Après 3 ans de service, le mode aventure de FIFA tire sa révérence. Son remplacant n’est pas inconnu des amateurs de la licence : Volta Football reprend en effet un concept proche de celui de FIFA Street, ici renommé et mis en lumière dans un mode dédié que nous avons eu l’occasion d’approcher, tout comme son grand frère sur rectangle vert.
L'annonce du mode Volta
Nous avons joué environ 2 heures au mode Volta, et un peu moins sur les matches “classiques” du mode coup d’envoi, le tout via la version PS4 de FIFA 20. Un délai suffisant pour d’une part appréhender les nouvelles sensations des matches à 11 contre 11, mais aussi découvrir l’une des principales attractions de cette année, qui n’avait jusqu'ici pas encore fait l’objet d’une présentation détaillée.
Du 11v11 en légers progrès
Commençons donc par les matches plus classiques, qui nous offrent une sensation familière année après année : comme le veut la coutume, le rythme a été ralenti entre l’épisode précédent et la première version de celui de cette année. Un premier choix de vitesse de jeu qui sera évidemment remanié dans les semaines à venir - entendez par là qu’il sera très probablement “accéléré” - et dont nous ne jugerons donc pas maintenant. Plusieurs défauts de l’édition précédente sont d’ailleurs encore bien présents, ce qui n’est pas pour nous rassurer lors des premières minutes de jeu : nous pensons notamment au caractère trop assisté des passes, ou au désormais célèbre “bug de l’engagement” qui vous offre une chance importante d’aller marquer sur un engagement en votre faveur.
Ce n’est qu’après quelques parties que les nouveautés évoquées lors de la présentation qui a précédé la prise en main commencent à montrer leur intérêt. L'affinement du système de dribble permet ainsi d’avoir un meilleur contrôle du ballon avec la semelle : l’ajout de nouvelles animations contextuelles permet par exemple de mieux guider le placement du ballon avant par exemple d’enchaîner sur un autre geste technique. Offrant plus de contrôle, le système n’empêche toutefois pas la plupart des gestes (Croqueta ou Dragback notamment) de pouvoir être lancés avec la même efficacité qu’avant, la première touche de balle faisant davantage la différence que son contrôle via l’utilisation de la semelle.
En revanche, côté défense, le tacle contrôlé gagne ici en intérêt puisqu’il s’avère plus rémunérateur qu’avant pour peu que votre timing soit impeccable, gommant partiellement les problèmes de contres favorables qui hantent la série depuis longtemps. Si votre timing d’intervention s’avère en revanche imprécis, attendez-vous toutefois à concéder quelques fautes. Pour rester sur la défense, notons pêle-mêle que les gardiens ne nous ont pour une fois pas fait de frayeurs sur cette première prise en main, et que la vitesse des défenseurs, trop prompts à rattraper des flèches ayant pourtant pris plusieurs mètres d’avance sur FIFA 19, a été légèrement revue pour offrir un rendu plus réaliste sur ce point.
La meilleure surprise de cette session est venue de là où on ne l’attendait pas : la nouvelle physique de balle couplée à l’ajout de nouvelles animations contextuelles sur les contrôles. L’idée peut sembler banale, mais le ballon colle désormais moins au sol et est sujet à quelques rebonds et davantage d’aspérité selon la façon dont il a été envoyé, le contrôle initial, la surface de pied utilisée pour la passe. Dans le jeu, l’influence est réelle, notamment sur les frappes puisque le rebond initial aura comme dans la réalité des conséquences sur la trajectoire de balle. Mais c’est surtout sur les passes en profondeur que nous avons vu une réelle différence : ainsi, un ballon arrivant parfaitement dans les pieds du joueur ciblé ne le ralentit pas dans sa course, mais il sera par exemple plus difficile d’enchaîner contrôle et course balle au pied si celui-ci arrive à mi-hauteur.
