Après un trailer d’annonce et un report, Rainbow Six Extraction s’est fait très discret. Ce FPS coopératif promet aux joueurs de coopérer pour se défaire de monstres à l’origine inconnue. Si récemment des titres comme Back 4 Blood se sont clairement revendiqués comme les successeurs de Left 4 Dead, R6 Extraction n’est pas de ceux-là. Comme nous allons le voir dans cette preview, si elle partage quelques similitudes avec le shooter de Valve, cette expérience parallèle à Rainbow Six Siege n’oublie pas ses racines.
Après une brève présentation, nous avons pu jouer un peu plus de 2 heures à Rainbow Six Extraction. La session s’est déroulée via une solution de streaming d’Ubisoft dédiée aux présentations fonctionnant grâce à Parsec. Notre gameplay a quant à lui été capturé directement sur la machine hébergeant la partie.
Cet événement s’est déroulé en trois phases distinctes. Premièrement, nous avons eu droit à une vidéo de présentation complète détaillant les systèmes de jeu et les différents objectifs. Ensuite nous avons accompli une mission en solo pour nous familiariser avec les mécaniques de base et puis sommes rentrés dans le vif du sujet : une vraie partie en coopération à 3 joueurs.
Une approche tactique du genre
Cette mission solo faisait office de tutoriel et était donc plutôt aisée. Avant de nous y lancer, nous avons pu sélectionner un Opérateur parmi une sélection de 9 héros issus de Rainbow Six Siege. 18 devraient être disponibles à la sortie du jeu. Comme dans Rainbow Six Siege, nous avons pu customiser notre kit de déploiement. Chaque agent a accès à tout l’attirail de R6S. Pétoire, gadget, équipement secondaires, viseur spécifique, poignée verticale… Tous ces éléments déjà présents dans le shooter compétitif reviennent dans Extraction, les joueurs ne seront pas dépaysés. Une fois déployé, nos objectifs nous sont indiqués. Chaque carte est divisée en trois sections ayant chacune leur objectif. La map de tutoriel se situait à New York et les objectifs étaient les suivants : Implanter des capteurs dans des Nids d’infectés, exécuter un monstre spécifique avec un couteau spécial et enfin extirper un agent d’un arbre monstrueux peu enclin à le laisser s’échapper. Ce dernier objectif est plus ardu qu’il n’y paraît car des racines profondément ancrées aux alentours de l’arbre renforcent la prise de l’anomalie. Le joueur doit donc détruire ces racines pour affaiblir le végétal et sauver son allié. Une fois dégagé, l’agent devra être extrait par hélicoptère en même temps que le joueur pour boucler la mission. Notez qu’aucun de ces objectifs n’est obligatoire mais les remplir offrira un gain d’expérience conséquent permettant d'améliorer son équipement.
Les parties coopératives suivent également cette structure découpant les cartes en 3 zones et objectifs. Notez que les objectifs varient et sont sélectionnés aléatoirement parmi une liste prédéfinie. En plus des trois cités plus tôt, on compte la destruction de nid spéciaux, la triangulation de 3 ordinateurs disséminés dans la zo ne, etc… Autant de moyen de séparer et regrouper les coéquipiers. La carte multijoueur que nous avons pu parcourir se déroulait sur une base militaire située en Alaska. Fidèle à l’esprit R6, le tout se déroule sur différents niveaux et alterne entre zones ouvertes et couloirs tortueux. Différents points d’intérêts susceptibles d’accueillir des objectifs sont habilement placés. Bref, cette carte nous a semblé bien conçue. De plus, nous avons fait 3 parties sur la même map sans que cela ne soit lassant, ce qui est un bon début.
Une formule qui n'oublie pas ses racines
Mais qu’en est-il des combats ? Ce pan est central dans une expérience de ce type, il est donc important qu’il soit maîtrisé. D’un point de vue du feeling, il n’y a pas grand chose à signaler car en termes de gameplay, Extraction est le même jeu que Rainbow Six Siege. Déplacements, sauts contextuels, recul des armes, statistiques des Opérateurs… Rien ne change de ce point de vue là. Et si le tout est bien entendu toujours aussi agréable à prendre en main, on regrette un peu que les équipes d’Ubisof Montréal n'aient pas profité de l’occasion pour retaper le sound design des pétoires qui accuse un peu son âge. Là où des BF V, des Modern Warfare sont passés par là et ont impressionné par leur immersion, R6 Extraction, en usant du même sound design que Siege, sonne un peu plat.
On apprécie tout de même largement qu’Extraction digère les codes de R6 et ne lance pas simplement ses opérateurs dans la mêlée. Les monstres de cette expérience réagissent à la vision et au son. Ainsi en privilégiant une approche méthodique, en s’équipant de silencieux et en explorant les alentours à l’aide de leur drones, les joueurs peuvent avancer prudemment et enchaîner les headshots sans jamais se faire repérer. D’autre part, quand le trio se fait repérer, il a toujours la possibilité de créer des brèches à travers certains murs pour se sortir d’une situation désespérée. Il est également possible de verrouiller des portes ou renforcer les murs pour ralentir la progression des monstres lorsqu’il faut tenir un point. Si nous n’avons pas pu jouer tous les agents et qu’il faudra attendre la sortie définitive du titre pour juger ce point trop sévèrement , nous regrettons tout de même que les Gadgets associés aux opérateurs n'étaient pas toujours des plus utiles. Si Lion est extrêmement efficace pour repérer les ennemis et permettre à l’équipe de progresser rapidement, une Hibana a bien plus de mal à trouver sa place dans une composition. Sa capacité permettant de créer de petites ouvertures manque cruellement d’impact. Il n’est cependant pas impossible que d’autres cartes rendent sa présence indispensable, il faudra donc patienter la sortie finale du titre pour en juger. En l’état, tous les Opérateurs ne nous ont pas semblé logés à la même enseigne.
Nous sommes également assez dubitatifs quant à l’équilibrage de l’expérience. Nous avons littéralement roulé sur le jeu lors de notre première partie coopérative. En progressant lentement, nous nous sommes défaits de tous les ennemis sans le moindre problème. En évitant de nous faire repérer nous avons limité l’apparition de monstres supplémentaires. Le titre nous a alors opposé une résistance pratiquement nulle car les monstres sont particulièrement statiques. Sur les parties suivantes, nos objectifs nous ont mis dans des situations bien plus complexes et une fois découverts par l’ennemi, nous avons vite été submergés par des créatures nous mettant au sol en 2 coups. Cette difficulté n’est pas un problème en elle-même, mais le contraste entre les deux sessions est frappant. Il paraît assez clair que certains objectifs complexifient bien plus la tâche que d’autres tandis que l’approche méthodique paraît largement plus optimale, et bien plus aisée, qu’une intervention musclée. L’équilibrage est une tâche complexe et de longue haleine, il est donc tout à fait probable que ce grief soit atténué d’ici le lancement du jeu.
En utilisant le squelette de Rainbow Six Siege, Extraction lui emprunte ses qualités et ses défauts. La prise en main est immédiate et très plaisante mais on regrette un sound design qui accuse son âge. Toutefois, si en l’état le tout a encore besoin d’équilibrage et de playtests, on ne peut qu’apprécier qu’Extraction ne tente pas de faire du Left 4 Dead. Cette expérience parallèle au shooter compétitif d’Ubisoft use de ses propres codes pour favoriser une approche plus méthodique en accord avec l’héritage de la licence. Extraction n’est pas encore prêt, mais il a de la personnalité, c’est certain.