Présenté il y a déjà presque trois ans, Eastward est un séduisant jeu d’aventure-RPG avec des combats en temps réel et une direction artistique qui vaut le détour, mélange entre pixel art et techniques d’éclairage 3D. Le titre raconte l’histoire de John et Sam, mineur et petite fille aux pouvoirs extraordinaires dont l’envie d’évasion et de voyage se fait plus pressante que jamais, alors qu’une présence maléfique ravage la surface de leur monde. Nous avons pu nous y essayer.
Depuis son annonce, Eastward fait clairement partie des jeux indépendants à surveiller de près. Vous imaginez donc bien notre enthousiasme à l’idée d’y jouer : le bébé du studio chinois Pixpil apparaît comme un projet assez ambitieux, déjà visuellement, mais aussi en termes d’échelle. La petite phase de jeu que nous avons pu essayer se déroule 10h après le début de l’aventure, et on peut imaginer qu’Eastward nous occupera pour au moins le double dans sa version finale (qui arrivera le 16 septembre 2021 sur PC et Switch). La séquence en question nous a amené à traverser brièvement la ville de New Dam City, avant d’emprunter le métro direction Quake City. John et Sam doivent s’y rendre pour aider leur nouvel ami.
DEUX PHASES, DEUX FACES
Nous en parlions dès l’introduction : c’est d’abord la direction artistique d’Eastward qui attire l’oeil, et autant dire que nous sommes sous le charme de la patte du studio Pixpil. C’est simple, tous les décors que nous avons traversés, urbains comme ruraux, ont fait l’objet d’un souci du détail tout particulier. Le mélange entre pixel art, à la fois précis et coloré, et les éclairages 3D fonctionne à merveille. Il est alors dur de se retenir et de ne pas se balader partout, de discuter avec les différents personnages et de ne pas chercher à savoir ce que dissimule chaque porte. Et le studio Pixpil semble justement vouloir cultiver cette curiosité, avec des récompenses qui attendent les plus aventureux, que ce soit de quoi augmenter sa vie ou améliorer ses armes, ou encore un dialogue improbable avec un nouveau personnage bien loufoque.
Eastward transpire de personnalité et cet avant-goût nous donne vraiment envie d’en voir davantage. Pour le moment, nous ne pouvons toutefois pas nous prononcer sur l’écriture, notre session de jeu ayant été trop courte. Mais le tout paraît solide, avec pas mal d’humour. En plus, pour rythmer sa progression, Eastward semble régulièrement alterner entre instants d’exploration / narration sans aucun combat (ni même la possibilité de dégainer son arme) et phases d’action en temps réel. Les passages dans les villes, comme celle de New Dam City, seront ainsi l’occasion d’améliorer ses armes, de récupérer des ingrédients pour pouvoir créer de bons petits plats donnant beaucoup de vie, et bien sûr de faire des nouvelles rencontres. Mais enchaînons avec un autre sujet important : les combats et la synergie au sein du duo John et Sam.
Eastward - Un peu de narration et un soupçon d'action (Gameplay)
LES DEUX FONT LA PAIRE
Laissant la métropole derrière nous, notre session de jeu nous a ensuite emmené au donjon de Quake City. Des donjons qui semblent d’ailleurs être un gros morceau du rythme et de la progression d'Eastward, avec une plus grosse emphase sur les puzzles. C’est ainsi tout particulièrement dans ces phases qu’il faudra faire bon usage de la synergie entre John et Sam. La jeune fille peut en effet faire appel à des pouvoirs télékinésiques pour stopper les ennemis pendant quelques instants, alors que le mineur peut frapper au corps-à-corps avec une poêle mais aussi utiliser différentes armes (un fusil à pompe et un lance-flammes dans le cadre de cette preview). Le joueur peut, à tout moment, passer d’un personnage à l’autre, tout comme ordonner à John ou Sam de rester sur place. Attention toutefois à ne pas trop s’éloigner non plus. Le duo dispose d’une barre de vie commune et la santé peut descendre plutôt rapidement.
Pendant les phases d’action, vous vous rendrez rapidement compte que le mieux sera d’utiliser les capacités de Sam pour arrêter la course d’un adversaire, puis d’en découdre avec les outils de John (sachant que les capacités des deux personnages ne demandent pas les mêmes ressources). Il faudra aussi faire appel aux techniques propres à chacun dans des phases d’énigme. Par exemple, lors d’un passage où les héros devaient prendre deux chemins différents pour avancer, John embrasait les plantes depuis l’autre rive alors que Sam détruisait les obstacles sur la route de son ami, à l’aide de ses pouvoirs. Des phases qui marchent bien, en tout cas mieux que les combats, trop rigides et pas assez ergonomiques pour proposer quelque chose d’équilibré, dans la mesure où les ennemis sont rapides et font pas mal de dégâts. Surtout que les cœurs sont rares, et que la réserve d'items de soin s'épuise rapidement. Mais pas de quoi gâcher le plaisir.
Au final, cet avant-goût d’Eastward nous donne quand même bien envie de savoir ce que le titre nous réserve sur l’ensemble de l’aventure. Avec un visuel sacrément maîtrisé, le studio Pixpil semble proposer un univers à la fois loufoque et plein de vie, qui invite à la plus grande curiosité. Eastward embarque en plus avec lui un chouette duo de héros, dont la synergie est aussi bien mise à profit dans des phases de réflexion que d’action, même si ces dernières paraissent encore un poil trop rigides pour le challenge qu’il y a en face. Il faudra aussi voir si l’écriture parvient à tenir en haleine le joueur au cours d’une aventure qui s’annonce longue. Pour le reste, Eastward semble être sur de bons rails pour être un bon, voire un très bon jeu d'aventure.