Il y a encore quelques années, qui aurait pu prédire l’avenir de Darksiders ? Fruit de la collaboration entre le talentueux Joe Madureira et THQ, le premier épisode avait, en 2010, passé son examen de passage avec mention, en singeant intelligemment plusieurs titres disparates, de Zelda à Portal. Sa suite, légèrement inférieure, ne mettra que deux ans pour nous parvenir à l’inverse du troisième opus qui ne sortira qu’en 2018, les problèmes de THQ n’étant pas étrangers à cet état de faits. Retrouver un nouvel épisode de la franchise aussi rapidement est donc assez étonnant, bien que le jeu en question, Darksiders Genesis, se présente comme un spin-off proposant d’incarner deux cavaliers de l’Apocalypse, War et Strife, jusqu’ici inédit.
Strife sort de l'ombre dans ce premier trailer de Darksiders Genesis
Nous avons pu jouer près de 20 minutes à deux démos, la première proposant de visiter un donjon alors que la seconde était dédiée à un combat de boss.
Entre exploration et hack ‘n slash
Tout en officiant dans le registre de l’action/aventure, les trois premiers Darksiders proposaient un système de combat abouti. Il est donc logique pour ce spin-off que les frères Madureira aient opté pour le hack ‘n slash fortement saupoudré d’un aspect plates-formes. Sur ce point cependant, nous avons constaté de gros soucis de visibilité à cause d’éléments du décor au premier plan masquant souvent l’action. Bien que les développeurs aient essayé de régler le problème en hachurant la silhouette du personnage, dès lors qu’il se trouve derrière un objet, la solution ne semblait pas tout à fait optimale. Il conviendra ainsi de vérifier dans la version finale jusqu’à quel point ce problème sera récurrent si tant est que Airship Syndicate n’ait pas trouvé des solutions pour atténuer ce défaut. Malgré tout, nous avons pu terminer le donjon à disposition et juger des mécaniques de jeu.
Précisons dès le départ que le titre emprunte quasi essentiellement au hack ‘n slash son action frénétique, les éléments RPG étant ici réduits à leur plus simple expression. Certes, vous pourrez débloquer des techniques plus puissantes au fil de l’aventure, oui, vos adversaires droperont des objets mais ces derniers vous serviront principalement à récupérer de la vie ou de l’énergie pour balancer de puissantes attaques. En somme, Darksiders Genesis renvoie davantage aux deux jeux Lara Croft qu’à Diablo d’autant qu’on devra souvent utiliser des poutres et autres crochets suspendus dans les airs pour progresser. Il est d’ailleurs amusant de constater à quel point Genesis est proche du premier Darksiders tant dans les animations que la façon d’avancer dans les niveaux en activant des leviers, en usant des corniches, en cherchant des coffres recelant de puissants artefacts ou, bien entendu, en charclant à tout va. A ce sujet, il sera possible de switcher à tout moment entre War, disposant d’une énorme puissance d’attaque, de son épée et d’un style privilégiant le corps à corps, et Strife, plus à laisse pour attaquer à distance avec ses deux flingues (le tout se transformant alors en Twin stick shooter) et ses attaques spéciales synonymes d’une pluie de mines et d’un doppelganger pouvant nous épauler pendant quelques secondes. L’action s’avérait relativement claire et lisible même si ici aussi, les problèmes de caméra s’invitaient parfois en fonction de l’endroit où on combattait. Rien de trop méchant cependant.
Une superbe DA au service d’une nouvelle aventure
Concernant la forme, le talent des frères Madureira fait une fois de plus la différence. Profitant d’une superbe DA (exception faite des cut scenes dans un style comic book dénotant un peu avec la DA générale plus détaillée et marquée) et d’un level design plutôt clair (une map permettant de s’y retrouver facilement et de voir tous les points d’intérêts), la progression était fluide hormis à un ou deux endroits où il n’était pas aisé de savoir où on devait se rendre. Néanmoins, en analysant la situation, on parvenait rapidement à s’y retrouver et à progresser afin de profiter d’un bestiaire comprenant des mobs de base, certains lieutenants plus retords et un boss pour un combat long mais accessible dans une gigantesque salle évoquant le repaire de Smaug dans Le Hobbit.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour parler de durée de vie, il devrait y avoir de quoi faire, en solo et en coop, le genre se prêtant parfaitement bien à des sessions à deux. Alors que l’info n’a pas encore été donnée, on imagine que le tout se jouera en online et éventuellement en local. Une bonne nouvelle au final que ce Darksiders Genesis qui, cerise sur le gâteau, reviendra sur les événements ayant précédé le premier Darksiders. Mine de rien, la saga met en place une mythologie de plus en plus étendue et en attenant le 4ème volet (non encore annoncé), on a hâte de retrouver cet univers qui proposera à n’en pas douter son lot de boss fights épiques et d’environnements disparates.
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Après un excellent Battle Chasers malheureusement passé un peu inaperçu, la team Madureira revient avec un nouvel épisode de la saga Darksiders, aussi bien inspiré par le hack ‘n slash que Lara Croft and the Guardian of Light. Un mélange qui a du sens et qui semble prometteur, notamment grâce à son action effrénée et sa belle direction artistique. Malheureusement, de nombreux problèmes de caméra et quelques sauts hasardeux nous ont un peu sortis de l’expérience qui n’en est pas moins restée agréable. Impression mitigée donc même si on a envie de croire que les soucis entraperçus ici et là seront corrigés d’ici la sortie du titre qui devrait intervenir avant la fin de cette année.