Il y a de cela deux semaines, nous avions été conviés à une conférence en ligne présentant la campagne du prochain Call of Duty, sous-titré Black Ops Cold War. Si le contexte historique avait de quoi nous enthousiasmer, difficile de nous prononcer sur les sensations procurée par le titre de Treyarch sans l’avoir pris en main. C’est désormais chose faite, car nous avons pu nous essayer au multijoueur de ce nouvel opus pendant près de 3 heures afin de vous délivrer nos premières impressions. Si Modern Warfare était l’opus de la rupture et du retour aux sources, Black Ops Cold War semble être celui de la continuité.
En terrain connu
D’un point de vue technique, difficile de percevoir un quelconque gap visuel entre ce nouvel opus et son prédécesseur. Attention, Modern Warfare était un titre plutôt joli il y a un an et ce Black Ops conserve une plastique agréable. Les néons de la carte Miami se reflètent élégamment dans les flaques d’eau alors que la lisibilité sur cette carte de nuit ne nous a pas semblé en pâtir. Le sentiment d’être face à une mise à jour de Modern Warfare reste tout de même présent et dommageable. On notera la désactivation d’emblée du grain filmique qui était appliqué par défaut sur Modern Warfare qui avait l’avantage de conférer un rendu organique au jeu et de masquer certaines imperfections.
Black Ops Cold War n’est nullement désagréable à l’oeil, mais ne semble pas tirer la licence vers le haut sur le plan graphique. De son côté le sound design s’avère toujours aussi réussi, les balles fusent dans tous les sens, l’echo des explosions dans les bâtiments est assourdissant et les cliquetis des animations de rechargements toujours aussi satisfaisants. L’immersion est donc au rendez-vous.
Côté gameplay nous sommes également en terrain connu. La vitesse de déplacement nous a semblé très proche de celle de Modern Warfare. La même glissade est disponible tandis que l’option permettant de se pencher au coin des murs et de poser l’arme sur des surfaces à mi-hauteur a disparu. Étonnant, car la feature s’avérait utile pour tenir une position et permettait d’altérer le rythme des affrontements. Son absence pourra toutefois inciter les joueurs à être constamment en mouvement. Hormis cette différence, les habitués se sentiront chez eux, car la prise en main est immédiate. Cette sensation est douce-amère, car elle renforce le sentiment selon lequel on a plus affaire à une mise à jour de Modern Warfare que d’un jeu flambant neuf. On comprend alors vite que ce n’est pas sur ses fondations que ce Black ops Cold War compte se démarquer.
Un opus prisonnier de Warzone ?
S’il y a un point qui ne nous a pas déçus, c’est bien l’architecture des cartes sur lesquelles nous avons pu affronter d'autres joueurs. La sélection s’est avérée éclectique et judicieusement préparée. D’emblée nous étions accueillis sur la carte Armada pour une partie de Domination. L’originalité de cette carte tient à fait que les points de contrôles sont disséminés entre différents paquebots. Pour relier les navires, des tyroliennes sont disposées un peu partout sur leur pont, ce qui permet des rotations rapides. L’aire de jeu étant plutôt étendue, leur utilisation est indispensable et des jet skis sont utilisables en complémentarité des cordages. De plus, chaque paquebot dispose de plusieurs niveaux qu’il est facile de traverser à l’aide de tyroliennes verticales. Il en résulte un rythme de jeu très agréable qui pousse le joueur à être constamment en mouvement, une philosophie chère aux fans de la licence. L’architecture ouverte des navires au niveau de l’eau permet une utilisation efficace du jet ski, mais le bruit émis par l’engin permet à n’importe qui de le localiser en un rien de temps. Le pilotage de ces véhicules s’avère donc fortement recommandé, mais ne prend jamais le dessus trop longtemps et n'impacte pas négativement le gameplay traditionnellement ancré au sol de la série.
Que les fans d’escarmouches en zones resserrées se rassurent, parmi les 4 autres cartes que nous avons pu arpenter, 3 d’entre elles étaient de taille bien plus modeste, favorisant ainsi le combat rapproché. Difficile de juger de leur équilibre étant donné le faible temps qui nous était imparti, mais nous avons tout de même pu constater quelques recoins et angles morts, ce qui ne sera pas au gout de tous.
