Initialement annoncé pour l’automne 2020 par Tuque Games lors des Game Awards 2019, Donjons et Dragons : Dark Alliance sortira finalement le 22 juin 2021 sur PC, PS5, PS4, Xbox Series et Xbox One à 39,99€. Édité par Wizards of the Coast, qui a depuis racheté le studio québécois, le titre surfe donc sur la vague Donjons et Dragons qui revient sur le devant de la scène depuis l’arrivée de sa cinquième édition en 2014. Outre sa présence dans la série Stranger Things, on le retrouve en effet dans plusieurs jeux comme Baldur’s Gate 3 par exemple, et bien d’autres encore à venir. Notons que les versions physiques seront, quant à elles, distribuées par Koch Media. Ayant pu nous essayer pendant une petite heure au titre, nous vous livrons ici nos premières impressions.

T’inquiète, c’est Baldur, c’est de l’action

Le jeu de rôle sur table Donjons & Dragons, créé en 1974, a connu son heure de gloire vidéoludique dans les années 90 avec des jeux comme Baldur's Gate, Icewind Dale ou Neverwinter Nights. Reprenant les principes du jeu médiéval-fantastique se jouant avec papier, stylo et dés, ils s’appuyaient essentiellement sur l’aspect stratégique avec des règles bien établies à assimiler. Avec Baldur's Gate : Dark Alliance en 2001 et Baldur's Gate : Dark Alliance II en 2004, tous deux sur PS2, Snowblind Studio a voulu simplifier les choses et mettre davantage l’accent sur l’action en se tournant vers le hack’n slash dont le principal attrait est de découper des monstres en morceaux à la chaîne. En ce sens, le titre de Tuque Games peut donc effectivement se prévaloir de relever de la série Dark Alliance, sans pour autant être un Baldur’s Gate.

D’un point de vue scénaristique, le jeu s’appuie sur la série La Légende de Drizzt de R.A. Salvatore, elle-même relevant des Royaumes Oubliés de Ed Greenwood, le célèbre décor de campagne de Donjons & Dragons. Dans le monde fantastique empli de magie de la planète Abeir-Toril, nous retrouvons donc les héros fétiches de l’auteur américain : Drizzt Do’Urden bien entendu, mais aussi ses compagnons de Icewind Dale, à savoir Cattie-Brie, Bruenor Marteaudeguerre et Wulfgar. Ensemble, le drow (ou elfe noir), l’archère humaine, le nain et le massif barbare vont défendre le nord du continent de Féérune face aux monstres qui envahissent la toundra de Icewind Dale. Bruenor pourrait même envisager de reconquérir son royaume de Castelmithral dont il a été chassé encore enfant par le dragon Shimmergloom.

Cattie brille à nos côtés

En 2019, le trailer diffusé aux Game Awards, tourné caméra au poing, nous avait laissé comme un goût amer dans la bouche. Les personnages, très anguleux, laissaient craindre le pire. Finalement, il n’en est rien. Les graphismes, sans être apparemment exceptionnels (nous avons testé le jeu en streaming), sont tout à fait satisfaisants. De même, les combats rendent plutôt bien. Nous mettrons toutefois un petit bémol pour ce qui est des animations de manière générale. Nous avons en effet constaté des déplacements parfois bien saccadés lorsque les personnages grimpent en sautillant par exemple. Certaines transitions semblent avoir été mises de côté. Il reste toutefois encore trois mois aux équipes de développement pour peaufiner cela. La cinématique d’introduction de la mission que nous avons fait, à base de géants jouant de la guitare au coin du feu, était par contre, elle, plutôt bien léchée, avec un petit brin de légèreté appréciable.

