Une introduction magistrale

Nous ne vous ferons pas l’affront de vous réexpliquer tout ce que l’on sait déjà sur Final Fantasy 7 Remake, alors nous allons nous attarder sur nos nouvelles impressions induites par une session de jeu de près de trois heures. Bien que la démo commençait par le premier chapitre auquel nous avions déjà joué, nous avions cette fois accès à l’introduction complète, qui risque d’en coller plus d’un à son canapé ! Diable, les sensations sont toujours là et cette version longue de l’intro mythique de Final Fantasy 7 fait un effet incroyable, avant même de pouvoir contrôler Cloud. Outre les impressions que nous vous avons déjà fournies dans notre précédent aperçu, on peut noter que la mise en scène est plus complète que prévu : pendant toute l’avancée du groupe AVALANCHE dans le réacteur, de nombreuses scènes, flash-back et intermèdes permettent de comprendre les enjeux tout en donnant plus de profondeurs aux personnages. Jessie, Biggs et Wedge sont bien plus présents dans ce remake et on comprend mieux (et plus rapidement) les intentions de la Shinra via son président et Heidegger.

Toutefois, le plus impressionnant reste la cadence folle de ce premier chapitre, qui nous apprend tout ce qu’il faut sur le gameplay et le scénario en quelques dizaines de minutes. Espérons que le titre soit aussi captivant tout au long de l’aventure, grandement aidé par une bande-son qui a tous les outils pour devenir culte ! Non seulement les morceaux sont réimaginés de manière grandiose, mais ils possèdent des variations qui dépendent de la situation, entre les dialogues, les phases plus intenses et les scènes de combat. Lorsque le chapitre 1 se termine avec le combat contre le Scorpion Sentinel, on est déjà totalement emporté.

A la découverte de Midgar

Mais outre ce premier chapitre qui n’est pas nouveau, nous avons pu découvrir le deuxième chapitre qui s’enchaîne sans aucun temps mort. On y découvre Midgar suite à l’explosion du réacteur, une ville qui nous paraît déjà immense alors qu’on avait accès qu’à une infime partie d’un de ses secteurs. A cause des débris, de l’état d’alerte et du statut de fugitif du groupe, ce passage ne nous offrait pas une visibilité complète en monde ouvert de la ville, quand bien même le coréalisateur Naoki Hamaguchi nous a précisé que Midgar se dévoilera enfin vraiment aux joueurs dans cet opus, de jour comme de nuit. En attendant, nous avons déjà pu monter et descendre des immeubles via des escaliers extérieurs, nous balader sur les toits, trouver des détours via de petites ruelles et observer l’architecture générale de la ville. Dans l’ensemble, on retrouve une inspiration fifties, notamment au niveau des véhicules, comme ce fut le cas dans l’original.

Mais le plus intéressant reste une nouvelle fois la mise en scène : on croise de nombreux habitants terrorisés par l’explosion, et on comprend à quel point la Shinra maîtrise les médias, faisant du groupe écoterroriste AVALANCHE une équipe controversée. Sans trop vous en dire, de nombreuses scènes ont été ajoutées par rapport à l’original, tant au niveau des rencontres que des combats. Même les moments déjà présents comme la rencontre avec Aeris ont été entièrement revus, avec quelques surprises à la clef et l’assurance que les fans de la première heure pourront eux aussi découvrir des éléments inédits. Quoi qu’il en soit, dans sa structure, ce deuxième chapitre reste dans la cadence du premier : haletant !

Gameplay et matérias

Après cette longue introduction, c’est via une sauvegarde que nous avons continué notre découverte de Final Fantasy VII Remake, au chapitre 7. Ici, il était à nouveau question d’attaquer un réacteur, avec Cloud, Barret et Tifa dans l’équipe. C’est ici l’occasion de vous reparler du gameplay, toujours aussi jouissif et technique que lors de nos précédentes sessions. Le mélange entre action et barres ATB est un délice tant il allie les réflexes à la réflexion, surtout quand il s’agît de choisir les compétences de tous les personnages. Chacun tient un rôle précis, entre les attaques à distance de Barret, la puissance de Cloud et la rapidité de Tifa, cette dernière utilisant un système de combo. Grâce au ciblage, la caméra suit parfaitement l’action frénétique, très utile dans un jeu où il faut avoir l’oeil partout. Dans l’idée, chaque ennemi (boss compris) s’appréhende de manière différente, avec des moments de fragilité où l’on peut faire monter leur jauge de Choc, un état dans lequel ils sont particulièrement vulnérables. Vu que les compétences les plus puissantes, que ce soit pour causer un Choc ou faire des dégâts, utilisent la jauge ATB, il faut tout prévoir à l’avance si l’on veut éviter de s’éterniser. Soyons clairs, si vous aimez la difficulté, il se peut que vous soyez servi parce que les ennemis font très mal et ne sont pas faciles à esquiver.

