Avec les années, le studio Harmonix s’est imposé comme le spécialiste des jeux de rythme et de danse multiplateforme : on lui doit notamment quelques épisodes de Guitar Hero, la série des Rock Band ou encore Dance Central. Mais avec Fuser, l’équipe américaine prend un nouveau tournant. Il est ici question de créer ses propres mixs. Harmonix fait ainsi place à la créativité plutôt qu’à l'exécution pure, le tout sans accessoire encombrant. Et le résultat est plus qu’encourageant. Fuser est prévu sur Switch, PC, PS4 et One pour l’automne 2020.
Notre vidéo-preview de Fuser
Oubliez les instruments en plastique et les caméras qui retranscrivent vos mouvements ! Avec Fuser, Harmonix efface la barrière de l’accessoire encombrant et onéreux. Le studio laisse aussi de côté une autre facette qui avait fait le succès de Guitar Hero et de Rock Band. Il n’est ici plus question de terminer un morceau en réussissant le plus de notes possible mais de créer sa propre tambouille tout en électrisant la foule. “Fuser est un jeu de mix musical” nous explique Dan Walsh, du studio américain. “Vous prenez des éléments de chaque morceau et vous façonnez quelque chose de neuf”. Qu’à cela ne tienne ! Nous avons mis à profit nos meilleurs talents de DJ lors de notre session de jeu. L’équipe nous a d’abord présenté le titre pendant une demi-heure avant de nous passer la manette. Attention les yeux, ou plutôt les oreilles.
Quatre disques pour les électriser tous
Le but de Fuser est de terminer son set sans lasser la foule. Pour ce faire, votre table de mix dispose de quatre emplacements pour quatre CD différents. Jeu de musique oblige, le titre d’Harmonix propose une centaine de morceaux très connus, allant de Lady Gaga à Imagine Dragons en passant par 50 Cents. “Ca va dans années 70 à nos jours” nous affirme Harmonix. Mais l’intégralité des hits n’est pas accessible une fois le concert lancé. Dans Fuser, avant de monter sur scène, il faut choisir seize tubes pour constituer une sorte de deck, dans lequel on pourra piocher à tout moment pendant le set.
Il est alors temps de faire pleuvoir les décibels : première étape, choisir quatre morceaux qui constitueront la base du mix. Bien sûr, les tubes ne se lancent pas dans leur intégralité (imaginez un peu la cacophonie). Dans Fuser, il faut combiner les instruments (guitare, clavier, batterie) et les voix de chaque titre pour créer son propre son. Pourquoi ne pas commencer avec le flow de 50 Cent sur le rythme d’Imagine Dragons avec un peu de LMFAO pour le clavier ? Pour faire son choix, il suffit de glisser-déposer les CD du deck du haut de l’écran jusqu’à la platine. La sélection peut aussi se faire plus rapidement, en utilisant les quatre boutons à droite du pad. Lorsque le curseur survole un morceau, une simple pression assignera un instrument à la table de mix. Mais la partie n'est pas gagnée pour autant.
Éviter la lassitude
Car oui, dans Fuser, la foule se lasse rapidement, et le joueur perdra la partie si elle quitte le concert. Il y a plusieurs moyens d’empêcher cela : tout d’abord, faire varier son mix. A tout moment pendant le set, le joueur peut faire appel à son deck pour changer sa création. Il est alors possible d’utiliser le glisser-déposer et les raccourcis évoqués plus tôt. Le DJ en herbe peut également faire tourner un disque en solo pour faire ressortir un instrument ou alors rendre individuellement chaque CD muet. Mais aussi enregistrer un instrument en plein live pour ensuite l’intégrer dans son mix. Ces actions ont pour effet de faire monter la barre de satisfaction du public, sur la gauche de l’écran.
Autre moyen de garder cette statistique au beau fixe : remplir les objectifs des spectateurs. Lors d’un set, plusieurs personnes vous demanderont des tâches précises, comme ajouter un peu plus de batterie, mettre un morceau pop ou uniquement des titres des années 2000. C’est une méthode particulièrement efficace pour ne pas lasser la foule, et donc éviter de perdre la partie. Mais tous ces éléments - les tâches à accomplir et la variation du mix - sont aussi là pour satisfaire le plaisir de jeu. En pleine partie, on s’étonne souvent de la cohabitation entre deux morceaux qui peuvent sonner particulièrement bien. De plus, lors de notre session de jeu, nous ne connaissions pas les spécificités de chaque tube. Ainsi, après quelques heures d’entraînement, il est fort à parier que le joueur saura quels titres valent le coup d’être associés, pour satisfaire le public tout en créant quelque chose d’agréable à l’oreille.
