Cinq ans après le succès du titre original, les Espagnols de Lince Works reviennent avec un nouvel épisode d'Aragami, jeu d'infiltration qui nous met dans la peau d'un ninja. Il faut dire qu'au vu des ventes du premier épisode, plus de 600 000 exemplaires écoulés dans le monde tout de même, il paraissait logique qu'une suite soit mise en chantier. Mais alors que l'on retrouve aujourd'hui de l'infiltration dans tous les jeux AAA en open-world, Aragami 2 a-t-il les arguments nécessaires pour se frayer une place dans le coeur des amateurs du genre ?
Alors que la guerre fait rage, Aragami 2 nous met dans la peau d'un guerrier de la Vallée de Rashomon qui doit faire face à l'invasion de l'Akatsuchi, une armée étrangère. Malgré ses efforts, notre héros finit par être assassiné par les officiers ennemis. C'est alors qu'il se réveille au village de Kakurega où il fait la rencontre de Kurotsuba, le chef du clan. Ce dernier lui explique que lui et tous les autres villageois sont atteints d'une malédiction qui les rend immortels mais qui les empêche de ressentir quoi que ce soit. Leurs visages ont également disparu ce qui les obligent à porter des masques pour exprimer leur personnalité. Étant atteint du même mal, notre héros décide de retourner dans la Vallée de Rashomon pour aider les villageois restant, chasser les envahisseurs et trouver un remède à cette malédiction grâce aux pouvoirs conférés par l’Essence des Ombres.
Vous l'aurez compris, Aragami 2 ne brille pas par l'originalité de son scénario. Cependant, cette quête de vengeance participe à l'atmosphère générale du titre qui se repose sur une agréable direction artistique inspirée par le folklore et la mythologie asiatique. D'ailleurs, heureusement que le titre peut compter sur son identité visuelle charmante car sa technique apparaît quelque peu datée avec notamment des textures pas toujours très détaillées. Pour en revenir à l'histoire, cette dernière ne fait office que de prétexte puisque le jeu prend la forme d'un enchaînement de missions entrecoupées de retours au village qui joue le rôle de hub. Dans ce dernier, il est possible d'acheter de nouveaux outils, de s'équiper de runes ou encore de débloquer différentes techniques au sein d'un arbre de compétences. Du classique en soi.
Classique, mais efficace... comme un ninja
Et classique, c'est bien le mot qui définit également le gameplay d'Aragami 2. En effet, toutes les mécaniques qu'il propose ont déjà été vues dans un grand nombre de titres qui le précédent : il faut s'accroupir dans les hautes herbes et rester dans l'ombre pour ne pas se faire voir, on dispose d'une "vision d'aigle" pour repérer les ennemis, on peut dasher et se téléporter d'une plateforme à l'autre... C'est simple, si vous avez joué à un jeu AAA en open-world ces dix dernières années, vous serez ici en terrain connu. Pour expliquer plus précisément, le titre se veut un mix entre Dishonored pour les pouvoirs, Ghost of Tsushima pour l'ambiance et Sekiro pour ce qui est du système de combat à base d'endurance et de parades au timing précis. Et pourtant, malgré ce sentiment de déjà-vu qui se fait sentir immédiatement, force est de constater que le tout fonctionne particulièrement bien.
Si le gameplay ne propose aucune originalité, il est néanmoins très rapide et permet aux joueurs d'être efficaces à condition d'avoir bien anticipé ses actions à l'avance. Si les premières missions sont relativement faciles, les niveaux ont tendance à rapidement se complexifier et à s'allonger, demandant toujours plus d'observation, de patience et de prudence. En ce qui concerne les objectifs, ces derniers sont peu assez peu variés (éliminer ou capturer une cible, observer ou voler des ressources...). Heureusement, pour les atteindre, le jeu propose de nombreux outils et capacités efficaces qui permettent de varier les approches, même si ces derniers ne sont pas particulièrement originaux (faire du bruit pour attirer l'ennemi, se rendre invisible...). Autre élément essentiel pour un jeu d'infiltration, l'intelligence artificielle est ici dans la moyenne des titres actuels qui proposent des phases d'infiltration, c'est-à-dire plutôt permissive avec le joueur mais difficile à vaincre une fois qu'elle vous a repéré.
Ainsi, on se prend rapidement au jeu, on enchaîne les missions en étant de plus en plus à l'aise et efficace avec son personnage ce qui donne à la fin le sentiment d'incarner un vrai ninja. En étant presque uniquement focalisé sur les missions et sans proposer d'à côté, le titre semble se destiner avant tout aux amateurs de jeux d'infiltration comme en témoigne le tableau de score à la fin de chaque niveau. Évidemment, pour avoir la meilleure note, le but est d'être le plus discret possible en ne se faisant pas repérer par les gardes et en dissimulant les cadavres. Enfin, il est important de souligner que nous n'avons malheureusement pas pu essayer le multijoueur qui apparaît pourtant comme l'un des arguments majeurs de ce second épisode. Réponse donc en septembre pour la sortie du jeu.
Malgré son manque d'originalité dans ses mécaniques, Aragami 2 parvient à offrir une expérience captivante qui se destine aux amateurs d'infiltration. Avec son gameplay efficace et rapide, on se plaît ainsi à enchaîner les missions afin d'obtenir le meilleur score possible. Mais si le titre offre toujours un bel univers visuel très inspiré par le folklore japonais, on peut cependant lui reprocher une technique quelque peu datée notamment au niveau des textures. Reste désormais à essayer le multijoueur pour savoir si la série Aragami a de quoi devenir une valeur sûre de l'infiltration.