En 2016, Mimimi sortait Shadow Tactics, brillant jeu d’infiltration tactique, permettant au grand public de redécouvrir le genre. Très fortement inspiré des premiers Desperados sur lesquels on aurait appliqué un filtre “Japon féodal” et dont on aurait amélioré toutes les mécaniques, le titre a permis à Mimimi d’aller voir THQ et d’obtenir ce qu’ils désiraient vraiment : redonner vie à Desperados. Prévu pour cet été sur consoles et PC, Desperados 3 s’est laissé approcher le temps d’une preview, réalisée sur version bêta.
Pour nous permettre de donner un premier avis sur Desperados III , le studio nous a donné l’autorisation d’accéder à six missions, comprenant les quatre premières de la campagne, ainsi que les missions 8 et 10, situées au milieu de la progression pour les joueurs effectuant leur première partie. L’occasion pour nous de découvrir les cinq spécialistes du jeu, au cœur de différents environnements. La première impression qui ressort de cet essai du jeu est que Mimimi a toujours attendu de réaliser Desperados III. On y retrouve les mêmes sensations que dans Shadow Tactics : Blades of the Shogun , ce même sentiment d’accomplissement à chaque situation résolue, et la même impression de devoir composer avec les erreurs réalisées plus tôt dans les missions.
Car le gameplay de Desperados III ressemble à s’y méprendre à un Shadow Tactics, dont on aurait amélioré chacune des mécaniques, ainsi que le niveau de la narration. L’infiltration y est évidemment privilégiée, bien que l’action soit viable pour des séquences précises A ce titre, Desperados III propose aux joueurs des environnements encore plus variés, avec du désert, de la ville dotées de maisons à étages et des civils, des montagnes et des marais habités, mais également construits de manière à autoriser diverses stratégies, plus ou moins difficiles, tirant parti des capacités des différents personnages.
Cela a pour conséquence la présence d’objectifs divers, allant de l’assassinat pur et simple à la libération de personnages, sans oublier la récupération d’objets spécifiques. De nos quelques heures sur le jeu, il ressort un réel sentiment de liberté d’approche, renforcé par de nombreuses interactions possibles avec le décor et les PNJ. Il est ainsi tout à fait envisageable de faire tomber une cloche ou un rocher sur une cible, de provoquer l’effondrement d’une façade, d’empoisonner la gnôle, ou tout faire exploser. Evidemment, l’essentiel du gameplay tourne autour de la manière dont on utilisera les cinq personnages que sont John Cooper, Doc McCoy, Hector, Kate O’Hara et la petite dernière, Isabelle Moreau disposant tous de leurs propres capacités. Attaques au corps à corps adaptées aux types d’ennemis, piège à loup indétectable, couteau de lancer, potions spéciales, soin, fusil à distance, compétence de charme et même de possession, les combinaisons possibles sont multiples, et invitent à l’expérimentation.
L’équilibrage entre tous ces personnages fonctionne déjà parfaitement, et le plaisir de jeu est d’autant plus grand. Certaines situations demandant une exécution quasi parfaite, et encore plus dans les modes de difficulté élevés, on retrouvera avec plaisir l’option permettant de planifier une action. Les joueurs peuvent donc se débarrasser de l’IA, par ailleurs déjà très bien équilibrée, en exécutant parfaitement les différentes actions. Également, certains personnages pourront nager, escalader, porter un corps debout, mais d’autres en seront incapables, obligeant à prendre en compte la topographie dans le choix du personnage qui effectuera chaque action. Cependant, il faut noter que contrairement à Shadow Tactics, les gardes ne pourront plus revenir à eux s’ils ont été ligotés et cachés après avoir été assommés. Une feature qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui évitera les alertes liées à des victimes oubliées dans un fourré à l’autre bout de la carte 45 minutes auparavant.
Si compléter une mission peut se faire sans grande difficulté et avec un peu de patience en mode normal, réussir les défis proposés, en grande partie cachés lors de la première partie, augure d’une grande rejouabilité. Ces derniers sont variés, allant aussi bien de la réussite en temps limité qu’aux actions réalisées en jeu, et ces dernières sont très nombreuses. Mais dès lors qu’on fait monter le curseur, les ennemis deviennent particulièrement retors, détectent le joueur très rapidement, et l’alerte occasionne l’arrivée de renforts très gênants. Côté technique, la variété des environnements crée un vrai sentiment de fraîcheur, renforcé par une direction artistique efficace et un rendu 3D qui progresse encore, grâce à l’intégration de la motion capture pour les différents personnages. L’environnement sonore et les voix sont également très réussis, et on plonge très rapidement dans l’ambiance. A vrai, dire on ne trouvera pas grand-chose à redire du titre pour le moment, si ce n’est un peu d’aliasing et quelques errances de traduction.
En attendant de pouvoir découvrir Desperados III dans son intégralité dans le courant de l’été, on ressort de cette preview avec le sentiment que le titre pourrait bien devenir la nouvelle référence du genre. De la variété des environnements à l'écriture des personnages, en passant par les nombreuses opportunités offertes par le gameplay et une rejouabilité qui s'annonce gigantesque, Mimimi a repris de son précédent titre tout ce qui fonctionnait, et l'a enrichi. A l'heure actuelle Desperados III se dirige vers l'excellence, mais il faudra attendre la sortie du jeu complet pour confirmer ce sentiment.