Il y a un mois, nous avions pu nous essayer au fraichement renommé Immortals Fenyx Rising. Pour cette nouvelle session, nous avons eu l’occasion de démarrer une toute nouvelle partie et de découvrir les 4 premières heures de l’aventure. Cette prise en main nous a également permis de découvrir les doublages français portés par un Zeus incarné par Lionnel Astier. À peine plus d’un moins avant sa sortie, qu’avons-nous pensé de la nouvelle franchise d’Ubisoft ?
Vidéo-Preview d'Immortals Fenyx Rising
Nous avons pu jouer pendant 4 heures à Immortals Fenyx Rising via la technologie de streaming Parsec. Nous avons ensuite pu récupérer les captures vidéos locales de l’ordinateur ayant hébergé notre partie.
Si nous avons pu jouer 2 fois plus longtemps que notre cher Kaaraj au jeu d’Ubisoft, la formule reste inchangée et nos impressions sur l’expérience globale sont identiques. Elle s’inspire de The Legend of Zelda : Breath of the Wild dans sa manière d’aborder l’exploration et bien plus largement d’Assassin’s Creed pour ses combats nerveux faisant la part belle aux enchaînements rapides et aux pouvoirs surpuissants. Certaines de ces capacités semblent d’ailleurs tout droit tirées des aventures d’Alexios et Kassandra. On notera cependant un accent plus appuyé sur les combos aériens grâce à des pouvoirs permettant de s’élancer à plusieurs mètres de hauteur ou de jongler avec ses adversaires. En bref, le gameplay est sans surprises mais efficace. Pour de plus amples détails sur la maniabilité et la structure du titre, nous vous invitons à prendre connaissance de notre preview de septembre . Mais qu’avons-nous pu voir de nouveau dans ce cas ? Premièrement, nous en avons appris plus sur la narration de ce Immortals Fenyx Rising.
Une voix familière
Enchaîné au sommet du mont Caucase pour avoir subtilisé le feu sacré de l’Olympe afin de l’offrir aux humains, Prométhée reçoit la visite de Zeus. Ce dernier lui propose un marché : Si un humain parvient à sauver les divinités, alors Prométhée retrouvera sa liberté. Pour ce faire le Titan conte au Dieu suprême de l’Olympe l’histoire de Fényx, un guerrier qui pourrait bien être essentiel à leur salut. Leurs dialogues rythmeront donc toute notre aventure et ne seront pas avares en réflexions ironiques ou en blagues métas. C’est après cette brève introduction que l’on fait la connaissance de notre héros/héroïne.
Lors de notre création de personnage, nous pouvons entendre Zeus, incarné par Lionnel Astier, comparer la couleur des yeux que nous avons choisie au vomi de Poseidon. Sympa. La présence de l’acteur de théâtre, du petit et du grand écran est un argument de taille pour le public francophone qui apprécie généralement la bonhomie et la verve du monsieur. Sur le papier, l’idée d’un vieux barbu millénaire aux répliques cyniques et cinglantes lui colle à merveille, dans les faits le modèle 3D de Zeus jure avec le coffre d’Astier. De plus son interprétation, bien que très plaisante, nous a semblé trop théâtrale par rapport au ton global du jeu. Si ce constat s’est atténué une fois la première heure de jeu passée et qu’il dépend surtout de la sensibilité de chacun, nous avons tout de même eu un peu de mal à nous immerger dans l’histoire et à chasser l’image de Léodagan de notre esprit à chacune de ses répliques. Il est cependant possible que ce grief soit lié au mixage audio qui accusait encore quelques imperfections comme des niveaux différents entre certaines phrases ou des coupures un peu sèches.
Le plus gentil des Open world ?
Si tout le monde ne rira pas aux traits d’humours de nos deux narrateurs, on peut tout de même apprécier le ton original d’Immortals Fenyx Rising. D’un côté Prométhée évoque l’Aigle ayant dévoré son foie et Fenyx découvre le corps pétrifié de son frère avec terreur tandis que de l’autre on assiste à des blagues burlesques et à des gags visuels légers. Sur certains dialogues et cutscenes, le titre d’Ubisoft rappelle certains jeux plus enfantins comme Jak & Daxter et autres Ratchet & Clank . On regrettera toutefois une mise en scène figée et une direction artistique un peu quelconque qui peinent à nous immerger dans ces saynètes. Cette DA se rattrape toutefois largement lors des phases d'exploration qui offre de jolis panoramas et des biomes particulièrement agréables à traverser. Si l'on reprochait au titre un level design un peu lisse lors de notre précédente preview, on ne peut pas nier la beauté plastique des environnements et l'aspect enchanteur de l'ensemble. Notez qu'en combat, on ne verra pas l’ombre d’une goutte de sang, tandis que les ennemis s’envolent vers d’autres cieux une fois vaincus.
Finalement une qualité non négligeable de cet open world est qu’il est adapté à un très large public. Plutôt inoffensif et loin des exécutions sanglantes d’Assassin's Creed Odyssey , il pourra potentiellement être un excellent premier pas pour un jeune joueur dans le jeu d’aventure en monde ouvert. N’oublions pas que même s’il est très représenté, le genre est généralement synonyme de PEGI 18 et de mécaniques de jeu denses. Le système de progression emprunté aux derniers épisodes d’AC est ici simplifié et s’avère plus facile à appréhender. Après 3 heures de jeu, nous avons eu la possibilité de gagner de nombreuses ressources afin de rapidement faire évoluer notre personnage et récupérer des améliorations de milieu de partie.
Nous avons donc pu dépenser des pièces de Charon afin de faire progresser notre arbre de compétences. Malgré le nombre relativement conséquent de choix, nous n’avons pas eu le sentiment de pouvoir orienter radicalement notre build comme dans un Assassin’s Creed. Pas de montée en niveau ou d’armes au moveset spécifique ici. On pourra toujours découvrir de meilleures versions de notre arc ou de notre épée, mais il n’est pas question de découvrir une lance ou une double lame changeant complètement notre manière d’appréhender les combats. On récupèrera cependant des variations à l’apparence modifiée offrant des passifs et des statistiques plus ou moins intéressantes. Il faudra voir la version finale pour en attester, mais de leur côté les arbres de progression nous ont semblé accessibles, mais potentiellement peu profonds. Enfin, on note la présence d’un système de Bénédiction liée aux divinités qui semble remplacer les Pouvoirs des Prodiges de Breath of the Wild. La bénédiction d’Aphrodite par exemple, ressuscite le joueur en cas de mort comme le pouvoir de Mipha dans BOTW.
Sans révolutionner la formule, Immortals Fenyx Rising semble vouloir tenter une approche accessible du jeu en monde ouvert. Léger, facile à appréhender et bourré de calembours plus ou moins bien sentis, il est bien loin des AAA violents qui font la part belle aux exécutions sanguinolentes. S’il se repose sur une base connue qui peine à surprendre, il pourrait peut-être devenir un titre de choix pour les néophytes ou les jeunes joueurs voulant découvrir le jeu d’action/aventure en monde ouvert. Pour les autres, nous craignons que le dernier né d’Ubisoft ne puise trop dans les épisodes les plus récents d’Assassin’s Creed sans en avoir la richesse ou la profondeur. Rendez-vous début décembre pour notre verdict final.