L'an dernier, la saga des Tales of fêtait ses 25 ans. À cette occasion, Bandai Namco prévoyait de grandes choses lors de son traditionnel Tales of Festival, mais surtout, la sortie d'un tout nouvel épisode pour célébrer cet anniversaire : Tales of Arise. Malheureusement, le jeu a fini par être retardé, notamment à cause du COVID. À un mois de sa sortie désormais fixée au 10 septembre, nous avons pu essayer le titre pendant trois heures. De quoi avoir un aperçu convaincant de l'ambition affichée par le titre.
Avec Tales of Arise, Bandai Namco affiche clairement son ambition d'offrir un renouveau à sa série phare d'Action-RPG. Cela se ressent dès son introduction qui dépeint un monde bien plus mature qu'à l'accoutumée. En effet, l'univers du jeu nous présente deux planètes du nom de Dahna et Rena. Alors que les deux civilisations vivent en paix, les Reniens envahissent un jour l'autre monde grâce à leur technnologie avancée et asservissent toute la population de Dahna. Trois cents ans plus tard, tous les Dahnans sont désormais réduits en esclavage et doivent travailler dans des conditions abominables pour le bon plaisir de leurs envahisseurs.
C'est dans ce contexte que l'on incarne un mystérieux personnage amnésique et incapable de ressentir la douleur qui se démarquent des autres esclaves par son masque de fer qui lui cache entièrement le visage. Alors que notre héros rêve de révolte, ce dernier va faire la rencontre d'une jeune femme en fuite dont personne ne peut s'approcher sous peine d'être électrocuté. Ensemble, ils vont rejoindre la résistance dahnane pour espérer mettre fin à jour à la domination renienne. Grâce à un rythme soutenu et maîtrisé, l'intrigue se met rapidement en place, impliquant le joueur dès le départ avec une grande efficacité qui mérite d'être saluée.
Si le scénario d'Arise paraît simple au premier abord, son traitement très sérieux fait de lui l'un des jeux les plus matures de la série, encore plus que Tales of Berseria qui avait déjà amorcé ce tournant cinq ans auparavant. Dans cet univers, les cinq seigneurs reniens en charge de Dahna exploitent ses habitants dans le seul but de collecter un maximum d'énergie astrale et gagner le Tournoi de la Couronne pour devenir roi de Rena. Autrement dit, les Dahnans sont traités ici comme des êtres inférieurs. Avec ce monde riche en détails, Tales of Arise semble vouloir explorer des thématiques plus sombres qu'à l'accoutumée.
Pour ce qui est du ton plus adulte, on le ressent aussi au niveau du traitement des personnages qui font tous preuve d'une grande maturité malgré ce que leur design coloré peut laisser penser. Avec ses longs cheveux roses, Shionne, l'héroïne du titre, est d'un grand pragmatisme qui laisse espérer un développement intéressant pour la suite de l'intrigue. Idem pour ce qui est du personnage principal qui, sous ses airs de grand naïf, sait faire la part des choses.
Un grand bond en avant pour la série
La volonté de renouveau du titre se ressent également dans sa partie visuelle. Si la technique de Berseria était clairement son principal défaut, les équipes de Bandai Namco ont désormais opté pour l'Unreal Engine 4 afin de se donner les moyens de leur ambition. Un moteur que l'éditeur japonais semble avoir bien adopté puisqu'on le retrouvait déjà dans SCARLET NEXUS, son autre Action-RPG sorti fin juin. D'un épisode à l'autre, difficile de passer à côté du véritable bond graphique et technique opéré. Style encré, effets de particules, animations soignées lors des cinématiques... Tous ces éléments constituent une identité visuelle qui donne vraiment le sentiment d'avoir à faire à un jeu next-gen. Cette prouesse est notamment due à un nouveau shader graphique qui offre un rendu inspiré des animés et des peintures à l'aquarelle du plus bel effet.
Malgré toutes ces qualités visuelles, nous avons tout de même pu observer quelques défauts techniques au cours de notre courte session de jeu. Tout d'abord, le jeu souffre d'un léger clipping (effet lorsque les objets/textures apparaissent au dernier moment) visible notamment lors des phases d'exploration à l'intérieur et en dehors des villes. Si les animations faciales sont vraiment plus que convaincantes lors des cinématiques, il faut que reconnaître que ce n'est pas toujours le cas. Lors des saynètes notamment, ces moments de discussions entre les membres de l'équipe caractéristiques de la série, on est assez surpris de voir la rigidité avec laquelles les personnages s'expriment puisque seule la bouche est animée. Cependant, rappelons bien que nous avons eu accès à une version encore en développement du jeu qui n'est pas forcément représentatif du résultat final.
Pour ce qui est du système de combat, Tales of Arise revient à des mécaniques plus classiques que son prédécesseur, mais avec de nouvelles subtilités. Dans Berseria, les combos prenaient la forme d'une succession d'Artes (le nom des techniques spéciales dans les Tales of). Ici, on dispose d'un bouton d'attaques normales qui s'enchaînent et d'Artes utilisables contre des points de la JA (Jauges d'Artes) comme dans Tales of Vesperia par exemple. Tout l'enjeu des affrontements est alors de combiner ces deux éléments pour créer les combos les plus long possible. À cette fin, la jauge de bonus s'avère bien pratique puisqu'elle permet de faire appel à un allié pour prolonger l'enchaînement. Enfin, terminons par souligner l'existence de la jauge de PS (Points de Support) qui permet notamment de lancer des sorts de soin.
Grâce à toutes ces subtilités, on parvient finalement à faire des enchaînements assez impressionants notamment grâce aux finish move, et ce, même en début du jeu avec seulement deux personnages. Le bouton d'esquive dynamise également les affrontements en conférant une certaine importance aux contre-attaques. De quoi laisser espérer un système de combat solide sur le long terme. Cependant, lors de notre court session de jeu, nous avons pu observer des problèmes de caméra au cours des affrontements puisqu'il nous a semblé que le titre ne dispose pas d'un système de verrouillage automatique.
À la fin de cette première prise en main, Tales of Arise nous a semblé avoir toutes les clés en main pour marquer un vrai renouveau dans la série Tales of. Son univers sombre et sérieux qui tranche avec le ton plus léger des précédents épisodes donne envie d'en savoir plus et voir comment les thématiques exposées vont être traitées. Avec le passage à l'Unreal Engine 4, le titre profite d'un rendu graphique bien plus impressionnant que ses prédécesseurs et donne vraiment le sentiment d'avoir à faire à un jeu next-gen malgré quelques écueils. Le système de combat reste fidèle à l'identité de la série en proposant des combats rapides et nerveux qui gagnent en intensité grâce à l'arrivée de nouvelles mécaniques. Tant d'éléments qui laissent présager du bon pour un titre qui s'annonce définitivement comme l'un des jeux les plus attendus de la rentrée.
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