Pour Fuser, Harmonix s'est assuré de choisir des morceaux sur la même gamme de notes. Ainsi, en associant n'importe quels morceaux ensemble, le résultat ne sera jamais dissonant. Même si bien sûr, certaines cohabitations fonctionnent mieux que d'autres. Mais ça, le joueur devra l'apprendre par lui-même avec de l'entraînement.
Quelques minutes de gameplay pour Fuser
Les quatre étoiles dorées
Une barre de scoring est également là pour contenter les plus chevronnés (cinq étoile dorées étant la note maximale). Elle se remplit au fur et à mesure que le joueur répond aux demandes des spectateurs et fait varier son mix. Mais un dernier point a son importance pour y parvenir : le rythme. Juste au-dessus de la platine, un métronome symbolise le tempo de la musique (qu’il est d’ailleurs possible de changer pour encore plus de variation). Chaque temps est ainsi illustré par une petite barre blanche. Elle devient violette quand elle arrive sur le quatrième temps, soit celui où la transition sur un autre son sera la plus fluide. Pour maximiser les points, il faut ainsi changer de CD au bon moment. Une mécanique liée au scoring, mais aussi au plaisir de jeu. Nous avons ressenti beaucoup de plaisir à faire varier le mix sur le bon temps.
Au final, le titre comprend beaucoup d’éléments à digérer, ce qui n’est pas forcément évident de prime abord. Mais Harmonix nous rassure, Fuser intégrera un système de progression où les mécaniques arriveront au fur et à mesure. Tout cela se fera par l’intermédiaire d’un mode campagne avec différentes missions scénarisées, qui devrait durer une dizaine d’heures. Du côté de l’histoire, rien de bien surprenant : vous débuterez en bas de l’échelle jusqu’à devenir le meilleur DJ du coin. Peu importe le prétexte, l’apprentissage aura tout de même l’avantage de se faire de façon fluide et en douceur. C’est en tout cas ce qu’on nous a annoncé. Il faudra évidemment attendre d’avoir le jeu en main.
Freestyle et multijoueur
En marge du mode campagne scénarisé, Harmonix a aussi prévu un mode Freestyle. Dans ce dernier, le joueur est libéré des contraintes de scoring et d’audience pour se concentrer sur la création. Nous n’avons pas vu cet aspect du jeu à l’oeuvre, mais le studio nous promet de quoi enregistrer nos morceaux et les partager avec d'autres joueurs. D’ailleurs, Harmonix a évoqué un mode multijoueur mais n’en a pas donné les détails. On ne sait pas encore s’il y aura un mode versus. Harmonix prévoit de dévoiler de nouveaux détails prochainement.
Quelques informations annexes pour terminer. Il sera possible de personnaliser votre DJ : son apparence, ses expressions faciales ou encore ses tatouages. Enfin, le studio a évoqué des DLC pour Fuser qui viendront étoffer la playlist disponible à la sortie. “Ce sera l’occasion pour nous d’ajouter des morceaux plus niche” nous a-t-on expliqué. “Pour commencer, nous nous sommes concentrés sur des gros tubes pour parler au plus grand nombre”. Mais en l’état, Fuser donne déjà envie.
Nous avons bien apprécié notre temps en compagnie de Fuser. Avec son attention portée sur la création du mix plutôt que l’exécution de morceaux, Harmonix offre un concept plein de fraîcheur. La manière dont il est possible de changer d’instrument en plein set est grisante, surtout quand le résultat rend bien à l’écoute. Bien sûr, il faudra un peu d’entraînement avant de maîtriser toutes les mécaniques du titre et se faire à la gymnastique que demandent ses phases de jeu. Mais le studio nous a promis une courbe de progression tout en douceur. De plus, la complémentarité des modes campagnes et Freestyle, où il est possible de créer ses propres morceaux, nous a ravi. Ajoutez à cela un mode multijoueur dont on ignore encore les détails et vous avez Fuser, un titre qui sent bon les décibels et le plaisir de jeu.