Après un premier épisode réussi, puis un second opus classé comme chef-d'œuvre vidéoludique, la saga Trine a fini par décevoir sa communauté de joueurs en 2015. La faute à un troisième chapitre simplifié, s'ouvrant à la plate-forme 3D et à la durée de vie exagérément courte. En 4 heures à peine, il était possible de voir la conclusion du jeu alors que le scénario de ce Trine 3 : The Artifacts of Power n'en était qu'à ses balbutiements. C'est donc avec impatience que les fans de la saga attendent Trine 4 : The Nightmare Prince. Mais ce retour aux sources est-il à la hauteur des espérances ?
Lors de notre essai de la version PC de Trine 4 : The Nightmare Prince, nous avons pu parcourir les six premiers niveaux du jeu sur les dix-huit de la version définitive.
C'est reparti pour une toute nouvelle aventure ! Amadeus le magicien, Pontius le chevalier gourmand et Zoya la voleuse au grand cœur se retrouvent une fois de plus pour sauver le monde. Cette fois-ci, ce qui s'apparente à une simple fugue est en vérité un véritable danger pour le royaume. Les sombres cauchemars du prince Selius se matérialisent et envahissent le réel pour y semer le chaos. Nos héros reprennent donc leur capacité unique, la magie, la force et l'agilité pour sauver Selius et une nouvelle fois, le monde d'un terrible naufrage.
Amadeus, Pontius et Zoya coopèrent à nouveau
Un visuel toujours aussi féérique
Avant de commencer pleinement cette nouvelle histoire, nous incarnons tour à tour nos héros préférés. On retrouve comme à l'accoutumée Amadeus, en paix dans un lieu reclus, Pontius dans un champ de citrouille, et Zoya dans une ville plongée dans l'obscurité. Même si le joueur atterrit en territoire connu donc, c'est un plaisir de rejoindre à nouveau ce trio de héros ainsi que ce Narrateur à la voix calme et reposante. En quelques secondes à peine, nous sommes plongés dans ce conte de fées, prêts à partir une nouvelle fois à l'aventure.
Comme d'habitude, alors que nous avons seulement parcouru les six premiers niveaux du jeu, les images n'ont cessé de nous charmer par leur direction artistique. Les années passent et pourtant, les développeurs de Frozenbyte continuent de nous séduire en proposant des univers toujours aussi soignés. Qu'ils soient sombres ou fleuris, l'ambiance féérique est omniprésente. Le tout est mis en avant par des effets de lumière magnifiques, une palette de couleurs variée et chatoyante et bien évidemment par la bande-son d'Ari Pulkkinen, le compositeur finlandais de la saga originale. On note tout de même quelques fausses notes. Les animations des personnages sont datées et les interactions avec le décor semblent limitées. On aurait aimé par exemple, voir les pieds d'Amadeus s'enfoncer dans la neige dans le tout premier niveau du jeu ou obtenir plus de sensations quand nos personnages plongent dans les eaux profondes.
Un retour aux sources convaincant ?
Trine 4 : The Nightmare Prince a voulu gommer le passé, celui de Trine 3 : The Artifacts of Power, pour s'approcher pleinement du plus grand succès de la série, Trine 2. À notre plus grand regret, la plate-forme en trois dimensions disparaît de ce nouvel épisode. Même si cette mécanique était mal utilisée dans l'épisode 3, cela ajoutait une nouvelle rythmique dans la série et des nouvelles aptitudes pour nos personnages comme la possibilité à Pontius de flotter dans les airs à l'aide de son bouclier. Mais cette supression pure et simple reste un choix cohérent de la part des développeurs puisque la 3D a souvent été décriée par les fans de la série. Mais était-ce réellement le véritable problème de ce troisième opus ? En parcourant la première partie de Trine 4, nous nous sommes rendu compte que ce qui n'allait peut-être pas dans Trine 3 n'était pas la 3D, mais bel et bien ses mécaniques de jeux simplifiées. En jouant à ce nouvel épisode, on en revient au même postulat : les mécanismes simplifiés nuisent au titre. Cela se ressent notamment quand le joueur incarne le magicien. Ce dernier, contrairement aux deux premiers jeux, ne peut plus dessiner ses cubes et les bouger dans tous les sens, mais simplement modéliser des caisses et les faire pivoter en appuyant sur la flèche du bas de notre manette. Malheureusement, malgré cette simplification, les contrôles d'Amadeus ne sont pas évidents vu qu'il est impossible de choisir avec précision l'objet à faire léviter dans les airs. Le héros se cantonne de choisir l'objet dans son champ de vision, au lieu de suivre la direction de notre joystick droit.
Cependant, que les fans de la première heure se rassurent puisque l'on retrouve, dans ce Trine 4, la force du second épisode ! Même si les nombreuses énigmes se résolvent sans difficulté aucune, c'est un plaisir de pouvoir appréhender les casse-têtes de la manière la plus libre qui soit. Plusieurs casse-têtes pourront être résolus de différentes manières, soit en contrôlant Zoya, soit en jouant avec les pouvoirs d'Amadeus. Certaines énigmes demanderont également de switcher entre les personnages et leurs différentes capacités pour espérer en venir à bout. Cependant, la prise en main est une nouvelle fois capricieuse, surtout quand il faut jouer avec la physique flottante des objets d'Amadeus et la combiner avec les différentes flèches de Zoya, et ce dans un temps réduit. Il n'est pas rare de faire apparaître une nouvelle caisse au lieu d'en déplacer une existante ou de changer de personnage à défaut de changer de flèche. Et, du fait de ces énigmes enfantines, le jeu se traverse d'une traite : en moins de deux heures, nous avons terminé les six premiers niveaux du jeu à 100%.
Pour finir, nous allons nous arrêter quelque temps sur Pontius. Ce chevalier héroïque sera une nouvelle fois mis de côté lors de ces six premiers chapitres et simplement utilisé dans les rares phases de combats du jeu. Mais contrairement aux premiers opus, son utilisation est bien moins convaincante qu'auparavant. Lors des combats, l'utilisation du bouclier ou même de son épée se fait plutôt rare. D'ailleurs, utiliser cette dernière nous place en position de danger et les sensations d'impacts ne sont pas au rendez-vous. On s'acharne donc sur nos ennemis sous forme de loups fantomatiques en utilisant le plongeon de notre héros. Bien plus efficace, celui-ci permet en un coup de fesses dévastateur de pulvériser l'adversaire, et surtout d'éviter la plupart des attaques.
Malgré les promesses d'un retour aux sources de la part des développeurs, il nous reste un arrière-goût amer de Trine 3 dans la bouche. Les six premiers niveaux sur les dix-huit disponibles dans le jeu final se parcourent en moins de deux heures. Les énigmes, même si elles semblent proches de celles de Trine 2, se révèlent bien plus simples qu'autrefois. Jamais nous n'avons buté plus de deux minutes à un même endroit et l'action est bien plus molle qu'auparavant. Heureusement, il reste cette direction artistique toujours aussi efficace ainsi qu'un univers et des personnages enchanteurs. Attendons maintenant le 8 octobre prochain pour se faire une idée définitive du nouveau projet de Frozenbyte.