Ça y est, NVIDIA a enfin lâché les spécifications techniques de son plus gros GPU à venir sur architecture Pascal, le GP100. Toutefois, et malheureusement pour nous, il n’est pas encore question d’évoquer son application dans les produits grand public et les futures GeForce...

C’est peu dire que l'intervention de Jen-Hsun Huang, le PDG de NVIDIA, était attendue à l'occasion de la GPU Technology Conference, alors que tous les amateurs de hardware attendaient de pied ferme de nouvelles informations concernant les futures cartes graphiques GeForce. Des cartes qui, rappelons-le une nouvelle fois, exploiteront un GPU sur architecture Pascal gravé en 16 nm FinFET. Mais autant couper court de suite à vos attentes, il n’a malheureusement pas été question durant cet événement des futures cartes graphiques grand public.

NVIDIA s’est cependant montré très loquace concernant Pascal, allant jusqu’à dévoiler son fameux GPU GP100… réservé pour l’heure à la carte Tesla P100, un accélérateur pensé pour les serveurs de calcul. Cette carte exploitera notamment le nouveau lien NVLink offrant une bande passante de 160 Go/s (via 2 connecteurs de 400 broches). La Tesla P100 adopte un format particulier, facilitant son installation dans les serveurs et son refroidissement, ce qui explique que NVIDIA ait pu pousser le TDP de cette carte à 300 Watts.

Un GPU monstrueux

La puce en elle-même fait 610 mm² et intègre environ 15,3 milliards de transistors, contre 8 milliards répartis sur 600 mm² sur le GM200 des GeForce GTX Titan X et 980 Ti. Et la puissance développée est, comme on pouvait s'y attendre, assez monstrueuse. A ce titre, NVIDIA a annonçé une puissance de calcul pouvant dépasser les 10,6 TFlops à la virgule flottante en FP32, là où la Titan X se contentait de 6,6 TFlops. En FP16 (demi précision), la Tesla P100 monte à 21,2 TFlops, tandis qu’elle atteint 5,3 TFlops en FP64 (double précision).

Tout cela est rendu possible au niveau du GPU par l’utilisation de 3584 unités de calcul réparties au sein de 56 blocs SMx (bien que la puce comporte au total 60 de ces blocs). On compte également quelques 224 unités de texturing (TMU), l'ensemble étant cadencé à 1328 MHz de base, avec une possibilité de monter à 1480 MHz en mode GPU Boost. La carte exploite 4 Mo de cache L2 et profite d’une interface mémoire 4096 bit, associée à 16 Go de mémoire HBM2 cadencée à 700 MHz, ce qui donne une bande passante mémoire de 720 Go/s. C'est environ 40% supérieure à ce qu’offre un GPU Fiji XT chez AMD avec mémoire HBM. NVIDIA a signalé avoir débuté la production en volume de cette carte Tesla P100 et envisage les premières livraisons en juin. Il y a fort à parier que ce monstrueux GP100 sera aussi utilisé par la firme pour la conception d’une nouvelle GeForce Titan, même si aucune information n’a filtré concernant un tel projet.

Compatibilité assurée avec la GDDR5(X)

D’ailleurs, en ce qui concerne les futures GeForce grand public, qui seront déclinées dans des gammes inférieures, il est désormais officiel qu’elles seront loin de toutes bénéficier de la coûteuse mémoire HBM2. En effet, on sait maintenant de source sûre que l’architecture Pascal est parfaitement capable de supporter la mémoire graphique classique GDDR5. Jen-Hsun Huang l’a confirmé en présentant le nouveau module Drive PX, la carte de calcul pensée pour les véhicules automobiles intelligents et autonomes qui exploite deux GPU Pascal au format MXM implémentés de manière traditionnelle, avec des puces mémoires classiques tout autour qui sont certainement de la GDDR5 (il est question de 4 Go et d’une bande passante de 80 Go/s). A noter que cette carte spécialisée dans le deep-learning compte en réalité quatre circuits graphiques sur architecture Pascal, puisqu’elle embarque également un jeu de SoC Tegra intégrant, en plus de 4 coeurs ARM A57 et 2 coeurs Denver, un iGPU Pascal chacun.

Et pour conclure sur le Deep Learning, sachez que NVIDIA a aussi profité de cet événement pour lancer son DGX-1, un supercalculateur doué pour l’apprentissage autonome et pensé pour répondre aux demandes des développeurs dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un supercalculateur qui est bien évidemment basé sur des cartes Tesla P100, et qui pourrait délivrer une puissance de 170 TFlops en demi-précision (FP16). Selon NVIDIA, c'est l'équivalent de 250 serveurs x86, et ce sur la base de 8 cartes Tesla P100.

Tous les regards sont maintenant tournés vers le Computex qui aura lieu à Taipei du 31 mai au 4 juin, et où pourraient (enfin) être présentées les cartes graphiques GeForce sur architecture Pascal.