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Raja Koduri, le directeur du Radeon Technology Group, s’est exprimé au sujet de ce qui se prépare sur le front des cartes graphiques AMD pour cette année. Sans faire de grandes révélations, il confirme néanmoins plusieurs rumeurs apparues récemment...
La communication d’AMD autour de l’arrivée de sa nouvelle génération de cartes graphiques Radeon est assez active en ce moment, au point qu'il ne se passe pas une semaine sans que de nouvelles informations surgissent à son propos. Pour rappel, celle-ci sera basée sur de nouveaux GPU gravés en 14 nm FinFET sur une architecture nommée Polaris (en référence à l’étoile polaire). On a désormais la confirmation officielle que deux de ces puces sont actuellement en développement chez AMD, avec en ligne de mire une exploitation courant 2016 : Polaris 10 et Polaris 11. C’est la première fois que ces deux noms de code sont évoqués par Raja Koduri, directeur du Radeon Technology Group, qui a accordé une interview intéressante à plus d’un titre au site américain VentureBeat.
Si les GPU Polaris doivent marquer - selon AMD - une avancée très importante sur le plan de l’efficacité énergétique mais aussi des performances pures par rapport aux GPU qui équipent les actuelles Radeon, Raja Koduri insiste sur le fait que cette architecture ne fait que marquer un nouveau départ. “Vous en verrez plus dans le futur, Polaris n’est que le commencement de notre voyage à travers l’espace (...) Cette année, nous visons un score X en matière de benchmark. Mais l’année suivante, nous visons déjà une amélioration de ce score de 20%, à un prix et une consommation d’énergie équivalents” affirme-t-il.
La gamme des Radeon 400 en préparation
En ce qui concerne plus directement les GPU Polaris, Raja Koduri a précisé que les deux puces dévoilées ont été conçues pour deux marchés différents, ce qui ne fait que confirmer les dernières rumeurs : la "petite" puce Polaris 10 devrait ainsi être déployée sur le marché des solutions gaming milieu de gamme et mobile, tandis que Polaris 11 se destine à remplacer les puces Fiji à l’intérieur des Radeon les plus puissantes de la gamme Fury. Deux puces qui, déclinées en fréquences, nombre d’unités de calcul actives et type de mémoire associée, permettront à AMD d’élaborer une première gamme assez complète de cartes graphiques Radeon “400 Series”, dans laquelle on espère qu’il restera le moins possible de GPU 28 nm rebadgés.
“Nous réalisons ici le bond en avant le plus révolutionnaire jamais enregistré en matière de performances. Nous avons repensé beaucoup de blocs dans nos coeurs. Nous avons repensé le processeur principal, le processeur géométrique, une quatrième génération complètement nouvelle de Graphics Core Next, le tout avec une très forte amélioration des performances. Nous avons aussi de nouveaux coeurs multimédia, un nouveau moteur d’affichage…” explique Raja Koduri.
Le milieu de gamme servi en premier ?
Enfin, le responsable de la branche Radeon précise : “Cependant, les puces ne sont pas terminées. Nous avons encore beaucoup d’optimisations à apporter dans les mois à venir. Mais même avec les premières versions de ces puces, nous voyons une progression de l’efficacité et des performances vraiment importante, comme sur la démo réalisée avec Star Wars Battlefront (...) Notre concurrent parle de puces pour les voitures, mais pas du marché grand public. Nous, nous sommes prêts à entamer cette transition dans quelques mois, spécialement sur le marché des PC portables et sur le marché de masse”. Une dernière phrase qui, outre la petite pique adressée à Nvidia qui n’a pas encore lancé sa communication autour de son architecture Pascal auprès des joueurs, semble confirmer le fait que AMD lancera d’abord son architecture Polaris sur le milieu de gamme, et notamment à destination des PC portables, un marché duquel les puces Radeon sont quasiment totalement absentes depuis longtemps.
Enfin, et puisque cette interview avait pour thème à la base la réalité virtuelle, profitons-en pour signaler que selon Raja Koduri, l’objectif des fabricants de GPU pour ce marché naissant est, à terme, de proposer des puces capables de supporter une résolution 16K à 240 fps, et ce pour offrir une expérience qui soit parfaitement immersive… Autant dire que nous n’y sommes pas encore.