Windjammers premier du nom est un jeu de frisbee sorti en 94 sur arcade et console de salon Neo-Geo. Comme de nombreux jeux de sport de l’époque, ses mécaniques de jeu reposent sur une logique proche de celle des jeux de combats. En effectuant des quarts de cercle ou en appuyant sur la bonne touche au bon moment, les joueurs peuvent envoyer des Tirs Super Sonique qui traversent l’écran à toute vitesse. Avec son cœur de gameplay simple, mais d’une profondeur surprenante, cet épisode a su marquer les joueurs de l’époque. Le titre fait notamment fureur au sein d’une communauté francophone passionnée qui a produit parmi les meilleurs joueurs mondiaux, en témoigne les classements des derniers tournois EVO. C’est donc tout naturel que ce soit un studio français qui ressorte la licence du placard pour cette suite qui, nous allons le voir, augure du très bon.

Le principe de ce second opus reste évidemment identique. Toutes les mécaniques de jeu du premier épisode sont donc présentes. On peut lancer son frisbee tout droit, le lober pour prendre de court un adversaire monté au filet, effectuer un demi-cercle pour courber la trajectoire du tir… En appuyant sur la touche de tir au moment où l’on réceptionne le disque, notre personnage le propulse dans les airs. Il peut ensuite charger un super tir dévastateur qu’il peut également lober ou lifter. Mais ce n’est pas tout, car Windjammers 2 ajoute de nombreuses nouvelles mécaniques et options offensives et défensives pour donner plus de profondeur au gameplay et équilibrer les matchs. Il est désormais possible de frapper directement un frisbee plutôt que de l’attraper, très utile pour surprendre l’adversaire. On peut également effectuer une amortie pour prendre de court un joueur qui a tendance à rester trop au fond. Le Super Tir lobé est maintenant plus aisément contrable car il est possible de sauter ! À vous de décider si vous désirez smasher instantanément une fois en l’air ou temporiser, toucher le sol et effectuer un tir standard. Ce n’est pas tout, car une barre de Super fait son apparition. Une fois chargée, elle permet d’effectuer une version encore plus puissante du Super tir. Elle dispose également d’une option défensive qui consiste à effectuer une onde de choc renvoyant le frisbee dans les airs. Cela permet d’intercepter un tir trop éloigné ou encore de remettre en jeu le disque qui s’apprête à s’immobiliser sur le sol.

Toutes ces nouvelles mécaniques font plaisir à voir et donnent plus d’options aux participants. Une fois ces techniques appréhendées, les échanges deviennent très tactiques et obligent les joueurs à constamment réfléchir à leur prochaine action. Mon adversaire va-t-il décroiser ? Va-t-il lober son Super Tir comme il l’a fait la dernière fois ? Devrais-je monter au filet ? Ne serait-ce pas le moment parfait pour amortir mon lancer et le surprendre ? Toutes ces microdécisions créent des situations tendues et exaltantes. Et s’il est trop tôt pour attester de la qualité de l’équilibrage, aucune mécanique ne nous a semblé trop puissante. Seul bémol, la Super Attaque se déclenche parfois toute seule lorsqu’on enchaine trop rapidement certaines actions. Ce grief est cependant d’ores et déjà remonté aux oreilles des développeurs qui pourront utiliser ces retours à bon escient.

Un online qui se perfectionne au fil des démos

D’un point de vue technique, Windjammers 2 abandonne le pixel art de l’époque Neo-Geo pour un rendu visuel dessiné à la main. Rappelant le travail de Michaël Sanlaville, le style graphique de cet épisode dénote et ne plaira peut-être pas à tout le monde. Cependant, il est incontestable que le jeu bouge très bien. Les animations sont dynamiques -voir son sportif s’élancer dans les airs pour attraper le disque juste devant la caméra a quelque chose de grisant- et les effets visuels saisissants. Aussi agréable à regarder qu’à jouer, Windjammers 2 s’inscrit pleinement dans l’ADN Dotemu d’un point de vue artistique et confirme une fois de plus que ces développeurs français sont très à l’aise en deux dimensions.

Côté contenu, 4 personnages et 4 stages sont disponibles dans cette beta. C’est donc l’occasion d’essayer la nouvelle venue Sophie De Lys, une joueuse française. Deux anciens stages, Beach et Stadium sont à l’essai en plus de deux inédits, Rooftop et Ring. Ces choix ont un impact décisif sur les affrontements. Un personnage rapide se positionne plus aisément tandis qu’un héros puissant fait voler le frisbee à toute vitesse. Chacun dispose d’un Super Tir différent qui emprunte une trajectoire unique. Le choix du stage est également primordial, car un personnage lent, bénéficiant d’une grande roulade pour garantir un certain équilibre, brille dans les grands espaces. Les nouveaux terrains octroient 4 points à l’adversaire si le frisbee touche le sol, contre 2 sur les anciens. La sélection de personnages et de stages est donc très importante lors des matchs classés qui se déroulent en First To 2, autrement dit le premier à gagner deux matchs l’emporte.

Cette beta ouverte permet aux joueurs de s’affronter dans une file classée. Pas de jeu contre l’ordinateur cette fois, car l’objectif est de tester la nouvelle structure réseau du jeu. Promis l’année passée suite à la première démo, un Rollback Netcode a été implémenté. Cette technologie qui use de prédictions pour fluidifier les matchs en ligne est très prisée dans le monde du jeu de combat et garantit généralement une expérience de meilleure qualité qu’un réseau basé sur le délai. Nous n’entrerons pas trop dans les détails, mais nous pouvons assurer sans nous tromper que le jeu est ligne a été largement amélioré depuis notre dernier contact. Parfois injouable en ligne il y a un an, Windjammers 2 est très agréable à prendre en main sur cette beta. Pour peu que l’on tombe sur un adversaire disposant d’une connexion correcte, les parties sont parfaitement jouables et offrent un spectacle fabuleux. Des joueurs acharnés particulièrement sensibles à l’input lag, le délai entre la pression d’une touche et son exécution, percevront probablement une latence comparé au jeu local, mais ce sont les aléas du online. Le commun des mortels devrait à peine sentir la différence. Toujours est-il que sur une bonne cinquantaine de parties, seulement trois ont été gâchées par du lag, probablement causé par la mauvaise connexion d’un adversaire ou par la trop grande distance nous séparant.