Les fans avaient presque cessé d’y croire pourtant il est là. Metroid 5, ou plutôt Metroid Dread, sortira sur Nintendo Switch le 8 octobre prochain. Un segment non négligeable du Nintendo TreeHouse lui a été dédié et nous avons pu assister à une présentation vidéo exclusive détaillée du début de l'aventure, suivie d’une session de questions-réponses avec Yoshio Sakamoto, le concepteur de la licence. Voilà nos impressions.
Ce nouvel épisode, baptisé Dread, est le premier épisode 2D original à paraitre depuis Metroid Fusion qui date de maintenant 19 ans. Les fans du pan 2D de la saga étaient orphelins et ont trouvé du réconfort dans d'autres licences issues de développeurs indépendants. Des jeux comme Ori ou Hollow Knight ont poussé le Metroidvania -nous reviendrons sur ce terme barbare dans un instant- plus loin qu’il n’avait jamais été. Samus tiendra-t-elle la dragée haute à ses fils spirituels ?
Pour rappel, un Metroidvania -contraction entre Metroid et Castlevania- est un jeu d’action/plateforme en 2D qui met l’emphase sur l’exploration. Les héros doivent se repérer dans des dédales tortueux et les cartographier tout en éliminant de nombreux ennemis. Il est d’usage que le personnage gagne de puissantes capacités offensives qui débloqueront des passages auparavant fermés. Cette porte est verrouillée ? Revenez dans deux heures de jeu, quand vous aurez récupéré le Tir Chargé qui l’ouvrira pour vous. Voilà pour les bases du genre !
Des choix techniques qui favorisent le dynamisme plutôt que la fidélité visuelle
Le reveal du titre aura fait quelques déçus d’un point de vue visuel. Si l’appréciation esthétique et technique reste finalement toujours subjective, il paraît irréaliste de qualifier Metroid Dread d’étalon technique. Les textures ne semblent pas des plus fines tandis que les modèles 3D n’ont pas l’air particulièrement détaillés. Le tout n’est pas forcément aidé par la direction artistique un peu lisse du premier biome présenté. Il faudra voir sur la longueur si le titre se renouvelle visuellement et si les environnements parviendront à nous faire voyager. On apprécie toutefois que les équipes de MercurySteam ait opté pour un rendu affiché en 60 images par secondes pour rendre justice à la nervosité des déplacements de l’héroïne. Difficile de rester de marbre face à cette interprétation de Samus. Sa nouvelle armure, mystérieuse pour qui a joué à Fusion, impose le respect. Très bien animée, la chasseuse de prime bondit et frappe avec classe. C’est bien ce que nous retenons de ce premier contact, Samus semble plus véloce que jamais.
Il faut la voir traverser l’écran en une fraction de seconde, glisser dans les crevasses, enchaîner les wall jumps avec décontraction… Si Metroid : Samus Returns était déjà plus nerveux dans ses déplacements, Dread entend pousser le curseur encore plus loin en itérant sur les bases de gameplay installées par l’épisode 3DS. On peut toujours viser à 360 degrés autour de Samus, mais le deuxième stick de la Switch -que ne possédait pas la 3DS- permet maintenant de le faire dans toutes les situations. Accroupie, suspendue, en pleine course... Samus est toujours sur le qui-vive et prête à rétorquer. Mieux encore, la mécanique de contre instaurée dans Samus Returns revient et gagne en polyvalence. Il est désormais possible de frapper au corps-à-corps en sprintant pour infliger de lourds dégâts et enchainer sur un tir. Un contre effectué au moment où un monstre s’apprête à frapper est toujours aussi dévastateur et laisse l’ennemi vulnérable à un tir de blaster chargé ou à un missile.
Le poids de l'héritage
Toutes ces possibilités de gameplay viendront se greffer aux pouvoirs traditionnels de Samus et aux nouveautés encore non dévoilées. Metroid Dread veut que le joueur soit constamment en mouvement. Les nouveaux outils de Samus vont en ce sens, mais ce sont aussi et surtout les E.M.M.I. qui obligent le joueur à traverser les salles à toute vitesse. Ces nouveaux adversaires mécaniques surpuissants donnent du fil à retordre à Samus. Rapides et extrêmement difficiles à vaincre, ils la poussent à fuir et à se cacher car il leur suffit d’un seul coup pour la tuer. Pour les éviter, Samus pourra compter sur sa mobilité mais aussi sur son pouvoir d’invisibilité, soumis à une jauge d’énergie. Si un E.M.M.I attrape Samus, tout n’est pas perdu car en effectuant un contre au bon moment elle pourra étourdir le robot et en profiter pour s’échapper. Soyez rassurés, ces machines ne seront pas présentes dans toutes les zones.
Si nous sommes séduits par le gameplay et le rythme que semble proposer l’aventure, nous n’avons cependant pas pu attester de la qualité de son level design. La séquence qui nous a été présentée couvrait le début de l’aventure et cette zone semblait relativement simple à arpenter pour un jeu du genre. Nous avons compté assez peu de recoins ou de passages dérobés. Nous espérons que Dread ne reniera pas trop ses origines au profit de l’action et osera perdre les joueurs dans un labyrinthe oppressant. Des titres comme Hollow Knight ont su trouver un compromis brillant entre liberté d’approche et dirigisme dans leur level design. Mais n'oublions pas qu'il s'agit ici d'un segment de tutoriel, il parait donc logique que ce début de partie soit facile d'accès. Espérons simplement que Samus n’aura pas à rougir de ses successeurs spirituels.
S’il pourra décevoir certains par sa technique, on ne peut nier que Metroid Dread semble particulièrement agréable à jouer. Samus virevolte et frappe avec précision sans jamais s’arrêter. Le système de combat et les nouveaux outils de déplacement semblent proposer un gameplay d'une fluidité jamais atteinte par la licence. Espérons que son univers sera savamment construit, car la zone de début de jeu qui nous a été présentée paraissait un peu sage par rapport aux ténors du genre.