Prévu en exclusivité temporaire sur les consoles de Sony, Clid The Snail nous proposera cette année une aventure singulière aux côtés d'un escargot armé. Dans le cadre de cette preview, nous avons eu accès au premier acte de l'aventure. Voici notre avis.
Rarement les escargots ont-ils eu l'occasion d'endosser le rôle de héros de jeu vidéo ; et encore moins dans le cadre d'un top-down shooter bien nerveux. C'est pourtant le pari qu'à choisi de prendre Weird Beluga, petit studio madrilène, pour sa première production développée en collaboration avec Sony. Dans Clid The Snail, les joueurs prennent les commandes d'un escargot humanoïde chargé d'explorer une fable sombre portée "sur le sentiment de ne pas être à sa place". Notre protagoniste atypique est épaulé par un acolyte, Belu, une luciole un poil bavarde. Ensemble, ils vont s'aventurer sur des terres hostiles prises d'assaut par de féroces limaces.
Clid The Snail est traduit en français.
Un escargot tout chaud
Expulsé de sa citadelle pour cause de comportement perturbateur, Clid l'escargot s'apprête à goûter à la vraie vie de baroudeur. Lui qui avait bien trop de mal à se plier aux règles strictes de sa communauté va pouvoir prendre son envol et faire librement parler la poudre de son arsenal. Passé une introduction assez expéditive, nous voilà largués sans tutoriel dans un royaume à part. Ici, les humains ont disparu sans laisser de traces, abandonnant derrière eux une poignée de babioles, entre briquets et fourchettes, que nous croiserons à plusieurs reprises sur notre route ; des éléments servant à nous rappeler que nous sommes "un petit escargot dans un monde de géants", commentent les développeurs. Les insectes et autres petites bêtes ont développé leur propre langage qu'on a pris le soin de doubler. Un détail qui nous donne d'autant plus envie de pénétrer dans cet univers singulier. Mais visuellement, malgré de très jolis effets de lumière, force est de constater que les textures nécessitent encore quelques finitions. L'ensemble est plongé dans un environnement souvent très sombre, dont le grain élevé n'aide pas au repérage. Ajoutons à cela des cinématiques in-game qui ont tendance à faire grise mine. Sur le plan artistique, on appréciera en revanche bien plus la bande-son orchestrale, efficace dans son ensemble.
Sans assistance particulière, il faut tâtonner quelques secondes pour s'approprier les commandes du jeu. Twin-stick shooter oblige, on ne pourra que vous conseiller d'opter pour la manette, le stick gauche servant aux déplacements et le droit à la visée. Une manipulation qu'on sera maladroitement contraints de quitter à plusieurs reprises pour parvenir à l'accélérateur via le bouton B. D'ailleurs, à propos d'accélération, rassurez-vous : notre escargot ne progresse pas mollement en laissant derrière lui des traînées de bave ; ce personnage humanoïde profite d'une belle paire de gambettes.
Nos première limaces à éliminer ne se feront pas à attendre. Blaster, fusil à pompe, SMG 42-0k, grenades et mines qui reposaient jusqu'ici sagement dans votre sacoche vont pouvoir décharger leurs munitions et pleuvoir sur les ennemis. Par instant, vous pourrez aussi déclencher votre attaque spéciale résultant en une pluie de roquettes assez jouissive. En tout, vous avez la possibilité d'approcher un total très correct de huit armes et une variété de grenades. Au fil d'ennemis progressivement variés, entre mouches féroces et insectes sorciers, la ballade se montre de plus en plus agréable. Et si nous n'avons pu parcourir qu'un niveau de l'aventure, Weird Beluga promet que chaque zone abrite des ennemis dédiés, qu'il nous tarde évidemment de rencontrer.
Un avant-goût bien rythmé
Clid the Snail ne propose qu'une seule difficulté, laquelle se montre tout à fait abordable (pour ce qui est du premier chapitre du moins) pour les plus néophytes du twin-stick shooter. Les kits et autres ressources de soin se montrent à ce propos plutôt généreux de manière à ce que vous ne vous souffriez jamais d'une vilaine agonie. Mais le jeu sait épicer la partie : Notre fin de chapitre a tout de même été marquée par la présence d'un boss : une souris dotée d'un lance-flammes et d'un lance-missiles qui, sur un coup de tête, a décidé de mettre à feu toute la citadelle de pauvres sauterelles. Vous pourrez la terrasser en une poignée de minutes sans trop en souffrir grâce à des enchaînements de coups plutôt faciles à retenir et à contrer. Nul doute que la difficulté se fortifiera au fil des obstacles. Quoi qu'il en soit, l'aventure semble globalement plutôt bien rythmée, alternant judicieusement les phases de combats avec les moments de répit et les quelques puzzles requérant adresse et bons réflexes.
En tout, entre 8 à 10 heures seront nécessaires pour boucler le jeu qui se contente d'un mode principal. Celui-ci vous demandera d'aller à l'essentiel, aucun collectible particulier dédié à la rejouabilité n'étant de la partie. Chaque élément ramassé sera utile à la progression de Clid. Vous tomberez notamment assez régulièrement sur des coffres refermant des pièces. Elles seront votre monnaie d'échange contre de précieuses munitions vendues par Hermès, un humble marchand rencontré en fin de chapitre. Il faudra donc savoir économiser ses balles et jongler habilement avec les armes ; une caractéristique qui apporte un peu de matière au défi. Vous pourrez aussi ramasser çà et là des "graines de ralar" (des graines d'arbre, ni plus ni moins), quatre vous permettant d'augmenter votre jauge de santé. Enfin il sera possible à un moment donné de modifier votre carapace ; un élément qui nous est pour l'heure indisponible. La fin de notre périple s'est achevée avec la rencontre des "Alastor", petite troupe de marginaux bien décidée à mettre un terme à l'épidémie de limaces et qu'il nous tarde de mieux connaître. Morti le hérisson, Atxaka la tortue ou encore Itako la grenouille vous accueillent dans ce qui ressemble à une sorte de hub. Voilà qui rend bien curieux sur la suite de l'aventure.
Difficile encore de déterminer si l'expérience de Clid The Snail se montrera totalement gratifiante. Si l'on regrette une direction artistique et une narration qui manquent de finition, on apprécie bien plus les activités bien dosées offertes par ce petit univers d'insectes humanoïdes. En espérant que le challenge redouble de difficulté au fil des décors et que l'aventure maîtrise aussi bien son rythme que lors du premier chapitre. La sortie du jeu est prévue pour cet été sur les consoles PlayStation et au dernier trimestre 2021 sur nos PC.