Evidemment, une partie de la stratégie passe par les menus, parce que Final Fantasy 7 Remake reste un J-RPG après tout. Le système de matéria fait bien évidemment son retour, mais il est ici bien plus complet, de ce que l’on a pu voir. Toutes les matérias peuvent évoluer en gagnant des PC pendant les combats. Ainsi, Soin se développe en Méga-Soin, puis en Récupération, puis en Extra-Soin. Point intéressant, la matéria garde ses pouvoirs précédents lors de son évolution : ainsi, en combat, vous pouvez choisir entre toutes ces variations en appuyant sur gauche et droite quand vous êtes en mode Tactique, un super-ralenti qui fait presque office de Pause Active. Accessoirement, de nouveaux types de matérias font leur apparition : certaines matérias violettes (dîtes de soutien) vous octroient de nouvelles actions en combat, comme la possibilité de faire un combo après une esquive par exemple. Ces dernières ont un vrai impact sur la façon dont vous contrôlez votre personnage, ce qui permet de développer de nouvelles stratégies comme un Cloud basé sur les parades et contres, par exemple.

Autre nouveauté, les armes ont été revues de manière à être plus intéressantes et évolutives. Tout d’abord, chacune d’entre elles arrive avec une compétence propre, qui peut être maîtrisée à force d’utilisation, un peu comme dans Final Fantasy IX. Ensuite, toutes les armes peuvent être améliorées en dépensant des PA, via une sorte de sphérier pour chacune d’entre elles. On peut booster les stats d'attaques physiques ou magiques selon son choix, s’octroyer d’autres bonus ou même ouvrir de nouveaux sockets pour placer plus de matérias, y compris des sockets joints pour des combinaisons ! Ainsi, contrairement à l’original, vous avez tout intérêt à garder vos différentes armes, car vous pouvez les spécialiser selon les types de combats.

Pour en finir avec le chapitre 7, il a pour lui une idée originale : en trafiquant différents ordinateurs d’assemblage, on peut modifier l’arsenal et la puissance du boss Aérodestructeur avant même d’arriver à lui. Malheureusement, il faut faire des choix parce que vous ne pouvez pas tout modifier à la fois, mais c’est justement ce qui rend le principe intéressant. Toutefois, si le combat contre l’Aérodestructeur est une nouvelle fois épique, le “donjon” en lui-même ressemble à un assemblage de couloirs qui peut s’avérer inquiétant, quand on essaie d’imaginer le level design de Final Fantasy 7 Remake dans son ensemble. Espérons que les autres zones soient plus inspirées.

Enfin, le dernier passage qu’il nous était permis de faire dans cette démonstration est le combat contre Aps (Abzu en anglais), que vous avez peut-être déjà vu dans une vidéo diffusée en septembre 2019. On a surtout pu contrôler Aeris pour la première fois, dont les sorts de zones influent à nouveau sur le gameplay. Comme tous les combats de boss dévoilés jusqu’à maintenant, on perçoit clairement différentes phases et l’ensemble s’avère fort bien rythmé. Profitons-en pour parler des invocations, qui influent sur les stats du perso qui détient leur matéria, et qui prennent maintenant part au combat (oui, même Leviathan). Cela dit, on ne sait toujours pas comment on les récupère, les invocations n'étant accessibles qu'après la phase Midgar dans le jeu original…

Encore tant de secrets...

Il y a encore plein de choses que l’on ne sait pas (ou que l’on ne peut pas encore dévoiler) sur Final Fantasy VII Remake. Comment le jeu est-il structuré ? Peut-on se balader librement dans la ville ? Comment fonctionne le système de quêtes ? Combien de surprises nous attendent encore au final ? L’insistance du producteur Yoshinori Kitase sur la densité du jeu lors d’une interview qu’il nous a accordée pendant cette démo, avec l’affirmation qu’il est aussi complet que n’importe quel Final Fantasy numéroté, peut s’avérer étonnante compte tenu de ce qui a été diffusé jusqu’ici, c’est à dire des morceaux réimaginés (de fort belle manière) du jeu original. Toutefois, il faut bien avouer qu’une aura pleine de secrets émane de ces présentations et trailers, avec une certaine impression de non-dit, comme ci Square Enix avait volontairement choisi de taire le vrai contenu du jeu pour laisser la surprise aux joueurs, comme Nintendo l’avait si bien fait avec Breath of the Wild par exemple. Quoi qu’il en soit, difficile de reprocher quoi que ce soit à Final Fantasy VII Remake pour le moment, y compris d’un point de vue visuel : il nous subjugue toujours à chaque instant ! Hormis des textes en français qui s’éloigne beaucoup des voix anglaises, ce qui peut être inquiétant quant à la qualité de la traduction, on ne peut être qu’impatient devant son calendrier, la date du 10 avril nous semblant à la fois si proche, et si loin.