À deux semaines de sa sortie, nous avons pu essayer une nouvelle fois Donjons & Dragons : Dark Alliance en compagnie d'un des développeurs et de deux autres journalistes. L'occasion pour nous d'expérimenter l'aspect coopératif du titre et de faire le point sur le contenu prévu pour le lancement.
Nous avons joué pendant une heure sur PC via Parsec, un service qui permet de streamer à distance un autre PC. Nous étions accompagnés de deux autres journalistes ainsi que de Kevin Neibert, Lead Game Designer chez Tuque Games.
En mars dernier, nous avions pu mettre les mains pour la première fois sur Donjons & Dragons : Dark Alliance à l'occasion d'une preview. Pour cette nouvelle session, nous avons joué deux fois au même niveau dans deux difficultés différentes pour saisir les subtilités de chaque mode. Si la dernière fois nous avions choisi d'incarner Wulfgar, le barbare armé d'un marteau à deux mains, nous avons cette fois opté pour Catti-Brie, une archère humaine qui dispose de plusieurs compétences de soutien. Ces noms évoquent sûrement des souvenirs aux joueurs de Donjons et Dragons puisque le titre se repose beaucoup sur la série de romans La Légende de Drizzt de R.A. Salvatore dont on retrouve même le héros éponyme, Drizzt Do'Urden. Cependant, les développeurs ont insisté sur le fait que le jeu se veut également accessible à ceux qui ne connaissent pas l'univers des Royaumes Oubliés.
Avant de sauter dans le coeur de l'action, nous avons eu droit à une présentation du hub central. C'est là où les joueurs se retrouvent avant et après chaque mission pour améliorer leurs personnages. Au centre du campement se trouve un coffre qui accueille le loot acquis par les joueurs à la fin d'une mission. Chaque personnage dispose de 12 sets d'armures différents qui donnent accès à des bonus passifs. Plus loin, un marchand est également présent pour permettre aux joueurs de revendre leurs objets ou d'améliorer leur équipement à l'aide de cristaux récoltés en jeu. Plus l'équipement rare, plus il faut de cristaux rares pour l'améliorer, ces derniers se trouvant dans les niveaux de difficultés supérieurs. Précision importante de la part des développeurs, Dark Alliance ne comporte aucune micro-transaction et tous les éléments précédemment cités peuvent être acquis directement en jeu. Les personnages possèdent également leurs propres mécaniques d'évolution, avec des points à attribuer dans des statistiques à chaque montée de niveau, un arbre de compétences à faire progresser ou encore des éléments passifs à débloquer.
Un Action-RPG coopératif plus lent que la concurrence
Une fois la mission sélectionnée et lancée, il est temps de se plonger dans le coeur du jeu : les combats. Dans les grandes lignes, le gameplay reste classique pour un Action-RPG coopératif à la troisième personne. Pour attaquer, chaque personnage dispose d'une attaque légère et lourde, de deux compétences héroïques ainsi que d'un ultime qui leur sont propres. Du point de vue défensif, les attaques ennemies peuvent être esquivées ou parées. En appuyant sur le bouton de garde juste avant une attaque ennemie, un parry peut être réalisé et enchaîné avec une contre-attaque. Jusque-là, rien de bien original pour un jeu de ce genre. Cependant, la plupart de ces actions ne peuvent être effectuées qu'à condition d'avoir une jauge d'endurance suffisamment remplie, ce qui change grandement l'approche du jeu.
À l'inverse d'un Warhammer : Vermintide 2 dont Dark Alliance s'inspire beaucoup, il n'est donc pas possible d'attaquer sans interruption. On est alors assez surpris de voir à quel point notre personnage s'essouffle rapidement au bout de trois-quatre attaques, obligeant alors le joueur à faire des pauses dans ses assauts. De plus, cette jauge d'endurance se raccourcit au cours du niveau à force d'utilisation. Pour lui redonner sa longueur initiale, il est nécessaire de consommer une potion verte. D'ailleurs, ses dernières jouent un rôle central dans l'expérience. Si la fiole rouge permet de récupérer de la vie, la bleue permet de guérir les altérations d'états tandis que la jaune augmente la jauge d'ultime. Au total, huit types de potions sont disponibles dans le jeu et peuvent être améliorées au camp. Mais à cause de cette jauge d'endurance, les combats de Dark Alliance sont donc beaucoup moins nerveux qu'ils peuvent paraître, ce qui étonne par rapport à d'autres jeux d'action coopératifs du même genre.
Pour ce qui est de l'environnement du niveau, nous avons exploré un ancien souterrain ayant appartenu aux nains qui est désormais occupé par des gobelins. L'esthétique nous a rappelé celle des Mines de la Moria du Seigneur des Anneaux, ce qui nous a laissé entrevoir une direction artistique plutôt convaincante. Pour ce qui est des graphismes, difficile de donner un avis objectif compte tenu de la compression vidéo due aux conditions de la preview à distance. Cependant, l'une des mécaniques intéressantes que nous avons pu expérimenter au cours de notre exploration se trouve dans le système de feu de camp. Après un affrontement important, les joueurs accèdent à un checkpoint qui leur offre deux solutions : recharger leurs potions ou augmenter la probabilité d'obtenir du loot rare à la fin du niveau. Une mécanique intéressante de risque/récompense qui pousse à jouer du mieux possible pour obtenir de l'équipement de qualité. Pour ce qui est du level-design, si les niveaux comportent quelques recoins secrets ainsi que des embranchements, nous avons été surpris de voir que la mission était d'une durée relativement courte, une vingtaine de minutes peu importe le mode de difficulté sélectionné. Si cette mission n'est pas représentative de toutes les autres comprises dans le jeu final, on espère que les autres seront plus longues pour ne pas laisser les joueurs trop facilement sur leur faim.
D'ailleurs, en termes de contenu, les développeurs ont annoncé que 21 niveaux seront disponibles à la sortie, répartis entre des missions d'histoire et des donjons. Une fois le lancement passé, un premier DLC gratuit sera disponible dès cet été et comportera une mission supplémentaire ainsi qu'un mode coop local à deux. En automne, un mode de difficulté hardcore ainsi que des missions supplémentaires qui mettront en scène des trolls seront ajoutés, toujours gratuitement. Enfin, la première extension majeure intitulée Echoes of the Blood War sera disponible à l'hiver pour 19,99$. Elle donnera accès au cinquième personnage orienté magie élémentaire ainsi qu'à plusieurs nouvelles missions et monstres. Quant aux versions PS5 et Xbox Series, ces dernières sont prévues pour plus tard dans l'année.
En l'état, Donjons & Dragons : Dark Alliance s'annonce comme un titre capable de se faire une place parmi le cercle fermé des Action-RPG coopératifs. Si le fait d'ajouter une jauge d'endurance à un genre plutôt nerveux par nature ne nous a pour l'instant pas convaincu, impossible d'en tirer une conclusion définitive après seulement une heure de jeu. Reste désormais à voir si le gameplay montre toute sa richesse sur le long terme et si son contenu au lancement sera suffisant pour tenir les joueurs en haleine pendant de nombreuses heures de jeu.