Après Severed mais surtout les délirants et très réussis Guacamelee, Drinkbox Studios revient avec un nouveau projet, tout juste annoncé lors du showcase ID@Xbox : Nobody Saves The World. Cette fois, exit les terres mexicaines du luchador Juan et place aux contrées magiques menacées par la Calamité. Une menace que vous aurez la charge d’abattre. Mais comme l’indique le titre du jeu, vous n’êtes personne, et c’est seulement grâce à des transformations que vous pourrez faire la différence.
Dungeon-crawler, metroidvania, jeu de plateformes… Il n’y a pas à dire, les canadiens de chez Drinkbox Studios aiment se lancer de nouveaux défis. Et après le très bon Guacamelee 2, il est temps pour l’équipe de dévoiler son nouveau titre : Nobody Saves The World, un action-RPG avec pas mal d’exploration, qui puise son inspiration chez Zelda et un certain Diablo. Le tout servi avec un humour toujours aussi efficace, ainsi qu’une direction artistique colorée et accrocheuse. Nous avons eu la chance d’essayer le tout pendant environ une heure et de discuter avec Graham Smith et Ian Campbell, respectivement co-fondateur de la société et lead game designer sur le projet. Voici donc sans plus attendre nos impressions.
Dans le cadre de cette preview, nous avons pu essayer Nobody Saves The World à distance et pendant un peu moins d’une heure, sur une sauvegarde prenant place une trentaine de minutes après le début de l'aventure. Graham Smith et Ian Campbell de chez Drinkbox ont ensuite répondu à nos questions, pendant un quart d’heure.
Nobody Saves The World - Trailer d'annonce
“Mister lonely, I am nobody”
Comme évoquée un peu plus haut, dans Nobody Saves The World, vous incarnez littéralement personne : une sorte de bébé tout blanc que la vie n’a pas gâtée, seulement capable de donner de maigres coups. Heureusement, vous récupérez rapidement une baguette magique, dont le pouvoir vous permet de changer de forme. Ces formes sont au cœur du système de combat et de synergie du titre (on en reparle plus tard). Drinkbox nous a affirmé que le jeu en comportera une vingtaine au total, avec des transformations aussi déjantées qu’un œuf, une tortue ou encore un cheval. De notre côté, nous avons pu nous amuser avec le rat (corps-à-corps), le ranger (à distance avec un arc) et le magicien (corps-à-corps et invoque des animaux).
Toutes ces formes ne vous tomberont pas tout cru dans la bouche. Pour les obtenir, il faudra améliorer son personnage en réalisant un certain nombre de quêtes. Dans le cadre de cette preview, nous avons surtout eu accès aux tâches secondaires, même si Nobody Saves The World comportera évidemment des missions principales dédiées au scénario. Ces objectifs annexes ont l’avantage de se faire naturellement lors des phases d'exploration, parfois même sans regarder le journal qui leur est dédié. Le tout pourrait paraître rébarbatif (on retrouve beaucoup de “tuer tel nombre d'ennemis avec telle attaque”) mais ce n’est pas le cas dans les faits. Et tant mieux, car ces quêtes sont au centre du jeu : elles permettent donc d’acquérir de nouvelles formes, mais aussi d’améliorer ces dernières avec des attaques inédites, débloquer des items essentiels à votre aventure et plus généralement de monter en niveau (plus de vie, de mana, de dégâts, de vitesse, etc).
L'art d'avoir la forme
Mais avant d’aller plus loin, attardons-nous sur ces fameuses formes, qui constituent sans aucun doute l’atout principal de Nobody Saves The World. Car outre le plaisir absurde d’incarner un œuf, chaque transformation possède trois grosses attaques uniques, qui pourront être utiles dans des cas précis. Peu après le début du jeu, il faudra par exemple réaliser un certain type d’attaque (contondante, empoisonnée...) pour briser la défense d’ennemis. Et bien sûr, toutes les formes ne disposent pas des mêmes possibilités offensives, et il faudra s’adapter en fonction des situations. Drinkbox nous a toutefois précisé que les différents donjons du jeu (générés aléatoirement et au nombre de vingt-cinq, avec des cryptes principales - dédiées à votre quête - et secondaires) s'articulent généralement autour d’un type d’attaque. C’est pas plus mal, car se transformer sur le tas n’est clairement pas le plus pratique, surtout avec vingt transformations à terme.