D’un point de vue artistique, les zones de jeu qui nous ont été montrées s’avèrent plutôt réussies. Contrastées et disposant de repères visuels forts, elles sont au niveau des standards de la licence sur le plan visuel et en termes de navigation. On regrettera toutefois qu’il soit difficile de rattacher certaines d'entre elles à la temporalité de Black Ops. Parmi les cartes que nous avons pu essayer, seul Moscow et ses statues de Lénine disséminées à chaque coin de rue évoquent clairement le contexte géopolitique et temporel de la guerre froide. Miami est un enchainement de rues aux multiples néons, tandis que Crossroads pourrait être une carte tout droit tirée de Modern Warfare si on lui enlevait ses drapeaux communistes.
Lors de nos sessions, les modes Domination, Élimination Confirmée, Team Deathmatch, Contrôle et Hardpoint était de la partie, du très classique. À cela s’ajoute 3 nouveaux modes, le VIP Escort, Combined Arms et Fireteam. Comme son nom l’indique, le premier demande aux joueurs d’escorter l’un d’entre eux à l’une des deux zones d’extraction située à l'autre bout de la carte, pendant que l’autre équipe doit les en empêcher. Ici pas de respawn, et il est possible de relever ses alliés rampant au sol. Le tout se déroule en BO7, comprenez par là que vous devez gagner 4 manches pour sortir victorieux, et un changement de côté s’opère à mi-parcours. S’il est loin d’être révolutionnaire, ce mode a le mérite de favoriser une certaine cohésion de groupe. Impossible de gagner en défense si votre équipe ne couvre pas les deux zones d’extraction efficacement. Il conviendra donc de répartir efficacement les troupes pour empêcher la cible de monter dans son hélicoptère, ce qui se produit très rapidement. Combined Arms est une variante du mode Domination pouvant accueillir jusqu'à 24 joueurs tandis que Fireteam est une playlist d'opérations à grande échelle, réunissant jusqu'à 40 joueurs répartis en 10 équipes, à laquelle nous n'avons pas pu nous essayer.
Concernant le Battle Royale, il a été confirmé que Warzone évoluera et intègrera des éléments de Black Ops jusqu’à marquer un nouveau chapitre pour le free-to-play. La progression globale, comprenant pass de combat, expérience d’armes et création de classe, sera conservée entre Black Ops et Warzone. Les skins d’armes et les personnages seront utilisables dans ce nouveau chapitre. Si Warzone compte pleinement s'intégrer à l'expérience Black Ops Cold War, il semble aussi le priver d'un peu de son identité. Les assets communs entre l'épisode précédent et ce nouvel opus sautent parfois aux yeux, tandis que l'esprit Black Ops peine à se faire sentir au cours des parties.
Si nous avons été convaincus par notre session de jeu, nous n’avons pas été subjugués pour autant. Modern Warfare, dernier du nom, a insufflé un vent de fraicheur à la licence grâce à un moteur flambant neuf et des modes de jeu intenses. Ce Black Ops Cold War n’entend pas remuer la série, mais se place plutôt comme une itération solide dans la veine de l’opus précédent. Les cartes semblent bien conçues, favorisent la mobilité et une utilisation parcimonieuse des véhicules tandis que le nouveau mode VIP Escort peut apporter son lot de tension. S'il s'avèrera sans aucun doute solide en termes de contenu et de gameplay, difficile de cacher que nous en espérions plus. En l’état, le multijoueur de ce Black Ops Cold War semble se reposer sur les acquis de son prédécesseur et peine à s’en détacher. Nous craignons que la volonté de conserver une continuité entre Warzone et ce nouveau Black Ops ne cause une certaine uniformité de gameplay et de contenu entre les épisodes, au risque de leur faire perdre un peu de leur identité. Espérons que ce constat ne s'étende pas au reste du contenu multijoueur du titre et de son Fireteam car il ne s'agissait pas ici de la build définitive. Rendez-vous en novembre pour notre verdict sur la version finale.