Avec Breakpoint, Ghost Recon entend confirmer la nouvelle direction empruntée il y a deux ans via l’épisode Wildlands : un monde ouvert pensé pour la coopération qui offre une nouvelle vision de la dimension tactique chère à la série. À maintenant près d’un mois de sa sortie, nous avons pu passer quelques heures dans la peau d’un ghost pour découvrir les premières heures de l’aventure et nous forger de nouvelles impressions à son sujet.
Notre video preview de Ghost Recon Breakpoint
Un bref rappel du contexte de cet épisode s’impose : une nouvelle fois dans la peau d’un ghost créé par vos soins, vous arrivez sur l’archipel d’Auroa afin de comprendre les raisons de la perte de contact avec Skell Technology, une entreprise spécialisée dans les hautes technologies prise en otage par un groupuscule militaire, les Wolves. Un rapt qui leur permet d’avoir accès à du matériel de haute technologie militaire venant vous compliquer la tâche à l’heure de libérer l’île de ses assaillants.
Ghosts in the cheh
Beaucoup de nouveautés ont déjà été évoquées dans nos précédentes previews, mais cette nouvelle prise en main fut l’occasion de confirmer ou d’infirmer quelques impressions sur celles-ci. Ainsi, les éléments de survie maintes fois présentés et testés ici sur la durée s’avèrent finalement assez légers : ils apportent bien quelques contraintes en cas de sévères blessures, mais restent globalement peu handicapants pour un joueur un minimum attentif, qui aura seulement besoin de panser ses plaies entre quelques missions plus ardues. Nous avons tout de même apprécié l’ajout de bonus temporaire quand vous campez dans un bivouac d’une part, et le système de gestion de l’endurance couplé à des pentes parfois délicates d’autre part, qui oblige à bien prêter attention au terrain sous peine de dégringoler un peu bêtement. Il faudra toutefois attendre de pouvoir écumer le contenu haut niveau pour mieux se rendre compte du caractère superflu ou non de cette dimension “survie”.
Si Wildlands n’avait pas à rougir de son côté jeu-service avec une moyenne annoncée d’un nouveau contenu par mois, Breakpoint entend pousser l’idée encore plus loin via l’ambitieux plan post-sortie qui nous a été présenté : le retour du mode Ghost War en 4V4 avec la présence de serveurs dédiés, un contenu end-game et histoire spécifique à chaque saison, l’ajout régulier de nouvelles classes, l’apparition régulière d’événements (le premier sur Terminator), de nouvelles missions de factions chaque jour, mais aussi l’arrivée des raids ne sont qu’une partie d’un programme copieux, qui s’avère sur le papier séduisant et ambitieux.
Jon Bernthal, le look coco
Une ambition qui se dévoile également au travers d’une immersion plus importante. Sans pour autant aller chercher du côté des grandes productions narratives, Breakpoint s’appuie en effet davantage sur son histoire que Wildlands, en proposant notamment une galerie de personnages variée et un antagoniste imposant incarné par le charismatique Jon Bernthal (The Punisher, The Walking Dead). Une volonté qui n’est pas sans rappeler un certain Far Cry, bien que l’histoire ici proposée reste tout de même un poil plus en retrait au profit d’une expérience qui reste centrée sur l’aspect tactique et coopératif. Des cutscenes régulières et un journal d’objectifs qui incite davantage à explorer et à récupérer des informations viennent tout de même apporter un peu plus de corps à l’univers du titre. De quoi se prendre un peu plus facilement au jeu donc, même si quelques écueils inhérents au genre (transitions cutscenes/gameplay avec un écran noir, trame de fond militaire qui ne cherche pas spécialement à être originale) ne nous incitent pas non plus à crier au chef d’oeuvre narratif.
Breakpoint & clique
Sans surprise, c’est encore une fois dans la dimension tactique et coopérative de ses affrontements que Breakpoint convainc le plus, ce que nous avons pu juger à la fois en PvP ou sur nos sessions en coopération à 4. Un système de loot et d’équipements plus poussé vient déjà s’inviter à la fête, sans pour autant faire basculer le titre dans la catégorie des shooters à stats : il reste en effet possible d’explorer librement le monde ouvert, et le côté “statistique” de l’ensemble ne ressort que pour quelques drones ou machines de guerre venant écumer certaines régions, pour lesquelles un équipement de meilleure qualité s’impose. Les arbres de compétences s’avèrent également plus denses, vous offrant notamment dès le début un choix entre 4 classes ( afin d’offrir davantage de spécialisation pour les amateurs de jeux en équipe.
Plus d’équipements, plus de compétences, ces choix viennent confirmer l’envie des développeurs de transformer leur titre original en une expérience bien plus complète et aboutie, bien qu’elle se fasse par le prisme de l’accumulation de couches supplémentaires plus que par un réel approfondissement de la prise en main. Mais il est difficile de leur en tenir rigueur car d’un autre côté, le coeur de son expérience de third person shooter garde ses qualités premières, avec un monde ouvert aux biomes variés et suffisamment bien construits pour justement offrir des sensations plaisantes dans la coordination des combats. On notera aussi la belle surprise offrant une exploration plus crédible et naturelle, à savoir l’ajout du mode éponyme tiré d’Assassin’s Creed Odyssey qui vous livre quelques indices sur les lieux à explorer sans placer directement un marqueur de quêtes sur la carte. Pour un titre avant tout pensé pour une expérience coopérative, l’idée fonctionne encore mieux et évite de trop mécaniser l’enchaînement des objectifs et les missions. Si vous y êtes réfractaire, on vous rassure, le mode exploration peut être désactivé dans les options.
Ghost Recon Breakpoint pourrait bien être à Wildlands ce que The Division 2 fut pour son prédécesseur. L’influence des autres productions d’Ubisoft se ressent assez nettement, qu’il s’agisse de la reprise du mode exploration d’Assassin’s Creed Odyssey ou de la volonté de créer une figure antagoniste forte à la sauce Far Cry, mais aucun de ces ajouts ne semble contre-nature : l’assimilation se fait naturellement et vient enrichir chaque base de la structure du jeu. L’épisode ne va pas forcément attirer les détracteurs du premier opus, mais devrait réjouir ses joueurs assidus en leur proposant une version plus poussée et plus dense de l’expérience. Malgré ses atours de jeu-service, il n’oublie d’ailleurs pas de proposer une histoire et mise sur l’immersion pour espérer rendre l’aventure plus marquante que celle de son aîné. De belles promesses donc, que l’on espère voir confirmées au début du mois d’octobre.