Cinq ans après la publication d’Oxenfree, Night School Studio nous invite à explorer la suite de son thriller narratif. Dans le cadre de cette preview, nous avons pu visionner une courte portion de l'aventure et récolter les commentaires du PDG Sean Krankel et du directeur de jeu Adam Hines.
En 2016 sortait Oxenfree, thriller surnaturel choisissant comme cadre singulier une île militaire abandonnée ; C’est là qu’une bande d’ados a décidé d'organiser une soirée festive au coin du feu, pour finalement se retrouver empêtrée dans des failles spectrales peu acommodantes. Une première production plébiscitée pour Night School Studio, équipe indépendante sortie de l’école Telltale et Disney Interactive Studios. Aujourd’hui fraîchement acquise par Netflix, elle assure toutefois conserver son autonomie pour la confection d’un deuxième volet. Cinq ans après les événements initiaux, Oxenfree II : Lost Signals nous invite à quelques pas des décors du premier jeu, sur les terres nébuleuses de Camena, au nord de l’Oregon. Riley et son ami Jacob, nouveaux protagonistes, sont sur la piste d’étranges signaux.
Retour aux sources
Mêmes décors brumeux et mélodies captivantes, même atmosphère oppressante : Oxenfree II semble emprunter le chemin de son prédécesseur pour nous renvoyer à son ambiance si particulière. Un rappel direct à cette expérience oscillant entre errance, sensation de danger et humour, à laquelle s'ajoute une fois encore une séduisante dose d'horreur. Dans ce cadre familier marqué par les actions d’une ancienne héroïne, Night School dessine une palette de personnages inédite, dotés de leurs petites problématiques ; les nouveaux joueurs ne se sentiront donc pas désorientés. Un point d’honneur pour Sean Krankel, directeur du studio :
Au début, nous étions préoccupés par le besoin que quelqu'un puisse jouer à ce jeu sans connaître le précédent. Il est donc essentiel pour nous que l'histoire de Riley soit très autonome, qu'elle soit sa propre histoire. Et concernant la toile de fond de ce qui se passe sur l'île, ce serait vraiment cool si vous jouez au premier jeu parce que les événements du premier jeu sont menacés d'être défaits dans le deuxième jeu, mais ce n'est pas la continuation de l'histoire de quelqu'un.
Chercheuse spécialisée dans l’environnement, Riley Poverly est envoyée positionner des émetteurs radio à plusieurs spots de sa ville natale. Une mission vouée à déchiffrer les étranges ondes électromagnétiques qui perturbent le bon fonctionnement des équipements locaux depuis des mois. Au cours de la portion de jeu qui nous a été montrée, la jeune femme était accompagnée de son ami Jacob. Les déplacements en duo apportent une matière narrative incontestable, qui se nourrit entre autres des réflexions de trentenaires désabusés à une période charnière de leur vie. Leurs conversations, en partie façonnées par vos choix, sont la matière première du périple et semblent pour l’heure combler d'une certaine fraîcheur des environnements délicieusement sinistres.
Nous aimons beaucoup l'idée d’avoir des personnages qui arrivent à un moment de changement radical. Tous les personnages d'Oxenfree et d'Oxenfree II arrivent à un moment particulier où ils doivent prendre une grande décision. Quelque chose leur arrive et ils doivent y faire face. (...) Et puis il y a ces problèmes surnaturels géants qui accélèrent et exacerbent le processus de détermination de qui vous êtes, de qui vous voulez être. - Adam Hines, directeur du jeu.
Vers une plus grande liberté
Si le périple suivra particulièrement notre duo d'amis, d’autres rencontres sont promises. Aussi notre protagoniste dispose d’un ingénieux outil qui promet quelques surprises : un talkie-walkie, qui recevra çà et là des appels inconnus : libre à vous de décrocher et de répondre, ou non, aux quêtes soumises par des étrangers ; "Les choix dans ce jeu, nous voulions qu'ils affectent vraiment Riley et qu'ils affectent ses relations". Tout en s'appuyant sur une formule similaire, Oxenfree II s'étoffe ainsi de quelques subtilités narratives et d'une écriture plus modulable qu'autrefois.
Nous allons aller dans toutes sortes de chronologies différentes et rencontrer des personnages dans d'autres chronologies également. Au bout du compte, c'est toujours Riley, c'est son histoire, c'est juste les personnes avec qui elle choisit d'interagir. Nous offrons simplement beaucoup plus de possibilités au joueur en termes de choix à faire. - Sean Krankel
Grâce à son équipement, Riley peut dessiner des fissures temporelles et y pénétrer, quand ces dernières surgissaient génèralement aléatoirement dans le premier épisode. Le joueur profiterait donc cette fois d’un meilleur contrôle de l’espace-temps.“Dans le premier jeu, lorsque les événements se produisaient, c'était un accident. C'était vraiment le personnage du joueur qui déclenchait accidentellement un effet domino de problèmes. Avec celui-ci, nous voulions un antagoniste plus direct”, explique Sean Krankel. Riley se confronte à une sensation de danger plus accrue, déterminée non seulement par des phénomènes paranormaux, mais aussi aussi par des rencontres bien humaines.
Nos déplacements au sein de la bourgade rocailleuse de Camena demanderont quelques enjambées et escalades. Et puis ils nous placeront face à quelques dilemmes : prendrez-vous le risque de sauter jusqu’à cette plateforme éloignée, ou préférerez-vous ce chemin plus sûr ? À cela s’ajoute aussi une poignée de puzzles environnementaux ; Des idées venues pallier les longues séquences de marche qui faisaient défaut à Oxenfree premier du nom. Un aspect qui serait également corrigé par une exploration moins linéaire à travers une carte "au moins deux fois plus grande" que la précédente : “Nous voulions que le jeu soit plus ouvert et exploratoire. Tout Camena est un ensemble d'événements ouverts, alors que dans le premier jeu, vous deviez faire les choses de manière prescrite. Dans celui-ci, vous pouvez choisir où aller et quand”, promet Krankel.
La même en mieux : voilà le sentiment procuré par l'avant-goût d'Oxenfree II. N’en déplaise aux joueurs du premier volet qui espéraient un renouvellement drastique, cette suite semble tabler sur une formule très similaire à son aînée ; laquelle s'enrichit d'une poignée de belles promesses en termes de liberté d'action et d'exploration. Reste à voir si l'écriture, pilier du jeu, se montrera sufisamment consistante pour nous tenir en haleine.