C’est Wulfgar qui a été confié à nos soins au cours de cette mission consistant à botter les fesses des méchants géants; et nous avons bien ressenti la puissance du barbare nordique en écrasant géants, gnolls et autres gobelins placés en travers de notre route. Ce sont en tout 33 monstres qui sont annoncés, parmi lesquels se trouvent les légendaires dragons. À nos côtés, nous avions Cattie-Brie, contrôlée par le concepteur en chef du jeu, Kevin Neibert. Rappelons en effet que c’est la coopération qui est mise à l’honneur dans ce titre avec possibilité de se soutenir les uns les autres ou de combiner ses attaques. Dans l’idéal, ce sont 4 joueurs qui se lancent dans l’aventure. Mais il est tout à fait possible de jouer à 2 ou 3 joueurs, voire en solo, le jeu adaptant alors les statistiques des ennemis, à défaut de réduire leur nombre. Précisons que si l’on peut bien sûr jouer en ligne, il est également prévu de pouvoir le faire en local en écran partagé.

L’action est bel et bien au rendez-vous, mais l’architecture du jeu nous laisse en revanche perplexes. Nous partons effectivement d’un point de regroupement central où l’on peut gérer différents paramètres et se préparer à la bataille, puis nous nous rendons par téléportation sur le lieu d’affrontement. S’ensuit alors un enchaînement de combats en couloir jusqu’au boss final avant d’être ramenés automatiquement au QG. Point de monde ouvert donc ici, mais surtout une crainte de voir les combats se succéder sans véritable liant entre eux. Une histoire unique est bien au programme, rassurez-vous, tout comme la présence de personnages connus mais aussi originaux (de nouveaux arriveront d’ailleurs dans de futures mises à jour). Espérons simplement qu’elle ne soit pas qu’un prétexte pour les 7 missions prévues, chacune découpée en 3 actes de durée et de difficulté croissantes.

Gare au Wulf

Présenté comme un Action-RPG, Donjons et Dragons : Dark Alliance est donc, encore une fois, surtout un jeu d’action, mais il possède effectivement aussi une petite dimension RPG. Avec l’expérience, vous obtiendrez des points de compétence et pourrez débloquer de nouvelles actions dans un arbre de mouvements. De plus, votre équipement peut être modifié avec le matériel reçu en récompenses de mission, lâchées par les ennemis vaincus, ou découvertes dans les coffres plus ou moins cachés sur le terrain. Cela permet de modifier ses statistiques au combat ainsi que le gameplay. Votre classe, en revanche, dépend du personnage choisi. Si Wulfgar manie avec force son marteau de guerre magique, Cattie-Brie, elle, préfère l’arc ainsi que ses poings et ses pieds. Quant à Bruenor, c’est bien entendu armé de sa hache et de son bouclier au blason de sa famille qu’il se rend au combat, et Drizzt, lui, fait virevolter ses cimeterres pour découper les ennemis.

La mission à laquelle nous avons pris part nous a permis de constater que le chemin est clairement indiqué, y compris par des draps rouges tendus sur les façades à escalader. Des portails permettent aussi de franchir les précipices. En fouillant un peu partout, vous mettrez la main sur des coffres pour récupérer de l’équipement, mais aussi des tablettes permettant d’en apprendre un peu plus sur l’histoire. Différents secrets sont également à découvrir. Du point de vue des combats, ceux-ci se présentent comme très classiques avec attaque légère ou lourde, parade et esquive pour les bases. À cela s'ajoutent de puissants pouvoirs magiques à temps de rechargement. Certains adversaires ayant des rôles bien précis, à l’image des capitaines, ils devront être visés en priorité pour réduire la pression. Mais il nous a paru parfois difficile de cibler correctement, à voir si cela ne serait toutefois pas lié au streaming.

Tablons aussi sur le fait que le titre saura se renouveler au niveau de ses environnements pour éviter la monotonie et la répétitivité. Enfin, vous trouverez des feux de camp servant à la fois de points de sauvegarde et de lieu de repos pour vous restaurer. Des gourdes peuvent aussi être utilisées pour se soigner ou obtenir un boost. Et vous pourrez comparer vos statistiques de combat avec vos amis en fin de mission pour voir qui a la plus grosse légende au nord de Féérune. Pour terminer, précisons que l’unique phase de la mission à laquelle nous avons participé s’est avérée assez facile. Mais il est bien possible que cela se complique par la suite, du moins nous l’espérons. Nous verrons cela dans trois mois.