5 fait ce qu’il sait faire de mieux… toucher sa cible… en focalisant l’expérience sur l’infiltration, l’exploration et l’élimination discrète et/ou à distance des ennemis. Il n’est pas rare de déclencher des échauffourés au détour d’un bosquet, d’un mur, d’une bâtisse et de faire parler la poudre quitte à déclencher l’alarme. Bien que perfectibles, ces attaques frontales s’avèrent plaisantes, malgré une intelligence artificielle encore et toujours à la peine.
Le cœur de l’expérience ludique réside en réalité dans ces instants en apesanteur où l'œil rivé sur la cible la balle part et percute la chair déclenchant une Kill Cam en vision X-Ray qui souligne la précision et la violence de l’impact. Ce plaisir doux-amer est une marque de fabrique de la franchise. Le soin apporté à cet aspect du titre - le tir de précision létal - est à mettre au crédit des studios. Le contraire aurait été étonnant. Karl Fairburne peut blesser un ennemi afin d’attirer les autres et les éliminer un par un, piéger un corps, éliminer discrètement au couteau, etc. Pour finir, les créatifs agrémentent l’ensemble avec un arbre de compétences à débloquer en gagnant de l’XP et une personnalisation/amélioration des différentes armes mises à dispositions du ranger.
Rebellion Developments fait, à défaut de surprendre, dans l’efficace. Sniper Elite 5 se repose, peut-être un peu trop, sur la formule d’origine, mais la fait évoluer assurément. Les fans de la franchise ne seront en rien dépaysés face à un contexte historique souvent exploité et une expérience ludique attendue. Les améliorations apportées sont notables et devraient réjouir les amateurs de tir de précision, malgré plusieurs errements et notamment ceux de l’intelligence artificielle.