Nobody Saves The World - Début de la démo en Rat (Gameplay)
Toutefois, à un certain moment de l’aventure, vous aurez la possibilité de mixer absolument tous les pouvoirs des personnages selon vos envies, avec même des atouts passifs pour augmenter par exemple votre vitesse ou votre puissance. Nobody Saves The World semble ainsi renfermer un sacré système de synergie, laissant au joueur carte blanche pour personnaliser son personnage (avec quatre attaques maximum). Nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer cela par nous-mêmes, mais ce système pourrait se faire au détriment de chaque forme, car à quoi bon passer de l’une à l’autre alors que l’on peut avoir le meilleur des mondes sur une seule transformation ? Drinkbox Studios ne s’est pas étendu sur ce point, mais nous a expliqué que certaines zones de la carte (décrite comme variée et “plutôt vaste”) demanderont une forme précise, comme pour celles inondées, réservées aux créatures qui savent nager. Les développeurs feront aussi en sorte d’encourager la curiosité des joueurs, avec des quêtes qui se déclencheront seulement sous certains traits.
Soin et exploration
Avec toutes ces possibilités, Nobody Saves The World coche sur le papier toutes les cases du jeu indé ambitieux. Et ce n’est pas tout. Drinkbox Studios nous a confié qu’après environ une heure de jeu, la carte du jeu s’ouvre laissant libre à l’exploration. C’est ainsi que le joueur pourra tomber sur des personnages hauts en couleurs, dont nous avons eu un court aperçu lors de notre session, avec des dialogues bien sentis et un design qui rappelle certains cartoons du début des années 2000. Mais aussi sur les donjons principaux que nous évoquions plus haut. Ces derniers demanderont d’ailleurs des items bien précis pour être ouverts, qui s’obtiennent en terminant des quêtes. Les caveaux secondaires ne seront pas non plus en reste, et Drinkbox annonce une personnalité distincte pour chacun d’entre eux, à l’instar d’une maison en pain d’épices, d’une réserve à légumes pourris, ou encore d’un crash d’OVNI. Autant dire que ça promet.
Une personnalité que nous avons d’ailleurs pu constater au cours de notre preview, aussi bien pour les décors, que l’univers ou les personnages. Sans oublier les ennemis, dont le nombre et surtout le loot - très présent - rappellent sans mal les jeux Diablo. Notons aussi que chaque donjon renferme un boss unique, que les feedbacks des combats nous ont paru plus que corrects et les différents personnages, équilibrés. L’équilibre, c’est d’ailleurs le grand défi qui attend les développeurs de Drinkbox, qui ont encore du boulot pour faire en sorte que tout ce joli monde soit sur un pied d’égalité. Mais ça ne devrait pas prendre une éternité : Nobody Saves The World débarquera en 2021 sur Xbox Series X|S, Xbox One et PC (day one dans le Game Pass). Et on a hâte.
Nobody Saves The World - On teste le Ranger et le Magicien (Gameplay)
Cette petite heure passée en compagnie de Nobody Saves The World nous a mis l’eau à la bouche. En plus d'arborer un humour et une patte artistique toujours aussi soignée, Drinkbox Studios (Guacamelee) semble proposer une richesse impressionnante grâce à son système de combat, construit autour d’une vingtaine de formes, des plus classiques aux plus déjantées. A terme, le joueur sera même capable de mélanger les pouvoirs de ce casting haut en couleur, pour adopter la meilleure stratégie dans des donjons et un monde qui semble riche et vaste. Notre seule réserve concerne l’équilibre entre toutes ces formes, et si elles seront toujours mises en valeur après plusieurs heures de jeu. Sur ce point, Drinkbox s’est voulu rassurant. On ne demande qu’à voir.