Dans la jungle, terrible jungle, les militaires sont morts ce soir. Prenez un commando d'élite composé de quatre soldats, plongez-les dans l'épaisse végétation d'une forêt tropicale et demandez leur de remplir différents objectifs tandis que rôde dans les parages l'un des chasseurs le plus entraîné et mortel de tout le bestiaire Hollywoodien, le Predator. Pensée en tant qu'expérience asymétrique multijoueur en exclu PS4, Predator : Hunting Grounds s'est laissé approcher lors de la gamescom pour une première session de gameplay dans la peau du chasseur et du chassé.
On repart, intervalle cinq mètres silence total
On retrouve le studio IllFonic à l'origine du quelque peu similaire Friday the 13th derrière ce rare projet de jeu multi au futur catalogue des exclus PS4. Similaire dans son idée de jouer sur les différences majeures de puissance entre deux équipes aux spécificités de gameplay très importantes. Si l'on incarnait une bande de sept gentils teenagers poursuivit par le méchant Jason Voorhees dans vendredi 13, l'une des deux équipes campe ici le rôle de quatre soldats surentraînés tandis que la seconde, constituée d'un seul et unique joueur, prend les commandes du Predator. Difficile de ne pas rapprocher le concept d'un certain Evolve qui jouait lui aussi la carte du gameplay asymétrique dans le but de créer un sentiment de tension constante, quel que soit le personnage incarné. Sous l'aile de la 20th Century Fox, qui surveille ce que le studio fait de sa créature, Predator : Hunting Grounds reprend à son compte la fantasy du film de 1987 afin d'en tirer un jeu mutli fidèle aux canons de la licence.
Toujours en alpha, la version du jeu montrée à la presse durant la gamescom nous proposait d'entrer directement dans une partie après avoir sélectionné son personnage et ses armes dans le lobby. Le rôle du Predator est quant à lui distribué aléatoirement à l'un des joueurs du serveur. Quatre classes sont disponibles pour les soldats : l'Assault, équipé pour le combat à moyenne portée, le COB et son fusil à pompe, le Scout rapide et léger et le Sharpshooter spécialiste des tirs à longue distance. Au fil des niveaux, les joueurs débloqueront de nouveaux équipements afin de personnaliser leur style de jeu.
La mission débute avec un objectif simple, localiser un satellite en piratant des terminaux situés dans des bases protégées par des soldats ennemis contrôlés par une IA. Une fois les renseignements acquis, il fallait ensuite aller télécharger un malware au cœur du système dans un autre campement éloigné dans la jungle. L'occasion pour l'équipe de quatre militaires d'évoluer dans la végétation dense de la forêt, de combattre, et de tenter de faire le moins de raffut possible pour ne pas révéler trop vite leur position au terrible chasseur extra-terrestre qui rôde.
S’il peut saigner, on peut le tuer
Le gameplay des soldats se déroule en vue FPS pour à la fois proposer une visée immersive, mais aussi réduire leur champ de vision périphérique face à Predator blindé de gadgets et joué en caméra TPS de son côté. Les ennemis de base disposent d'une intelligence artificielle très limitée pour le moment ; ils se mettent quelques fois à couvert, mais ne posent en général aucune difficulté à être abattus en quelques balles. Les joueurs sont d'ailleurs gratifiés d'un score final alimenté par leurs différentes actions sur le terrain, headshot, capture de terminaux, tir réussis sur le Predator, réanimation de ses partenaires, toutes ces actions participent à la progression de son personnage au fil des niveaux. Les sensations de tir sont plutôt bonnes sans pour autant proposer de mécaniques très avancées ou particulièrement originales. La seule spécificité notable de nos soldats est de pouvoir s'enduire de boue tel un bon vieux Schwarzy afin de réduire leur signature thermique durant quelques instants pour perturber la vision du Predator.
Le Predator de son côté débute la partie à un endroit plus éloigné de la jungle et dispose d'un attirail plus étendu de compétences. Rapide et rusé, il utilise les hauteurs à son avantage et peut se déplacer d'arbre en arbre via un système de grimpette semi-automatisée. Il suffit de presser une touche pour bondir entre les branches et couvrir de grandes distances là où les soldats en contrebas peinent à progresser dans la végétation. La tenue du super chasseur lui permet d'entrer dans un mode camouflage dont la durée dépend d'une barre d'énergie qui s'épuise en fonction de nos actions. Le système est assez proche de celui utilisé sur la combinaison de Crysis avec certaines capacités à l'impact plus lourd sur nos réserves énergétiques. On ressent rapidement la puissance du Predator, dans ses déplacements au bruit lourd caractéristiques, dans sa facilité à utiliser l'environnement pour se dissimuler, mais aussi dans son armement constitué au choix de griffes pour le corps-à-corps, ou d'un rayon plasma pour abattre ses proies à distance.
Malgré ce fort potentiel létal, il convient de ne pas foncer tête baissée dans une escouade resserrée de quatre soldats armés et vigilants. Notre barre de vie, certes plus massive que celles des militaires, ne fera pas long feu face aux quatre tirs nourris des joueurs. On se prend ainsi à entrer dans le petit jeu du chasseur attendant le moment le plus opportun pour fondre sur la plus vulnérable des proies. Grâce à sa vision thermique (qui consomme petit à petit nos réserves d'énergie), le Predator peut détecter les soldats isolés de leur groupe et leur tomber dessus grâce à une attaque sautée particulièrement dévastatrice. On déchaîne ensuite une série d'attaques de mêlée pour déchiqueter le pauvre soldat paniqué avant de déclencher une animation finale de mise à mort tout à fait dans l'esprit de la franchise (c'est-à-dire bien gore).
T’as pas une gueule de porte-bonheur !
Sans mise à mort, l'équipe adverse a tout loisir de venir relever le soldat en mauvaise posture et de reprendre le cours de sa mission. La partie se termine lorsque le camp des militaires est parvenu à remplir ses objectifs, si le Predator décime l'équipe entière ou si, à l'inverse, il se fait abattre par les soldats. L'équilibre entre les deux camps est assez bien restitué avec des humains faibles en solitaire, mais bien plus efficaces en équipe coordonnée. Sous la pression constante du chasseur, il convient donc de ne pas traîner à remplir sa mission et de toujours garder un œil sur les hauteurs à la recherche du moindre mouvement suspect. Si le concept du jeu semble efficace, son exécution l'est pour le moment un peu moins avec des graphismes loin d'être au niveau des standards actuels, des animations inachevées et autres bugs de collision. Espérons que tous ces écueils soient à mettre sur le dos de l'état de build pré-alpha de cette démo et que le studio parviendra à peaufiner son expérience avant sa sortie calée quelque part en 2020.
Sans grandes révolutions, Predator : Hunting Grounds joue la carte du shooter asymétrique dans l'idée de proposer une expérience multijoueur fidèle à sa célèbre franchise. Si cette traque en jungle épaisse aux allures du jeu du chat et de la souris coche différentes cases au catalogue du fan service, il lui reste encore de nombreuses choses à prouver afin de pouvoir prétendre tirer son épingle du jeu.