Ghostwire Tokyo est le tout nouveau projet de Tango Gameworks, les studios japonais fondés par le non moins célèbre Shinji Mikami. Le père de Resident Evil et The Evil Within ainsi que ses équipes créatives troquent en 2022 le survival-horror pour le jeu d'action surnaturel. Ce choix vidéoludique s'avère-t-il payant ?
17 minutes de gameplay sur PS5
La rédaction de JV a enfin pu poser les mains sur la dernière production des studios Tango Gameworks. Ghostwire Tokyo nous a dévoilé les deux premiers chapitres des aventures de Akito et de son alter ego éthéré KK sur PlayStation 5. Ce premier contact fut l’occasion d’en apprendre davantage sur la mise en scène et le gameplay de ce jeu d’action-aventure japonais. La preview ci-dessous se focalise donc sur ces deux points en particulier. Pour le reste, nous vous invitons à (re)lire notre preview datant de février 2022.
Une aventure ésotérique au coeur de Tokyo
Nous ne vous ferons pas l’affront de résumer une énième fois le postulat de départ de Ghostwire Tokyo. Sachez simplement que la capitale tokyoïte est victime d’un étrange phénomène paranormal responsable de la disparition de la quasi-totalité de sa population. Seul vagabonde dans les rues désertes d’une cité nippone plongée dans le brouillard le jeune Akito dont le corps a fusionné avec un être spirituel, autrefois chasseur de fantômes. Ensemble, ils vont devoir faire face au maître de l’occulte Hannya et à ses légions de Sans Visages.
Sur les premières heures, Ghostwire Tokyo ne lésine ni sur les cinématiques ni sur les scènes d’exposition pour mettre en place son univers paranormal et accompagner ainsi les joueurs dans leur découverte de ce Tokyo singulier. Bien que classique dans sa forme, la mise en scène s’emploie à introduire comme il se doit les personnages et à les iconiser, notamment l’antagoniste de l’histoire. Le jeu de Tango Gameworks récite les fondamentaux narratifs du jeu d’action-aventure sans véritablement oser le hors piste, mais le fait avec sérieux. Il sait surtout jouer avec cette aura de mystère qui entoure l’intrigue pour nous inciter à poursuivre. Le simple fait de nous plonger in media res dans le récit, procédé consistant à nous parachuter au coeur des événements sans aucun préambule, souligne la volonté des studios de nous immerger pleinement dans ce dédale tokyoïte.
Il est coutume, surtout dans le cinéma, de qualifier une ville de “personnage” tant cette dernière est marquante, et cela ne saurait être plus vrai avec Ghostwire Tokyo. Le seul titre du jeu était un indice, et le résultat est à la hauteur des attentes. Tokyo est belle. Tokyo est vraie. Tokyo est grande. Et surtout, Tokyo est surnaturelle. Les studios japonais poussent à l’exploration et à la découverte des lieux marquants de la capitale nippone, un quartier après l’autre, une purification après l’autre. Certes, la cité est déserte, mais l'histoire justifie l’absence d’humains. La ville regorge de détails et offre son lot de missions et autres collectibles pour transformer une balade en épopée urbaine.
Un jeu d’action surnaturel
Tango Gameworks nous a promis un jeu d’action faisant la part belle aux pouvoirs surnaturels et a tenu parole. Ceux désireux de retrouver les codes ludiques inhérents au survival-horror pourraient être désemparés. Pour les autres, l’épopée s’annonce aussi épique que singulière. La première chose qui frappe en prenant en mains le titre est l’aisance avec laquelle Akito, et donc vous par extension, devient un maître des éléments et de l’occulte. Il se dégage de Ghostwire Tokyo un plaisir simple, celui de maîtriser les aptitudes du héros, et de ne faire qu’un avec ce dernier.
La vue à la première personne et les effets visuels qui soulignent l’action accentuent ce sentiment d’être plongé au cœur de l’action. Sur ce point et bien d’autres, le jeu envoie un message fort. Reste à savoir si Ghostwire Tokyo saura (ou non) se renouveler sur la durée, que ce soit en termes de bestiaire et de phases de gameplay. Les deux premiers chapitres (pour un total de 4 heures de jeu) parviennent à s’extraire aisément de ce piège. Il faudra donc faire de même sur l’intégralité de l’aventure.
Les équipes de Shinji Mikami intègrent également des mécaniques issues des jeux de rôle, histoire de laisser aux joueurs une certaine latitude dans l’approche des différentes situations proposées. Akito et KK gagnent de l’expérience, et donc des niveaux, en libérant des âmes et en remplissant divers objectifs, ce qui leur permet de débloquer de nouvelles compétences (actives ou passives). L’exploration de Tokyo et la découverte de ses secrets complètent cette dimension Light-RPG qui n’a au final rien de surprenant, mais qui enrichit l’expérience avec une notion de choix jamais désagréable… bien au contraire.
Avec Ghostwire Tokyo, Tango Gameworks s’aventure sur les terres du jeu d'action-aventure et pourrait bien être en passe de transformer sa vision personnelle du genre en véritable réussite. A quelques jours de la sortie (25 mars 2022), tous les voyants sont au vert. Shinji Mikami et ses troupes nous invitent à explorer Tokyo et le folklore japonais le temps d’un voyage surnaturel qui s’annonce mémorable, à condition de maintenir ce niveau de qualité.