Dynamique et ultra-violent, le Doom de 2016 occupe encore l’esprit de beaucoup de joueurs en tant que fast-FPS moderne de référence. Pour autant, cette réécriture de la franchise-clé qui donna ses lettres de noblesse au jeu de tir souffrait à l’époque d’un petit côté “répétitif et archi-bourrin” que les développeurs d’id Software assument et comptent bien corriger sur ce second opus. Après près de trois heures de jeu, le pari est-il réussi ? C’est ce que l’on va voir...
Video-preview Doom Eternal : Ce qu'on a pensé des trois premières heures du titre
C’est donc lors d’une matinée de janvier que nous avons eu l’occasion d’aller chez Bethesda France essayer Doom Eternal, sur PC, à 2 mois de sa sortie. Le staff d’id Software nous le précise très vite : les démos précédentes, accessibles à travers l’E3 2019 notamment, étaient très avancées dans la trame et pouvaient “perdre” le joueur, notamment au niveau de la plate-forme et du nombre de pouvoirs et armes à maîtriser. Aussi, notre session “2020”, d’une durée de près de trois heures, retrace les premiers chapitres de l’oeuvre, histoire de nous habituer progressivement au gameplay et à l’aspect évolutif de notre personnage.
Plus d’ambiances, plus d’histoires
Si le reboot 2016 nous faisait clairement comprendre, de manière brutale et assez comique, que le scénario n’avait ici pas grande importance, Doom Eternal rétorque rapidement par une immersion au sein d’un univers infernal au lore assez bien mis en avant. Le DoomGuy, éternel bouclier de l'humanité face aux hordes de monstres, se retrouve, tout comme dans Doom 2 en 94, de retour sur Terre, constatant tristement que cette dernière est envahi par les démons. Depuis votre forteresse orbitale, qui vous servira de hub et s’ouvrira progressivement, vous pourrez donc explorer différents endroits, des enfers jusqu’à leur antithèse, en passant évidemment par des environnements urbains décrépits, des zones glacées ou encore Exultia et son ambiance baroque du plus bel effet.
Varié, Doom Eternal l’est assurément, tâchant de ne pas enfermer trop longtemps le joueur dans une même configurations de combats ou de salles. Profitant de ces changements réguliers de décors, Doom Eternal s’ouvre aussi bien plus, proposant de superbes panoramas, mettant habilement en avant les talents artistiques du studio, qui n’étaient pas forcément la force de l’opus précédent. Sans être graphiquement exceptionnel, Doom Eternal n’en reste pas moins d’une extrême solidité sur sa technique et alterne avec brio arènes claustrophobiques et plateforme en environnements ouverts à la mise en scène parfois impressionnante et permise par un rutilant moteur idTech7. Ces zones au format multiple sont aussi l’occasion d’amener des pièges dans les niveaux : interrupteurs, flammes, lames, plateformes mobiles, lasers et autres mécanismes vous donneront souvent du fil à retordre, mais serviront aussi à éradiquer vos adversaires plus vite, si toutefois vous maitrisez les airs et une mobilité assez dingue, qui pourra parfois vous jouer des tours…
Gameplay : Apprendre les bases tout en démembrant !
Une mobilité exacerbée au coeur du puzzle de combat
En quelques dizaines de minutes, les bases du tir et du “combat puzzle” comme l’appellent les développeurs sont abordées. Armure, vie, et munitions forment un trio de ressources que vous devrez vous-même looter en tuant vos ennemis de différentes manières. Si vous manquez de vie, le “glory kill” s’impose comme un moyen de trucider l’adversaire avec classe lors d’une animation bien sentie, vous permettant alors de récupérer de la santé. Si vous manquez de munitions, c’est la tronçonneuse qui sera utile pour générer cette précieuse ressource, si toutefois vous avez suffisamment d’essence pour trancher vos adversaires. Enfin, si vous pensez qu’il vous manque de l’armure avant un combat corsé, le lance-flamme fixé sur votre épaule sera le plus indiqué. La clé d’un affrontement bien maîtrisé est donc de savoir très rapidement de quoi vous avez besoin, et de vous déplacer très rapidement, au sol comme dans les airs, pour l’obtenir.
Là dessus encore, id Software fait fort et propose du double-saut, du double-dash, et un level design visant à favoriser l’usage de ces techniques. Et si, en combat, le tout offre un spectacle saisissant, on pestera parfois sur diverses chutes qui viennent légèrement casser le rythme des affrontements. Gardez toutefois à l’esprit que ces soucis sont rares et que les chutes non-intentionnelles se ressentent le plus souvent sur les phases de plateforme pure, où on nous demande clairement d'exécuter un tracé défini pour arriver à rejoindre différents endroits de la map. Le plus souvent, on prendra un énorme plaisir à s’élever dans les airs, dashant sur les côtés, pour ensuite ralentir le temps et viser un point faible d’un élite sur le champs de bataille. Car oui, la customisation de l'équipement et du DoomGuy se veut plus poussée que jamais et ira même intégrer quelques friandises comme le slow-motion, un véritable bonheur pour les amateurs de belles séquences. Doom Eternal excelle véritablement dans cette notion de combat chorégraphié, dans lequel vous allez devoir très vite identifier qui éliminer, dans quel ordre le faire, et comment neutraliser les différents obstacles. Au sein d’un titre visiblement varié, cette chorégraphie de combat survitaminée, profitant de multiples ramifications exploitables côté customisation et pouvoirs, fait terriblement sens, au point même de gommer les défauts du premier opus. Une chose est donc sûre, ce Doom Eternal commence très bien son aventure…
Gameplay : Une atmosphère glaçante
Techniquement très au point et extrêmement jouissif grâce à ses combats qui gagnent en épaisseur et en mobilité, les premières heures de ce Doom Eternal nous ont emballé. Malgré quelques rares soucis sur certaines phases de plateforme, nous ne pouvons qu’être satisfait et envouté par le résultat. Et si Doom 2016 était l'ébauche linéaire et bestiale, bien qu'un peu trop monocorde, du fast-FPS moderne, Doom Eternal est en bonne voie pour s'imposer comme la vision ultime du concept, revue, corrigée, densifiée et diablement surboostée.