Alors qu’il s’apprête à débarquer sur PC et consoles de nouvelle et d’ancienne génération, Chivalry 2 s’est laissé approcher le temps d’une beta fermée qui s’est tenue du 23 au 27 avril. Le premier épisode a réussi à fédérer toute une communauté d’acharnés et a créé des émules comme son pendant plus technique, Mordhau. Après plusieurs heures sur cette beta nous vous livrons donc nos impressions sur ce simulateur de chevalerie que l’on a hâte de voir débarquer dans sa version complète.
Sur le fond, Chivalry 2 ne se démarque pas particulièrement du jeu d’origine. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés, car la formule est inchangée. Dans cette beta, deux modes étaient disponibles. Un Match à Mort classique et un mode à Objectifs. Le premier se passe de commentaire et le deuxième est une amélioration d’un mode déjà présent dans le jeu d’origine. Une fois le discours de motivation clamé haut et fort par notre général terminé, les troupes sont lancées les une contre les autres dans une charge épique. Après cette première rixe sanglante, les premiers objectifs s’enclenchent. Ce mode met en scène différents sièges qui font progresser les joueurs au travers d’un château et de ses environs. Pousser un bélier, détruire des catapultes, défendre la grande place, vaincre le Roi... Ces cartes évolutives offrent des objectifs variés qui mettent en valeur le très bon level design. Ainsi parvenir à gravir les remparts de l’ennemi donne lieux à des joutes épiques tandis que ces objectifs offrent une variété de rythme plaisant. En alternant petits espaces et zone ouvertes, ces cartes proposent autant de combats rapprochés en petit comité que des luttes épiques regroupant l’entièreté des joueurs. Deux maps étaient disponibles dans ce mode lors de cette beta. Si d’autres sont présentes et qu’elles disposent du même degré de finition que celles que nous avons pu découvrir, ce mode pourrait très bien être le grand atout de ce Chivalry 2. Car en plus d’être intéressantes d’un point de vue ludique, grâce à la variété de situations offertes par les objectifs, ces sièges sont réellement impressionnants. On a très vite l’impression de réellement prendre part à une guerre épique opposant Agatha et les Mason. Les objectifs sont logiques tandis qu’un parfait compromis entre lisibilité et sentiment de grandeur semble avoir été trouvé en termes de nombre de joueurs.
Il est aisé de s’immerger dans ces joutes violentes, car le tout arbore un rendu visuel très plaisant. Les modèles 3D sont convaincants, les effets de fumée sont réussis et les gerbes de sang qui inondent le champ de bataille fusent dans tous les sens. On sent également une volonté d’offrir des zones de guerre plus crédibles et plus marquées d’un point de vue artistique. Ainsi le ciel gris pose une ambiance maussade alors que les corbeaux volent au-dessus du champ de bataille. Des paysans sont présents au coin des rues et n’échappent pas au dégâts collatéraux. Cette mise à jour graphique est convaincante et est accompagnée d’un sound design efficace. Non seulement les bruits de métal et de chair sont plus jouissifs que jamais, mais d’autres bruitages ont été ajoutés. Ainsi on note de nombreux sons d’ambiance allant du bruit de fond au cri lointain d’une villageoise. On apprécie que les développeurs aient pris la peine de les implémenter pour donner du corps à l’univers, malgré le fait qu’ils aient vocation à être masqués par les hurlements constants des joueurs. N’oublions pas que Chivalry 2, comme son ainé, dispose d’une touche dédiée au cri. Tous ces éléments font de ce second épisode une expérience franchement immersive qui pousse même les plus réfractaires à s’essayer au roleplay. Et si quelques bugs comme des personnages sans tête lors de certaines animations ou des flèches inertes dans le ciel nous ont ponctuellement sortis de l’expérience, nous espérons qu’ils disparaissent d’ici la sortie.
POUR AGATHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!
Un message d’accueil insiste sur ce point précis lorsque l’on arrive sur la beta, Chivalry 2 voit son intérêt décuplé dès lors que l’on se prend complètement au jeu. Ainsi on prend plaisir à déblatérer des inepties moyenâgeuses dans le chat textuel sur PC, tandis qu’on recommandera aux autres de jouer en vocal avec leurs amis. Les crises de rire sont garanties et on ne peut qu’avoir hâte de voir débarquer la version finale et ses serveurs français pour pouvoir se tirer la bourre en envoyant des tirades ridicules en vieux français à ses adversaires. Sur les quelques heures passées sur cette beta nous avons eu quelques rires sincères à la lecture de messages d’un joueur pleinement immergé dans son personnage de chevalier bourru. Et si les joueurs de Chivalry sont une source de rire indéniable, son gameplay en est une autre.
La formule n’a que très peu évolué, mais elle n’en avait pas vraiment besoin. Ainsi le tout se contrôle aisément à la première ou à la troisième personne. La première offre plus de précision tandis que la seconde permet de mieux appréhender son environnement et le nombre d’adversaires. Tout comme dans le premier épisode, on peut frapper, feinter, parer, etc. Pour sortir victorieux, il faudra donc bien choisir son moment et son type d’attaque. Estoc, coup latéral ou vertical, attaque spéciale, chacun a ses avantages et inconvénients en fonction de l’arme équipée et de la situation. Chaque victime est extrêmement jouissive grâce à la présence de démembrement et d’effets sonores percutants. Finalement, sans atteindre la profondeur d’un Mordhau, Chivalry 2 ajoute quelques mécaniques sympathiques à sa formule sans sacrifier l’accessibilité. On peut désormais lancer n’importe quelle arme ou bouclier tandis que les boites de collisions gagnent en précision sans rendre le tout trop complexe à prendre en main.
Les enchainements et les contres gagnent en clarté, notamment grâce à des textes qui indiquent l’attaque effectuée au niveau du pointeur. Cela permet de garder une certaine conscience du déroulé de l’affrontement, même lorsque la confusion gagne le champ de bataille. Évidemment cette base tactique simple prend tout son sens en match lorsqu’il faut prendre en considération l’équipement adverse ou la situation. Un fantassin équipé d’un bouclier pourra charger bien plus aisément un archer lointain qu’un chevalier par exemple. Le joueur équipé d’une dague sera largement désavantagé s’il est en sous-nombre, mais sa vitesse d’attaque pourra être redoutable face aux bourrins armés de marteaux. Ces différents équipements se débloquent au fil de partie à mesure que le joueur fait des victimes avec la classe de son choix. Un système simple, mais qui garde le joueur engagé. Il faudra cependant voir si le tout garde son intérêt sur la durée. Toujours est-il que sur l’entièreté de notre session de jeu, nous ne nous sommes pas ennuyés une seule seconde et avons pris un plaisir incommensurable en nous lançant à corps perdu dans la bataille et en hurlant à pleins poumons.
Comment résister à un tel déferlement de violence inconséquente ? En améliorant ce qui fonctionnait déjà très bien dans le premier épisode, Torn Banner Studios semble avoir perfectionné sa formule. Accessible, mais pas dénué de profondeur, Chivalry 2 gagne en crédibilité et invite même les joueurs les plus sérieux à lâcher prise et à prendre part à des joutes procurant un plaisir barbare et régressif. Difficile de rester de marbre lorsque l’on trucide des hordes de mécréants en hurlant ou qu’on lance son bouclier au visage d’un hérétique en flamme. Chivalry 2 n’a pas la prétention de proposer plus que ça, mais semble le faire à merveille. Espérons juste que la version définitive soit moins riche en bugs, car si tel est le cas, les adeptes du Roleplay et d’action bourrine auront leur nouveau jeu de chevet.