A quelques jours de sa sortie, l’exclusivité printanière de la PS5 foule nos contrées le temps d’un périple initiatique sur la planète Atropos. Returnal, un Shooter 3D mâtiné de Rogue-Lite développé par les studios Housemarque et édité par Sony, est-il la première véritable surprise de cette neuvième génération de consoles ?
Avant de commencer ses phases de test, la rédaction de jeuxvideo.com a pu découvrir la formule ludique de Returnal, et parcourir les deux premiers biomes de la planète Atropos durant une longue session. La preview ci-dessous se focalise ainsi sur les sensations de jeu et la boucle principale de gameplay. Pour en apprendre davantage sur l'univers, le contexte, et les inspirations de Returnal, nous vous invitons à lire le précédent apercu : Preview de Returnal (février 2021).
Les débuts de l'aventure en 4K à 60 fps sur PlayStation 5
Returnal est à la fois un thriller psychologique de science-fiction et un jeu de tir à la troisième personne reprenant à son compte la structure d’un genre en particulier… celle des Rogue-Lite. Le TPS des studios Housemarque n’est pas une aventure linéaire, bien au contraire. L’expérience repose sur le concept de cycles, ici des boucles temporelles à la surface de l'exoplanète Atropos. Cet astre inconnu change de manière procédurale à chaque mort prématurée de l’héroïne qui pour une raison mystérieuse revient d'une certaine manière sans cesse à la vie. Les développeurs aiment à rappeler que leur création se veut exigeante. La mort dans Returnal n’est que le commencement.
La survie du plus apte
Returnal pourrait être une allégorie du darwinisme. Cette théorie formulée par Charles Darwin en 1859 tend à expliquer l'évolution biologique par la sélection naturelle et la concurrence vitale. En d’autres termes, la survie du plus adapté. Returnal est une mise en pratique de ce concept fondamental. Pour survivre sur la planète Atropos, l’astronaute Selene explore l’environnement, qui rappelons-le change de structure après chaque mort tel un puzzle vivant, et découvre ruines et artefacts extraterrestres supposés l'aider dans sa quête. La découverte, et donc l’apprentissage qui en découle, semble être au cœur d’une expérience répétitive par essence, mais sachant suffisamment se renouveler pour conserver intacte l’intérêt des joueurs à chaque partie.
Cela passe par l’exploration des différents biomes qui composent un périple inspiré par les principaux courants et œuvres de la science-fiction au sens large, et un gameplay à même de mettre à l'épreuve les amateurs de challenge. L’exploration est une composante essentielle à la survie de Selene qui déniche de nouvelles armes, diverses améliorations et autres items susceptibles de faciliter sa progression. L’efficacité des armes dépend toutefois du loot chiné sur place, lui-même lié aux nombres d’ennemis éliminés au préalable, ainsi que de la maîtrise desdites armes par l’avatar, ce qui débloque d’autres attributs. La combinaison de l'astronaute n’est pas en reste. Des modificateurs ajoutent des compétences actives et/ou passives prenant respectivement la forme de modules et de parasites, eux aussi disséminés dans les décors.
Rogue-Lite oblige, Selene perd le fruit de son dur labeur entre chaque cycle, exception faite des artefacts liés au récit, et de certains équipements permanents faisant fi de la mort elle-même. Car l’astronaute va mourir encore et encore. La mort fait partie intégrante de l’expérience, et nul ne peut y échapper bien longtemps. Il faut même l’accueillir à bras ouverts sous peine de ressentir une certaine frustration. Returnal ne prend pas par la main les joueurs. Il les parachute sans aucun ménagement sur une planète ouvertement hostile. Les affrontements forcent paradoxalement à la prudence face à un gameplay dynamique au dernier degré qui ne pardonne que rarement les approximations. Les affrontements pourraient se résumer à une succession d’attaques précises, d’esquives dans le bon tempo, et un apprentissage à la dure d’un bestiaire bioluminescent varié. Ce serait cependant occulter cette touche d’aléatoire qui savamment distillée, transforme une redondance cyclique en aventure grisante.
Les combats de boss s’annoncent tout particulièrement relevés avec leurs différentes phases d’intensification et leurs attaques aussi stylisées que dévastatrices. Ces séquences singulières seront probablement synonymes de multiples échecs pour Selene. Les retours haptiques participent également à faire de ce voyage sur Atropos une expérience tangible par de simples retours sensitifs qui accentuent un gameplay volontairement énergique. Il en va de même pour le travail apporté à l’ambiance, aussi bien visuelle que sonore, qui se démarque des autres productions estampillées science-fiction. Mention spéciale à la spatialisation du son qui pousse les potards du “réalisme”, certes relatif, qui se dégage de la planète Atropos.
Bande-annonce de Returnal
Returnal pourrait bien être l’exclusivité “PlayStation 5” à ne pas manquer en 2021. Le Shooter 3D de Housemarque et Sony se distingue par son univers S-F inspiré, ses combats nerveux et sa maîtrise des codes du Rogue-Lite. Seule une certaine répétitivité inhérente à la structure même du jeu pourrait ternir une formule qui s'avère fort séduisante après les premières heures passées en compagnie de Selene. Rendez-vous est donné sur la planète Atropos le 30 avril 2021. Et nous y serons !