Alors que l’arrivée sur le marché de ses nouvelles cartes graphiques Radeon se dessine plus précisément jour après jour, AMD prépare également l’arrivée de ses nouveaux processeurs, des CPU sur architecture Zen à propos desquels la PDG de la marque vient de livrer quelques détails intéressants.

A l’occasion d’une conférence téléphonique organisée avec les actionnaires de l’entreprise, la PDG d’AMD, Lisa Su, est revenu sur les grands défis qui l'attendent cette année, et notamment, le lancement de deux nouvelles gammes de produits très importantes sur les marchés des processeurs et des cartes graphiques. Si son discours ne nous a rien appris que nous ne savions déjà concernant les futures nouvelles Radeon sur architecture Polaris, il a néanmoins permis de clarifier certaines choses concernant les futurs processeurs sur architecture Zen. Des puces sur lesquelles a travaillé l’architecte renommé Jim Keller (avant de quitter AMD une fois sa mission terminée), et qui pourraient permettre à AMD de revenir dans la course face à Intel sur le marché du CPU.

Un lancement déterminant

On a ainsi appris que la stratégie de commercialisation d’AMD était dorénavant définie : les premiers processeurs Zen ne sortiront finalement pas à destination des serveurs (qui attendront début 2017), mais seront bel et bien d’abord adressés aux PC de bureau “haut-de-gamme”, a précisé Lisa Su. Faut-il prendre en compte ce qualificatif pour situer le niveau de performance atteint par ces processeurs et/ou les prix auxquels ils seront vendus ? Mystère. Toujours est-il que les premiers processeurs Zen seront lancés à destination du grand public dès cette fin d’année 2016 (sans plus de précisions), et que la cible des joueurs semble très importante pour AMD, le terme “gamers” étant revenu à plusieurs reprises sur le tapis.

Sans le confirmer totalement, Lisa Su a laissé entendre que ces nouveaux processeurs devraient être vendus dans la gamme FX, et ne pas donner lieu à l’apparition d’une nouvelle terminologie. Elle a aussi confirmé le support de la DDR4, et la présence de puces comprenant huit coeurs d'éxécution dans la gamme. AMD ayant a priori abandonné le design des coeurs CMT (des modules composés de deux coeurs qui partagent certaines ressources), Zen serait donc décliné sur des processeurs comptant “réellement” huit coeurs de calcul autonomes. En tout cas, AMD semble bien conscient des efforts qu’il lui faudra faire pour reprendre à Intel des parts de marché, Lisa Su ayant qualifié ce futur lancement de “nouvelle entrée” sur le marché des CPU Desktop hautes performances. C'est dire.

Pour offrir des performances solides avec ses processeurs Zen, AMD compte notamment sur une gravure des puces en 14 nm FinFET, et sur une nouvelle implémentation de la mémoire cache, qui doit bénéficier d’une bande passante beaucoup plus rapide qu’auparavant. Ainsi, Lisa Su parle d’un accroissement des performances de l’ordre de 40% par coeur et par cycle d’horloge par rapport aux performances offertes par les coeurs Excavator, derniers dérivés de l’architecture Bulldozer que l’on retrouve dans les processeurs Carrizo d’AMD. A noter qu’il n’a pas été question de PC portables durant cette partie de la conférence.

Terminons en revenant sur le sujet principal de ce briefing téléphonique : les finances d’AMD, qui a publié ses comptes pour le quatrième trimestre de l’année 2015. Comme attendu, les chiffres ne sont pas bons, tirés vers le bas par une baisse sensible du nombre de PC vendus, tandis que l’embellie enregistrées sur la fin d’année du côté des ventes de consoles PS4 et XOne (toutes deux équipées en APU custom AMD) n’ont visiblement pas eu l’effet escompté. Résultat : la division Computing & Graphics d’AMD (à opposer à la division Enterprise dont dépend l'activité serveurs) a posté un chiffre d’affaires de seulement 470 millions de dollars, là où sur le même trimestre un an plus tôt, elle réalisait 662 millions de dollars. Au global, le CA trimestriel d’AMD tombe de 1,24 milliard à 958 millions de dollars. Et si les pertes nettes de la firmes se rétractent, de 102 millions contre 364 millions l'an passé sur le même trimestre, cela s'explique grandement par l'amende qu'avait dû payer AMD à GlobalFoundries en fin d'année dernière. Plus que jamais, les lancements des GPU Polaris et des CPU Zen seront déterminants pour l’avenir de la société, qui cherche depuis de nombreuses années à retrouver rentabilité et stabilité.