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Comme promis lors de la campagne de financement participatif qui a quasiment atteint les 3 millions de dollars, Atari répond aux questions posées sur la page Indiegogo par l'intermédiaire de Rob Wyatt, l'ingénieur système recruté pour la conception de la VCS et connu pour sa participation aux projets Xbox et PlayStation 3.
Plus qu'un PC sous la TV
Rob Wyatt revient d'abord sur le positionnement de la console, affirmant que l'Atari VCS "n'est pas qu'un PC sous la TV", option facilement réalisable pour les utilisateurs intéressés, mais une machine dans un environnement contrôlé afin d'offrir la meilleure expérience pour l'utilisateur :
Une console doit être un environnement contrôlé, basé sur du matériel connu, à la fois pour l'utilisateur et le développeur. Si la qualité des jeux reste l'élément crucial, l'utilisateur doit pouvoir regarder Netflix, utiliser Spotify ou recevoir des notifications de ses amis en ligne de façon transparente : cet ensemble améliore l'expérience dans un écosystème donné.
Pour les utilisateurs qui le souhaitent, la VCS pourra cependant être utilisée comme un PC. D'un point de vue technique, les développeurs seront libres d'utiliser les technologies de leur choix. Aucune interface de programmation ne sera imposée.
Les APU Ryzen trop gourmands pour la VCS ?
Wyatt confirme qu'Atari dispose de prototypes fonctionnels, mais dont le facteur de forme ne correspond pas au produit final. Autrement dit, la carte mère n'est pas intégrée au boîtier de la VCS, mais le prototype permet de tester le système, les performances ou encore la dissipation thermique. Ce dernier critère semble avoir eu raison de l'option Raven Ridge, la dernière génération d'APU AMD un moment évoquée comme une évolution possible du processeur Bristol Ridge annoncé (un APU AMD 9630P). Selon Wyatt, la performance aurait été marginalement meilleure à enveloppe thermique comparable. Atari a donc décidé d'augmenter la mémoire de 4 à 8 Go plutôt que de mettre à jour l'APU, un Bristol Ridge finalement doté d'une puce Radeon R7.
Une plate-forme totalement ouverte, mais sécurisée sous Atari OS
L'ingénieur système revient enfin sur l'aspect ouvert de la console, l'opposant aux produits de ses anciens employeurs, Microsoft et Sony.
Depuis que les consoles de jeu existent, les gens ont voulu jouer avec les modifier ou écrire du code pour elles. Les propriétaires des plate-formes répliquent généralement en plaçant des barrières artificielles. Tout le monde a déjà entendu l'argument classique de la sécurité et de l'expérience utilisateur justifiant la mise en place de ces barrières.
Selon lui, les raisons seraient plus profondes et nuiraient à l'expérience utilisateur :
Tout d'abord, si les consoles sont vendues à perte, le fabricant doit s'assurer que vous achetiez pour un certain montant de contenu ou de périphérique. Si le client installe Linux et n'achète aucun contenu, l'argent et perdu et le fabricant lui a fait un cadeau. Microsoft l'a appris à ses dépens avec la première Xbox : les gens l'ont piratée et installé XBMC. C'est un lecteur multimédia fantastique, mais Microsoft a perdu une fortune. L'autre raison est que les fabricants ne veulent pas de compétition : la dernière chose souhaitée, c'est que l'utilisateur puisse charger un jeu gratuit, ou pire, acheter un jeu meilleur que ceux disponibles dans leur magasin à un développeur tiers et le faire tourner sur un système qu'ils ne contrôlent pas.
La conclusion est que dans l'ensemble, il n'y a pas de raison qu'une console ne puisse être à la fois ouverte et sécurisée et qu'avec un modèle économique plus moderne, les deux parties puissent être gagnantes : Atari a donc décidé d'être neutre et de ne restreindre aucun contenu pour raison politique ou de compétition et d'offrir une totale liberté aux développeurs et aux utilisateurs.
La console tournera sous AtariOS, avec un noyau GNU/Linux fortement modifié, mais une distribution Linux standard sera installable avec le plein accès à tous les composants. Enfin, Wyatt annonce que les programmes de développement seront bientôt disponibles, mais que tout développeur voulant travailler sur VCS peut déjà le faire en utilisant les bibliothèques standards Linux, les différences avec AtariOS étant minimales.