En marge des triple A qui occupent massivement l’espace médiatique, d’autres sagas telles que Total War poursuivent leur destinée vidéoludique avec un certain panache. Après avoir conquis les Trois Royaumes, les studios Creative Assembly s’intéressent à un univers d’Heroic-Fantasy parmi les plus réputés… celui de Games Workshop. Voici les premières impressions de la rédaction de JV sur Total War : Warhammer III.
Lors d’un événement organisé en ligne par SEGA, nous avons pu en apprendre davantage sur Total War : Warhammer 3 au cours d’une présentation de 30 minutes suivie d’une session de jeu dépassant les 3 heures. La rédaction de JV s’est par la suite entretenue avec Ian Roxburgh (Game Director) et Andy Hall (Principal Writer) ainsi que Jim Whitston (Lead Battle Designer) et Mark Sinclair (Lead Campaign Designer).
Le destin du Dieu-Ours
Total War : Warhammer III est la suite de Total War : Warhammer II, et conclut la trilogie. Cette histoire prend ainsi fin au cours d’un final épique, et implique pas moins de 8 factions jouables aux desseins conflictuels et aux gameplays uniques. Nous retrouvons dans le Royaume Mortel, point de départ de la campagne, 4 races démoniaques (Khorne, Nurgle, Slaanesh, Tzeentch), 2 nations humaines (Grand Cathay, Kislev), les Ogres et pour finir les Démons du Chaos.
L’univers fantastique de Warhammer est en péril. Prisonnier du Premier Prince Démon Be’lakor, le Dieux-Ours Ursun agonise dans la Forge des Ames ce qui perturbe les Vents de la Magie. Guidés par un mystérieux sage armé du seul Tome des Destins et mû par d’obscures intentions, les peuples parcourant le Royaume Mortel décident d’interférer dans la destinée du divin ursidé. Il est temps pour eux de prendre les armes et de pénétrer dans le Domaine du Chaos… que ce soit pour sauver Ursun ou au contraire lui porter le coup fatal.
Le passage entre les royaumes est clos, mais les cris d’agonie du Dieu-Ours ouvrent des failles menant aux Domaines du Chaos. Ces quatre visions de l’Enfer selon Games Workshop représentent un défi de taille se concluant par une intense lutte face à un Prince Champion. Une fois les sbires de Khorne, Nurgle, Slaanesh et Tzeentch vaincus et leurs âmes en votre possession, vous entamez votre voyage final, et faites face au Seigneur des Ombres Be'lakor lors d’une bataille désespérée qui décidera du destin d’Ursun et donc du monde. Les 8 campagnes solo promettent à elles seules des centaines d’heures de jeu.
L’épée & la plume
Creative Assembly reprend, sans surprise, une formule qui a maintes fois fait ses preuves par le passé, et la peaufine. Les fans de la licence seront en terrain connu, même si plusieurs nouveautés devraient attiser leur curiosité. Total War : Warhammer III, pour rappel, est un jeu de gestion-stratégie à grande échelle prenant place sur une immense carte. Le genre invite les stratèges à bâtir un empire ainsi que des alliances et à forger le destin d’une faction en particulier aussi bien par l’épée que par la plume.
La soif de sang
Nous sommes en présence d’une expérience dite “sandbox” et donc par définition non linéaire. Une liberté totale est laissée aux joueurs qui peuvent ainsi faire fléchir le destin du monde par leurs seules décisions aussi bien politiques que militaires. Les disciples de Sun Tzu et de son traité “L’Art de la Guerre” pourront mettre à profit leur savoir. Les batailles impliquant des centaines et même des milliers d’unités à l’écran ont fait la renommée de la franchise, et celles-ci se veulent encore plus épiques et stratégiques.
Dans un univers d’Heroic-Fantasy, l’issue d’un affrontement ne peut se résumer aux seules troupes engagées et aux stratégies mises en place. En effet, la magie joue un rôle capital, et peut rapidement renverser le cours d’un affrontement. C’est dans cette optique que les studios britanniques ont imaginé des conflits à l’intensité inégalée. Les Survival Battles prennent la forme de batailles narratives en plusieurs étapes durant lesquelles les peuples mortels tentent de survivre. Les Storm of Magic Battles misent sur le surnaturel en déchaînant les Vents de la Magie ce qui se traduit en jeu par des réserves magiques illimitées et un accès à des sorts cataclysmiques.
