Sur le plan juridique, la loi française a souvent eu tendance à favoriser l'éditeur plutôt que les créateurs. Ainsi, certains développeurs à l'origine de licences aujourd'hui reconnues comme cultes, ne touchent pas un centime de droits d'auteur. En effet, dans la plupart des cas, les jeux vidéo sont considérés comme une œuvre collective, ce qui signifie que la propriété intellectuelle revient à l'éditeur.
Fait rare, une bataille judiciaire a cette fois-ci tournée dans le sens d'un créateur. Fréderick Raynal, que l'on peut aisément considérer comme le papa du visionnaire Alone in the Dark, a finalement fait reconnaitre ses droits face à Atari, anciennement Infogrames, après une poursuite judiciaire lancée en 2005. Suite à un examen d'expert, il a été reconnu que "la société éditrice n'avait pas eu un rôle de direction et que c'est le travail des différentes personnes physiques qui avait été prépondérant".
Il a ensuite été prouvé que Raynal était effectivement l'auteur du gameplay iconique de la série qui fut ensuite repris dans les cinq épisodes de la saga Alone in the Dark. L'homme recevra donc des dommages et intérêts pour contrefaçon de droit d'auteur d'un montant proportionnel à la réutilisation de ses technologies dans les différents volets. Il s'agit donc d'une bonne nouvelle pour les créateurs qui, comme Fréderick Raynal ont été dupés par leur éditeur. Espérons que cette décision pourra faire jurisprudence pour les batailles juridiques similaires...
Extrait d'Alone in the Dark
Source : AFJV