Après une pause d’un an, les Français de Kylotonn reviennent avec WRC 8, leur quatrième participation à la série tirée de la licence officielle. Nouveau mode Carrière, nouvelle interface, et surtout une physique revue et corrigée pour offrir aux fans de rallye un gameplay plus nerveux. Comme quoi, lorsqu’un studio a plus de temps, de bonnes choses se produisent automatiquement !
WRC 8 se dévoile
Nous avons pu découvrir WRC 8 à l'occasion d'un événement organisé à Paris par Big Ben. Nous avons eu droit à une présentation orale d'environ 15 minutes, puis avons essayé le jeu pendant environ une heure. WRC 8 tournait sur PC et était jouable au volant.
Vous l’avez probablement remarqué, mais en 2018, le studio Kylotonn a préféré faire l’impasse sur un nouvel épisode de WRC, préférant prendre son temps pour peaufiner son nouveau bébé. Bien leur en a pris, car si WRC 7 était somme toute très correct, on sait que l’équipe a largement le potentiel pour proposer un titre plus complet, plus précis. Plus intéressant, en somme. Mais pressé par les impératifs du calendrier et ceux imposés par l’obtention de la licence officielle, Kylotonn n’a jamais eu le temps, ni même les moyens, de franchir un cap. D’atteindre le niveau que l’on attendait de lui, après le très encourageant WRC 5. Et si c’était pour cette année ?
Une Carrière qui prend du volume
Si l’on avait pu reprocher à WRC 7 un vrai manque de profondeur dans son mode Carrière, les choses devraient être bien différentes avec WRC 8. Certes, on attend encore de voir à quel point l’ensemble sera mis en scène, mais Kylotonn nous a promis un vrai travail de création et de gestion de son équipe, avec un arbre de compétences qui permettra petit à petit de débloquer de nouveaux types d’employés. Des techniciens et des ingénieurs pour améliorer ou réparer plus vite son bolide bien évidemment, mais aussi des météorologues qui seront capables de vous indiquer, avec plus ou moins de précisions, les conditions à venir dans la prochaine épreuve. De quoi vous permettre d’affiner vos réglages ou de modifier en conséquence votre type de pneus. Si nous avons dû nous contenter d’une présentation orale, ces quelques informations ont suffi à attiser notre intérêt : c’est en rentrant dans ce genre de considérations techniques que WRC 8 saura passionner les fans de rallye. Reste à voir si cela sera fait correctement, mais si la Carrière a bénéficié du même soin que le moteur physique du jeu, alors on peut se montrer confiant. Gardez toutefois à l'esprit que le titre de Kylotonn n'a pas la prétention de se mesurer à DiRT Rally 2.0. Celles et ceux qui recherchent un réalisme exacerbé feraient mieux de passer leur chemin, l'idée n'est pas là.
Pour apporter un peu de rythme à cette carrière, mais surtout un peu plus de variété, les développeurs ont eu l’idée d’incorporer des événements spéciaux. De temps à autre, le joueur pourra recevoir des invitations à des courses « retro », qui lui permettra de conduire quelques unes des autos les plus emblématiques de l’histoire du rallye. Une idée qui rappelle ce que fait Codemasters sur la série F1 et qui fonctionne plutôt bien. On a donc assez peu de doute sur l’efficacité de la recette.
Une conduite plus nerveuse
Kylotonn avait un message à faire passer lors de cette présentation : le studio a pris son temps pour revoir son moteur de jeu, et notamment toute la gestion de la physique, avec comme principaux axes de travail la physique des pneus ou celles des suspensions. L’idée étant d’offrir une conduite plus réaliste évidemment, mais surtout plus dynamique. Et dans les faits, c’est bel et bien le cas : si vous étiez habitués aux sensations des derniers épisodes, il va vite falloir oublier tout ce que vous aviez appris. S’il reste un jeu de rallye réaliste mais facile d’accès, WRC se montre plus exigeant que ses prédécesseurs sur les changements de direction ou les freinages sur surface meuble. On sent les pneus et la suspension qui travaillent, ce qui perturbe dans la mesure où l'on n'attendait pas ce genre de feeling de la part de ce jeu. Nous nous sommes ainsi fait prendre au piège à plusieurs reprises, sur les spéciales de Turquie ou d’Argentine, où la caillasse et petits virages en épingle nous ont surpris plus d’une fois. On s'est fait gentiment chahuté par des routes qui étonnent par leur étroitesse, dans un jeu qui se veut plus grand public qu’un DiRT Rally 2.0, par exemple. Combiné à l’excellente sensation de vitesse procurée par les différentes autos que l’on a pu prendre en main, tout cela donne vie à un jeu de rallye plutôt facile d’accès mais pas déplaisant, bien au contraire.
Les puristes pourront reprocher, à juste titre, que les voitures sont toujours aussi légères et que l’on sous-vire et sur-vire finalement très peu, ce qui simplifie grandement la conduite. Toutefois, il y a quand même suffisamment de fond pour pouvoir s’amuser, ne serait-ce que grâce à la précision des contrôles, la vitesse et surtout le level-design des spéciales qui sont franchement réussies. Le studio a soigné le visuel et si l’on est évidemment loin des grandes productions, le jeu offre un visage plus souriant qu’à l’accoutumée. Un détail qui met en valeur l’une des grandes nouveautés du jeu : un véritable système de météo dynamique. Un ajout de poids puisqu’il met en valeur les graphismes du jeu, dans le même temps qu’il impose de préparer correctement ses courses. On notera tout de même, sur route humide, un comportement peut-être un peu stéréotypé, mais la version qui nous a été présentée était loin d’être représentative du jeu final et l’équipe semble consciente des lacunes qui existent à ce jour. Nous avons ainsi déniché plusieurs bugs qui devraient vite disparaître d’ici la sortie, fixée pour septembre 2019.
Les images utilisées dans cet aperçu ont été fournies par l'éditeur.
Rapide et extrêmement complet, WRC 8 pourrait incarner une alternative solide à DiRT Rally 2.0, pour quiconque serait à la recherche d’une jeu de rally amusant et plus accessible. N’allez toutefois pas croire que le titre de Kylotonn vous brossera dans le sens du poil, car le jeu a suffisamment de hargne pour vous envoyer dans le fossé. Reste à voir si le contenu sera fidèle aux promesses du studio, mais pour le moment, difficile de ne pas être au moins un peu enthousiaste.