L'appel du large

Avant d'aller plus loin, précisons les conditions de cet aperçu. Nous avons donc pu jouer à la version PC d'Elden Ring, dont cette version preview était streamée depuis les locaux de Bandai Namco. Nous avons pu arpenter l'Entre Terre pendant environ 6 heures et avons pris les commandes de notre personnage au tout début de l'aventure. Si vous avez eu la chance de participer à la phase de bêta publique il y a quelques mois, sachez que nous avions accès au même contenu, à une exception près : les murs de fumée blanche qui empêchaient les joueurs d'aller explorer plus loin que certaines limites ont disparu. Nous étions donc libres d'aller où bon nous semblait ou presque et c'est aussi pourquoi cette preview ne reviendra pas en détail sur toutes les mécaniques du jeu, toujours aussi solides, et que nous évoquions longuement dans cet aperçu.

Un monde ouvert d'une grande ambition

Il va de soi que notre premier réflexe a été de tenter d'en voir le maximum et de nous rendre compte si les excellentes premières impressions que nous avions eues lors de notre prise de contact avec la première zone du jeu pouvaient se confirmer à grande échelle. La réponse est oui, sans l'ombre d'un doute. Si nous ne connaissons pas encore le nombre exact d'environnements que nous aurons l'occasion de traverser, sachez que ceux que nous avons aperçus étaient aussi soignés qu'immenses. Il faut reconnaître que la surprise semble être le maître mot de From Software pour régir les règles de son monde ouvert et cela commence même par la carte de celui-ci, qui ne se dévoile qu'en récupérant des fragments particuliers. Ils sont matérialisés par un obélisque sur la carte du jeu, et une fois ce dernier atteint et le fragment récupéré, la portion correspondante de la map dissipe son brouillard de guerre et détaille les reliefs ou structures des environs. Pas de point d'intérêt ici, et encore moins de marqueurs de quêtes, seule une observation minutieuse de la carte vous permettra éventuellement de vous orienter vers ce qui semble être un endroit intéressant à explorer. Il y a certes toujours les sites de la grâce perdue, l'équivalent des feux de camp, vers lesquels vous pouvez effectuer des voyages rapides pour peu que vous ne soyez ni en combat ni en donjon, et également une sorte de traînée lumineuse qui vous indique vers quel point cardinal vous orienter pour faire progresser l'histoire, mais ce sera tout. Notez que, toujours pour préserver un certain sens de la surprise, les dimensions du cadre de la carte du monde s'accroissent à mesure que vous découvrez de nouvelles zones. Ce n'est donc pas parce que vous avez le sentiment que le dézoom maximal de la carte est assez limité en début de partie qu'il ne va pas s'agrandir à chaque nouvelle découverte.

Sans chercher outre mesure à perdre le joueur, Elden Ring parvient tout de même en permanence à l'inviter à sortir des sentiers battus et réussit sans aucun souci à remplir son but : celui de surprendre le joueur et de piquer sa curiosité au vif. En plus d'avoir repoussé les frontières de la première zone de jeu, nous avons pu explorer de larges portions de deux zones supplémentaires et un peu de leurs donjons « legacy », qui sont plus conformes à un niveau traditionnel des Souls, dans lesquels il s'agit de déverrouiller des raccourcis et d'affronter les boss principaux du jeu. Chaque nouvelle portion du monde d'Elden Ring jouit manifestement d'une identité propre, avec sa propre histoire à raconter, son propre bestiaire, encore une fois inspiré, et ses propres boss, que vous pouvez ou non choisir d'affronter. Grâce à une direction artistique de très haute volée et une atmosphère mélancolique à souhait, l'immersion dans le monde d'Elden Ring est immédiate et surtout constante, même si la quantité de choses à aller explorer, que ce soit simplement pour récupérer des objets ou affronter des monstres pour gagner en niveau peut être au départ étourdissante.

Il est très clair qu'Elden Ring, en dépit de ses indications permettant de savoir où aller pour progresser vers le générique de fin, ne sera pas nécessairement fait pour être joué en ligne droite. Cela reviendrait à passer à côté de zones aux atmosphères vraiment changeantes, certaines paisibles, d'autres, vraiment menaçantes. Nous avons d'ailleurs pu à nouveau apprécier le fait que le monde est suffisamment rempli pour que l'on ait toujours quelque chose à y faire, et suffisamment vide pour que l'on ressente le poids de l'atmosphère sinistre des lieux. Mieux encore, en fouinant dans les moindres recoins, nous avons pu faire la découverte d'une immense portion de jeu particulièrement surprenante, qui nous a conduits en dehors de la carte principale, dont nous ne révélerons rien pour vous ménager la surprise, mais qui nous a largement prouvé l'étendue de l'ambition de From Software. Un vrai soin a été apporté au monde du jeu, qui regorge donc de boss cachés (et parfois inégaux, il faut le reconnaître), d'items à collecter ou de personnages mystérieux à rencontrer. Il appartiendra au joueur de choisir sa manière de jouer, mais difficile d'imaginer quelques progresser en ligne droite quand l'appel de l'exploration est aussi fort et aussi bellement récompensé.