Les nouveautés du 11v11 en vidéo
C’est pas extra, Volta
Le 11 vs 11 évoqué, il est temps de se pencher sur Volta. Nous avons ici appréhendé l’ensemble du mode qui prend la forme d’une histoire scénarisée intégrée au sein d’un système plus global nommé World Tour : pour la faire courte, vous aurez l’occasion de jouer sur des terrains du monde entier (à sélectionner sur une map) pour enchaîner les tournois et évènements ponctuels. Parmi ces évènements, seuls certains feront progresser l’histoire et bénéficieront de cutscenes spécifiques, les autres prenant une forme plus classique et épurée en terme d’habillage. Sur les quelques parties menées, ce mode faisait la place belle à des compétitions aux règles quasi-procédurales (ajout ou non des murs autour du terrain, nombre de joueurs présents, durée des matches dépendant du nombre de buts à inscrire ou d’un chronomètre précis etc.) qui ne nous incitait pas vraiment à enchaîner les parties, la lassitude pointant vite le bout de son nez. L’ensemble manque encore de diversité et d’âme, et l’on craint pour le moment que ce World Tour ne soit trop propice au remplissage via du contenu facile à créer. Espérons donc que FIFA 20 saura nous faire mentir au moment de sa sortie, notamment via l’ajout des leagues PvP et d'événements mondiaux déjà prévus, mais aussi avec des terrains plus variés se greffant à ceux d’Amsterdam, Londres et Tokyo que l’on espérait un peu moins sages.
Notons tout de même, et c’est appréciable, qu’il est possible de créer son joueur ou sa joueuse de A à Z, ainsi que de gérer ses statistiques - via un arbre de talents évoquant les modes Club Pro ou Aventure - puis son équipe, en recrutant progressivement de nouveaux joueurs via la progression. S’il n’était ici pas possible d’aller trop loin dans le mode, gageons que quelques pros et légendes devraient se greffer à l’ensemble sur des parties plus avancées. Il est d’ailleurs possible de se livrer à des matches de Volta en mode coup d’envoi avec n’importe quelle équipe de base du jeu, si jamais vous en doutiez. EA est volontairement resté évasif sur les possibilités de microtransactions, bien que les Volta coins ici présentés puissent être acquis directement en jouant et qu’une partie des tenues pour votre clique se débloque en réussissant des défis.
Côté jeu, et c’est ce qui nous intéresse le plus, Volta a malheureusement eu bien du mal à nous convaincre tant ses lacunes semblent faciles à cerner après n’y avoir pourtant consacré qu’un temps limité. Quelques bonnes idées restent à noter, comme le caractère accessible du mode qui peut offrir une première prise en main du titre pour les néophytes, la possibilité d’ajuster les terrains en retirant ou en gardant les murs autour, mais aussi la présence de célébrations et d’animations spécifiques ajoutant un caractère un poil plus spectaculaire à l’ensemble. Les “blocks” font d’ailleurs partie de ces nouveautés, et vous permettent lors des matches sans gardien (3v3 ou 4v4 donc) de forcer un défenseur à utiliser au mieux toute la surface de son corps pour bloquer un tir adverse. Mais c’est justement à ce moment que les premiers problèmes apparaissent.
En se jetant, les joueurs ont tendance via ces fameux “blocks” à détourner le ballon et raviver la flamme du classique “contre défavorable” qui va permettre à un deuxième attaquant rôdant dans le coin de convertir la balle de but ratée par son coéquipier. Nous n’avons rien contre les renards des surfaces, mais dans les modes sans gardien, ce type d’occasion a tendance à se répéter bien trop souvent dans les deux sens, même en montant en difficulté maximum ou en optant pour des formations plus défensives. Entre ça et les deux contre un, les buts finissent tous par se ressembler, justifiant le sentiment de lassitude qui peut rapidement pointer le bout de son nez. Le 5v5, mieux équilibré, pourrait sauver l’ensemble, mais il peine également à séduire du fait d’une prise en main trop proche de celle du jeu de base. S’ils sont utiles et plus faciles à sortir, les gestes techniques restent ainsi très dispensables, empêchant le mode de s’offrir le brin de folie qui lui aurait conféré une vraie âme.
FIFA 20 ne nous a clairement pas rassuré avec son mode Volta, au gameplay pour l’instant mal équilibré et dont la forme actuelle du World Tour semble propice au remplissage. Malgré ce premier contact peu rassurant, il a toutefois su nous surprendre avec sa partie plus classique en 11V11, certes encore très perfectible, mais qui offre quelques ajouts bien sentis notamment du côté des animations de contrôle et de la balle, aux effets par ailleurs bien perceptibles lors des frappes et des contrôles en pleine course. Sans nous éblouir, la direction prise par ce nouvel opus semble donc au moins nous orienter vers une prise en main plus intéressante : reste à voir ce que l’ensemble donnera à son lancement, toujours attendu pour la fin septembre.