The Outer Worlds est le prochain bébé d’Obsidian Entertainement et la chose se remarque au bout de quelques minutes seulement. Désormais calé pour une sortie le 25 octobre prochain, nous avons profité de cet E3 2019 pour assister à trente minutes de présentation de gameplay de ce RPG mélangeant la science-fiction, l’humour et l’action. Un cocktail au doux parfum de Fallout New Vegas, l’une des perles du studio dont on retrouve de nombreux éléments dans cette nouvelle licence.
Notre vidéo preview de The Outer Worlds
Perdu dans l'espace
Notre démo débute aux abords de la ville de Fallbrook, bourgade aux inspirations entrecroisées entre art-déco, port de boucaniers et décor de vieux westerns. Les lieux donnent le ton de la direction artistique choisie par Obisidian pour cette planète éloignée où le joueur débarque un peu malgré lui suite au crash de son vaisseau. Après plus de 7 ans passés en état d’hibernation artificielle, l’heure est à l’exploration de différentes planètes (4 aux dernières nouvelles) colonisées à la sauvage par des corporations privées pour lesquelles vous pourrez choisir ou non de travailler. The Outer Worlds entend accorder une grande liberté au joueur, maître de son propre vaisseau à partir de quelques heures de jeu et donc capable de se déplacer aux quatre coins de cette galaxie. Si le titre s’annonce vaste, il ne prétend pas non plus jouer dans la cour des open world massifs, mais préfère mettre en avant différentes zones créées à la main de taille équivalente à celles trouvées dans une série telle que Borderlands.
Est-ce toi New Vegas ?
Mais revenons à nore mission du moment, aux portes de Fallbrook prêt à rencontrer l’une des représentantes de la corporation Sublight, une certaine Catherine Malin qui nous invite à aller reprendre, par la force ou autres moyens détournés, l’entrepôt d’un élevage local de porcs génétiquement modifiés afin de produire des tumeurs comestibles au bon goût de bacon. Bon appétit bien sûr ! Cette première phase de dialogue donne le ton d’un RPG à la Obisidian, bourré d’humour, de cynisme et surtout de choix. En fonction des statistiques de notre personnage et de ses différentes relations locales, certaines options narratives comme celles liées au charisme ou l’intimidation seront débloquées. Du classique pour un jeu du genre me direz-vous, mais du classique revisité à la sauce compagnons de route. Nous étions, en effet, accompagné de deux PNJ amicaux, Ellie et Nyoko, une bagarreuse alcoolique et une médecin à la langue bien pendue. Ces personnages disposent de leurs propres talents et sont capables d’intervenir durant vos phases de dialogue afin de palier à certaines de vos faiblesses. Le jeu en équipe semble à ce point important qu’Obisidian a même prévu une spécialisation « leadership » pour notre personnage aux talents utiles pour booster la puissance de notre groupe.
La mission acceptée, direction l’extérieur de la ville au cœur de la zone de Monarch Wilderness, la plus vaste du jeu selon l’équipe de développement. On y découvre un environnement exotique et alien, terraformé par les colons au rendu graphique correct, mais à l’ambiance quelque peu clichée de science-fiction (immenses champignons, cratères désertiques, etc.). La technique ne sera certainement pas le point fort de cet Outer Worlds avec ses animations faciales très figées et un manque d’effets visuels à l’écran. Le public ciblé l’attend bien plus pour son volet RPG combiné à la réputation d’Obsidian en matière de création de scénario impliquant des PNJ au caractère bien trempé et des corporations à l’éthique douteuse.
Un volet action en deça
The Outer Worlds se joue à la manière d’un FPS, comme un certain New Vegas dont le studio souhaite en faire une sorte d’héritier spirituel. Le VATS est remplacé par un mode bullet time justifié par un effet secondaire de notre cryogénisation prolongée. Sans grande sensation de punch, le fun des affrontements semble se reposer sur l’utilisation de diverses capacités au temps de rechargement très court et sur la possibilité de donner des ordres à votre équipe à la manière d’un Mass Effect. Ralentir le temps donne l’opportunité de mieux cibler les points faibles d’adversaires à l’intelligence artificielle assez peu avancée dans cette présentation. On compte d’avantage sur la variété de l’arsenal pour quelque peu pimenter les choses avec des armes de mêlée empoisonnées et autres canons à particules aperçus dans cette démo.
Le titre se montre bien plus prometteur du côté des possibilités de dialogue offertes au joueur et débloquées grâce à ses talents. On sent qu’Obsidian s’est lâché question écriture avec en ligne de mire l’idée de proposer un RPG dans lequel le monde s’adapte en permanence à nos décisions. Il est par exemple possible de faire ami ami avec toutes les corporations, de vous brouiller avec l’intégralité du système ou même de choisir des options de dialogue clairement marquées de la mention « idiot » si tel est le personnage que vous souhaitez incarner. Le studio évoque la notion de « reactive RPG » grâce à l’introduction d’une mécanique nommée « Flaw ». Certains choix auront pour conséquence unique de proposer un bonus permanent au joueur au prix cependant d’un malus dans une autre catégorie. Devenez par exemple la cible de nombreux headshots pour gagner une résistance hors norme aux tirs à la tête avec comme légère contrepartie le fait de devenir légèrement débile… Ce sont ça aussi les choix et les conséquences à la sauce Obisidian.
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Malgré une technique obsolète, The Outer Worlds parvient à titiller notre fibre d’amateurs de RPG dans lesquels nos choix possèdent de réelles conséquences. Nostalgiques de Fallout New Vegas, nous y retrouvons de nombreuses similitudes en matière d’écriture, de tonalité, d’humour et de système de combat. Si l’on ne doute pas d’y dénicher les qualités habituelles des productions Obsidian, on espère que le studio parviendra à équilibrer sa proposition, avec des combats un poil plus pêchus afin de ne pas ternir les qualités de mécaniques RPG qui semblent maîtrisées.