Le multijoueur de Total War : Warhammer 3 est également à l'honneur avec une campagne impliquant jusqu’à 8 joueurs sur une carte commune. Mieux encore, les différentes factions sont libérées du tour par tour, et peuvent interagir simultanément. Même durant les batailles, tous les belligérants participent en partageant des unités avec les principaux intéressés et en contrôlant certaines troupes. Il est ainsi possible d’affronter l’intelligence artificielle à 8, briser une alliance, et même s’acharner sur une faction en particulier. A cela vient s’ajouter des campagnes de moindre envergure pensées pour être terminées en une soirée.
Le pouvoir de l’encre
Total War : Warhammer 3 vous invite également à faire preuve de tempérance, et à privilégier la voie diplomatique afin de minimiser les pertes et faire fructifier les alliances. La gestion de vos territoires est au cœur de l’expérience imaginée par les studios Creative Assembly qui intègrent les fonctionnalités nécessaires pour bâtir un empire séculaire. Au-delà des traditionnels gestion de ressources, construction de bâtiments et colonisation de nouveaux territoires viennent s’ajouter les outils du parfait diplomate.
Déjà fort bien lotie dans ce domaine, la série s’offre de nouveaux ajouts qui apportent toujours plus de nuances et d'opportunités aux joueurs. Il est enfin possible de menacer les autres factions, d’exiger le départ de troupes présentes sur vos territoires, mais surtout de recruter des unités chez vos alliés, à condition de posséder des avants-postes chez eux. Diverses aides ont également été implémentées afin de guider les joueurs sur la voie de la diplomatie. Par exemple, les offres et actions nécessaires pour obtenir un accord avec une autre faction sont désormais indiquées.
Démons & Dragons
Les 8 factions jouables se distinguent dans Total War : Warhammer III par des objectifs propres et plusieurs mécaniques de gameplay uniques. Lors de l’événement organisé par Sega, les forces de Grand Cathay et des Démons du Chaos étaient mises à notre disposition. Voici un rapide tour d’horizon des spécificités de ces peuples que tout oppose.
Les Démons du Chaos vénèrent les quatre Dieux que sont Khorne, Nurgle, Slaanesh, Tzeentch, et ne jurent que par le Chaos uni. Leur leader, un Prince Démon, souhaite mettre la main sur le pouvoir du Dieux-Ours Ursun afin de prétendre au statut de divinité. De par ses multiples allégeances, cette faction démoniaque pioche dans toutes les unités des quatres races du Chaos pour bâtir une armée hétéroclite. Deux features en particulier distinguent cette faction des autres. La première nommée Gloire Démoniaque garantit selon les offrandes faites aux dieux du Chaos un accès à de nouvelles troupes, des sorts ainsi que plusieurs parties de corps destinées au Prince Démon. En effet, ce seigneur de guerre profite de nombreuses options de personnalisation, et s’adapte aux différents styles de jeu adoptés.
De l’autre côté de l’échiquier se dresse Grand Cathay. Inspiré de la mythologie chinoise, cet empire protège le Grand Bastion, un mur le séparant des contrées chaotiques, et cherche à retrouver Shen-Zoo, la sœur de l’impératrice, en sauvant Ursun afin de rétablir l’équilibre du monde. Pour ce faire, cette faction peut compter sur le compas Wu Xing qui permet de diriger les Vents de la Magie selon son propre agenda. De plus, l’harmonie est une notion essentielle pour ces provinces du Nord. Le principe philosophique du Yin et du Yang se traduit en jeu par une jauge qu’il convient de maintenir pour obtenir divers bonus (ou malus le cas échéant). Cette harmonie impacte également vos troupes sur le champ de bataille. Enfin, en tant que nation marchande, la Route de l’Ivoire est un autre moyen pour Grand Cathay de prospérer via un système de caravanes qu'il convient de développer.
Creative Assembly cherche avant tout à contenter les fans de tous bords, et pourrait bien être en passe d’y parvenir. Total War : Warhammer III s’aventure dans des contrées ludiques inexplorées par ses prédécesseurs, et assimile parfaitement les nouvelles mécaniques de gameplay. Il n’en oublie pas pour autant de respecter le genre dans lequel il s’inscrit, à savoir le Wargame, et l’univers de Games Workshop. Ce jeu de gestion-stratégie pourrait bien marquer durablement les esprits, et être la conclusion ultime d’une trilogie amorcée en 2016.